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Au-delà de la mousse télévisuelle, sa politique ne connaît pas de temps mort ! Le service public est l'objet de nouvelles saignées et le gouvernement s'entête dans le saccage de la formation des enseignants. Une multitude d'appels d'offres liés au « grand emprunt » ont mobilisé les collègues déjà noyés par la bureaucratie et les tâches annexes. Or, les investissements annoncés sont soumis à des placements hasardeux. Et ils ne pourront se substituer à un réengagement de l'État, nécessaire pour rattraper le retard de financement du service public d'enseignement supérieur et de recherche et faire face aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux. Les catastrophes écologiques actuelles (Russie, Pakistan, Chine, États-Unis, etc.) touchant les plus faibles sont révélatrices d'inégalités sociales et doivent nous interpeller. Il nous faut rompre avec cette vision du pilotage autoritaire de la recherche et gagner les conditions d'une recherche où les processus créatifs peuvent s'affranchir d'un projet imposé, aux résultats préfigurés. La liberté de recherche, la liberté académique sont un enjeu de démocratie.
Cette rentrée est décisive pour notre système de retraite par répartition, nos revendications, les services publics, nos libertés, le mouvement social. Les contre-feux gouvernementaux sur une « prise en compte de la pénibilité » ne suffiront pas à étouffer la colère. Il n'y a rien sur les carrières structurellement courtes et la prise en compte des années passées à l'étranger qui sont caractéristiques de nos métiers. La population tout entière connaît le sort qui lui est réservé et la portée des choix gouvernementaux - cadeaux fiscaux, dégrèvements de cotisations pour les plus favorisés, etc. Elle sait ce qu'elle a à perdre. La force des mobilisations est cruciale pour faire reculer le gouvernement. Rien n'est joué, tout est possible !
L'édito
Libertés attaquées : un enjeu démocratique
Y a-t-il eu une pause estivale ? À en croire les gesticulations gouvernementales, on en doute. Empêtré en juillet dans l'affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy a tenté de reprendre la main. Ses interventions populistes, tacticiennes et xénophobes ont suscité une avalanche d'indignations, en France comme hors de nos frontières. La communauté universitaire et scientifique n'a pas été épargnée par la politique de l'exclusion, liberticide et génératrice d'inégalités. Le pouvoir a multiplié les expulsions d'étudiants étrangers en quête de qualification et les interpellations musclées contre des scientifiques en visite sur le territoire : c'est indigne de notre République.
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VRS n°382, septembre 2010
Publié le : 30/09/2010