Madame, Monsieur
Le projet de loi de finances 2015 prévoit une nouvelle réduction des dépenses publiques suivant « un effort d'une ampleur inédite : 50 milliards d'euros d'économies en trois ans dont 21 en 2015 » selon Michel Sapin, Ministre des Finances et des Comptes publics, et Christian Eckert, Secrétaire d'Etat chargé du Budget.
Bien que présenté comme « sanctuarisé », le budget de l'ESR est victime de la politique d'austérité qui frappe toute la Fonction Publique : alors que les rapports Berger et le Déault, issus des Assises de 2012, avaient conclu, à la nécessité d'une augmentation du budget de l'ESR de 1Md€ par an, celui-ci n'augmente que de 45M€ de 2014 à 2015 (et baisse même de 115M€ si l'on tient compte de l'inflation).
Chaque jour, de nouvelles mesures « d'économies » montrent combien les universités sont étranglées financièrement, alors même que le nombre et l'étendue des missions qui leur sont attribuées ne fait que croître, alors même que les effectifs étudiants croissent, ce dont on ne peut que se réjouir. Les informations convergentes remontées par nos syndiqués sur les difficultés rencontrées dans leurs universités attestent de la prise de conscience grandissante de l'impossibilité d'exercer nos missions et de la nécessité de combattre cet état de fait.
L'annonce par la CPU de possibles situations de non versement des salaires en décembre, à la suite du prélèvement de 20% sur la quatrième - et en principe dernière - tranche de la subvention d'État versée aux universités (soit 200 millions d'euros), est de nature à susciter des peurs chez les personnels des universités. Ces inquiétudes sont légitimes : certains pays d'Europe ont réduit très substantiellement les salaires des personnels de la fonction publique d'une part, et d'autre part le malaise est réel chez les personnels des universités et des organismes, en proie à des restructurations auxquelles ils n'adhèrent pas, soumis à des conditions de travail qui se dégradent de jour en jour.
Pour alerter sur les causes réelles des difficultés budgétaires que connaissent les établissements et intensifier les échanges sur d'autres orientations à inscrire dans le PLF2015, le SNESUP-FSU organise le 20 novembre 2014 de 13h30 à 17h, amphithéâtre Polonovski, Université Paris Descartes, Centre Universitaire des Saints-Pères, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris, une journée de témoignages et de propositions à mettre en débat.
Lors de cette journée seront présentés les résultats de l'enquête conduite par le SNESUP-FSU dès la rentrée sur les mesures de rigueur mises en place dans les établissements, ainsi que des témoignages de personnels, d'élus des conseils centraux et de présidents d'universités.
Nous inviterons également des parlementaires à s'exprimer sur les orientations budgétaires en matière d'enseignement supérieur. La question des recettes budgétaires, notamment les 6Mds€ du CIR, ou de choix de dépenses très contestables, comme les 3,5Md€ consacrés au Plan d'Investissement d'Avenir version2, mérite un débat sans concession.
Un point presse sera organisé pour relayer prises de position et échanges et faire écho à une journée que nous concevons comme le point de départ des initiatives des syndicats, collectifs et instances de l'ESR, inscrites dans un appel commun à la mobilisation dans la durée, sur les budgets, les postes et les regroupements en cours, jusqu'à la fin 2014.
Les organisations syndicales, les présidents d'universités, les parlementaires pourront approfondir certaines questions avec vous pendant une séquence réservée à cet échange. Les participants à ces journées, notamment des élus dans les conseils d'universités, pourront également vous apporter leurs témoignages concrets sur la situation de leur établissement.
Nous serions ravis que vous puissiez contribuer à l'audience de cette journée par votre présence. Au delà du programme joint à notre courrier, nous sommes à votre disposition pour vous apporter des informations complémentaires sur le déroulement de cette journée.
Bien cordialement
Claudine Kahane et Marc Neveu
Co-secrétaires généraux du SNESUP