par Philippe Aubry, secrétaire national, responsable du secteur Situation des personnels
Sous le quinquennat précédent les personnels de l'ESR ont souffert, outre les attaques du gouvernement contre la fonction publique en général, d'une mise en oeuvre renforcée de l'idéologie libérale par le pacte recherche, la LRU, les RCE, l'empilement de structures et de dispositifs qualifiés d'« excellence ». Ce chamboulement du paysage universitaire a pour objectif la disparition du service public d'enseignement supérieur et de recherche délivrant des diplômes reconnus nationalement, et se traduit notamment par la casse des statuts des fonctionnaires d'État.Statuts et emplois
Les personnels attendent un changement de fond prenant en compte leurs revendications sur l'emploi et leurs statuts.
Directement touchés par des modifications statutaires qu'ils ont combattues, les universitaires comptent sur une remise en cause de la logique d'économies, d'individualisation et de concurrence exacerbée. Le changement doit se concrétiser par des mesures destinées entre autres à :
• combattre la perte d'attractivité du métier par une revalorisation des carrières, des salaires, la reconnaissance du doctorat, un prérecrutement comme fonctionnaire stagiaire pour les doctorants ;
• améliorer la situation immédiate des contractuels, résorber la précarité par un plan de titularisation englobant l'ensemble des contractuels exerçant des fonctions pérennes, empêcher la reconstitution d'un stock de non-titulaires ;
• améliorer les conditions de travail dégradées notamment par la pression mise sur les individus, la course aux financements, le développement des manifestations d'autoritarisme et de harcèlement ;
• permettre de se consacrer en toute indépendance aux missions fondamentales d'enseignement et de recherche.
La refondation de l'ESR doit intégrer les incidences négatives des configurations de type IDEX, SATT, FCS et établissements dérogatoires dérogatoires en termes d'emploi et de situation des personnels. Elle est l'occasion de réaffirmer et renforcer le caractère national de nos statuts face aux dangers d'une régionalisation.
Pour finir, la question des moyens budgétaires, des plafonds d'emploi et de masse salariale ne peut être évacuée alors que les difficultés budgétaires
croissantes des établissements conduisent à des décisions dégradant les emplois, les carrières et les conditions de travail. Les universités ne relèveront
les défis et de l'appropriation collective de la connaissance qu'à la condition que les débats de ces Assises associent pleinement les personnels et leurs revendications, et prennent en considération les propositions présentées par le SNESUP, acteur majeur du monde universitaire.
Statuts et emplois
Publié le : 27/09/2012