Le 30 juin dernier, Le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) a émis un avis défavorable sur le projet de décret portant fusion des universités de Lorraine. Il a également adopté de nombreux amendements dont plusieurs visent à favoriser une vie démocratique et une transparence en berne dans le projet de Grand établissement au coeur du décret. Pour la FSU, cet avis défavorable ne peut être dissocié du contexte dans lequel il intervient et fait sens.
En effet, au prétexte de donner à l'enseignement supérieur et à la recherche lorraine une plus grande visibilité et une plus grande attractivité, ce décret, s'il était adopté, serait un coin dans le paysage universitaire national, contribuant à en faire exploser le cadre et aggravant les effets de la loi LRU, pourtant largement contestée par la communauté universitaire. Les suppressions de postes massives dans la fonction publique, la précarisation d'un nombre croissant de personnels, l'appel de plus en plus fréquent à des entreprises du secteur privé pour des missions de service public, les mécanismes visant à concentrer une part croissante des moyens au bénéfice d'une élite étudiante sélectionnée et de certains secteurs universitaires considérés comme économiquement rentables sont la toile de fond de la réforme universitaire.
Actuellement, la Lorraine manque de 5 000 étudiants par rapport à la moyenne nationale. Il faut prendre cette question à bras le corps, favoriser la concertation entre les établissements lorrains plutôt que la concurrence, se préoccuper de services de proximité aussi bien en termes de formation que d'accueil et d'accompagnement des étudiants plutôt que développer de gros pôles autour de Metz et Nancy et de "rationaliser" à tout crin, chacun sachant que cette "rationalisation" est comptable.
La FSU Lorraine prend acte de la décision du CNESER qui va dans le sens de ce de nombreux personnels et étudiants dénoncent à propos de que la mise en place à marche forcée de l'Université de Lorraine.
La FSU Lorraine apporte son total soutien aux personnels universitaires et aux étudiants, mis en difficulté par ce projet de décret. Elle demande que l'avis négatif porté par le CNESER soit entendu par le Ministère et que celui-ci renonce à entériner ce projet de décret.
Communiqué de Presse FSU Lorraine du 10 juin 2011
Université De Lorraine : la FSU soutient les personnels et les étudiants
La restructuration forcée du paysage universitaire français se fait en incitant à postuler au grand emprunt qui se caractérise par la quasi absence de fonds immédiatement utilisables, mais permet la communication gouvernementale sur les "moyens" donnés à l'université. La FSU Lorraine dénonce une telle conception du service public d'enseignement supérieur et de recherche, qui s'accompagne, dans le cas du projet de décret sur l'Université de Lorraine, de nouveaux reculs de la démocratie.
Un recul de la démocratie par la réduction de la place des personnels et des étudiants dans les instances universitaires.
Des menaces de suppressions d'emplois résultant de la restructuration des universités lorraines.
Le maintien voire l'augmentation d'un nombre important de personnels précaires.
Des risques réels de recul de l'égalité (et même de la possibilité) d'accès aux études supérieures par la suppression de filières jugées non rentables, et par la mise en place, à terme, de diplômes universitaires échappant à tout cadre national et permettant une élévation des frais universitaires.
Le non-respect de la laïcité qu'entraînerait l'extension dans les trois autres départements là, où s'applique la loi de 1905 des dispositions de type concordataires encore en vigueur à l'Université de Metz avec un département de théologie.
La FSU Lorraine continuera d'agir pour un accès d'un nombre accru de jeunes Lorraines et Lorrains à un enseignement supérieur de qualité et pour une recherche universitaire indépendante et de haut niveau dans tous les domaines de connaissance.
Université De Lorraine : la FSU soutient les personnels et les étudiants
Publié le : 13/06/2011