Sauvons la formation des enseignants dans le Nord Pas-de-Calais

Publié le : 12/11/2009


Sauvons la formation des enseignants dans le Nord Pas-de-Calais

Pour signer la pétition : http://5505.lapetition.be/

Alerte sur le service public de formation des enseignants dans l'académie du Nord Pas de Calais !

Les premiers effets de la mise en œuvre des « réformes » de l'université (loi LRU...) et de la
formation des enseignants ne se sont pas fait attendre. L'annonce de la fermeture du site de Douai, avec tous les problèmes urgents qu'elle a mis en lumière, est particulièrement significative de l'état de crise que traverse le service public de formation des enseignants. Les personnels de l'IUFM du Nord Pas de Calais alertent les autorités universitaires de la situation intolérable d'impuissance professionnelle, d'incertitude statutaire et de souffrance morale où ils se trouvent placés :

• Pour les sites dont la fermeture a été annoncée ou envisagée, les personnels ont été incités par le président de l'université d'Artois à demander une mutation ou se sont vus proposer une réaffectation sur des sites éloignés pour des tâches indéfinies, voire aléatoires, ou sans rapport avec les missions pour lesquelles ils ont été recrutés. Pour d'autres sites, l'incertitude sur leur avenir à la rentrée est totale, comme à Villeneuve d'Ascq, où aucun engagement public n'a été pris sur le maintien d'un site de formation des enseignants. Pour les nombreux collègues contractuels, la perte totale d'emploi est imminente dès la fermeture de leur site ;

• Les personnels se sentent touchés dans leur responsabilité vis à vis des étudiants, à qui ils ne peuvent donner aucune assurance ni aucune information fiable sur leur avenir -notamment en ce qui concerne les procédures relatives aux mesures transitoires (inscriptions, validation) ! - dans la mesure où eux-mêmes ne sont ni associés, ni même informés d'engagements avérés des universités de l'académie de Lille sur ces différents points ;

• Cette souffrance morale vient aussi du scandale que constitue le démantèlement d'un ensemble de compétences et d'expérience partagées des différentes catégories de personnels, là où une telle expertise devrait au contraire être valorisée comme un atout majeur au cœur de la politique de formation universitaire réellement professionnalisante des enseignants qu'il s'agit de développer.

La situation de crise aigüe actuelle résulte d'une chaîne de responsabilités et de décisions successives :

  • au niveau national (concurrence instaurée par la loi LRU, mesures ministérielles successives de cet été sur la formation des enseignants, absence de cadre national pour les masters à concevoir....)
  • au niveau académique (intégration de l'IUFM à l'université d'Artois, suivie de l'attribution à toutes les universités de la mission de formation des enseignants ; absence de cadrage et de régulation académiques et inter universitaires, ce qui amène une situation de concurrence et d'anarchie, au détriment de l'intérêt public)
  • au niveau local (rapports tendus entre l'IUFM et son université intégratrice, déficit de démocratie interne et de prise en compte des personnels dans ces instances, déficit de coopération avec et entre les universités lilloises, non consultation des conseils sur des décisions de fermeture de sites).

Nous appelons les autorités universitaires et rectorale à prendre la mesure de cette situation intolérable et des risques qu'elle comporte, et à assumer à leurs niveaux les décisions qui s'imposent :

  • moratoire sur la fermeture des sites, affirmation du principe d'une formation décentralisée sur l'ensemble du territoire académique ;
  • levée des incertitudes statutaires sur l'emploi et les missions des personnels, et notamment : engagement de maintien des emplois des agents contractuels, maintien de la participation des formateurs non universitaires (1er et second degrés) aux missions de formation initiale ;
  • association des personnels de l'IUFM aux instances de travail et de décision qui doivent se mettre en place pour penser et organiser, conjointement avec les universités, une offre de formation cohérente et réellement professionnalisante ;
  • engagements collectifs clairs et publics sur les mesures relatives à l'avenir des étudiants se préparant actuellement aux concours d'enseignement, sur les perspectives académiques de conception, d'organisation et de prise en charge des formations préparant au métier d'enseignant, et sur le rôle qu'y auront les différents personnels.