Projet de loi de finances 2012 : entre augmentation fantomatique et individualisation forcenée

Publié le : 01/10/2009


PROJET DE LOI DE FINANCES 2012 : ENTRE AUGMENTATION FANTOMATIQUE ET INDIVIDUALISATION FORCENÉE

 

 

 

Si le PLF 2010 fait apparaître 1,8 milliards d'euros d'augmentation pour l'enseignement supérieur et pour la recherche, il ne permet en rien de rattraper le retard abyssal de l'enseignement supérieur en France. Si les dépenses annuelles de l'Etat par étudiant sont annoncés à 9500 euros, elles seront toujours loin de s'approcher des dépenses consacrées à leurs homologues des classes préparatoires aux grandes écoles (13000 euros).

2/3 des crédits sont consacrés au crédit impôt recherche, aux partenariats public-privé, une part venant des intérêts de la vente d'actions EDF. Seul 1/3 correspond à des crédits budgétaires (650 millions d'euros) allant réellement au service public d'enseignement supérieur et de recherche.

Alors que la ministre se vante d'un bilan auto-satisfait du chantier carrières et d'une revalorisation "historique" des enseignants-chercheurs, c'est seulement un peu plus de 100 millions d'euros (50 % des sommes dévolues aux carrières des actifs et pensionnés), exclusivement sous forme de primes (12 millions de bonus aux universités passant aux responsabilités et compétences élargies ; 90 millions aux primes d'excellence scientifique, pédagogique, etc.) qui seront consacrés à un ersatz de revalorisation des carrières pour une poignée d'enseignants-chercheurs en activité.

Si les fourchettes considérables des primes pédagogiques et de recherche (de 3500 à 15000 euros) sont identiques pour les diverses catégories d'enseignants-chercheurs, leur attribution sera, conformément à la loi LRU et au décret statutaire, soumise au clientélisme et à l'arbitraire de décisions locales.

En fixant comme objectif une pyramide des enseignants-chercheurs de 40 % de professeurs d'université et 60 % de maîtres de conférences, objectif quasiment atteint en 1989, la ministre reconnaît dans la situation actuelle (35 % de professeurs et 65 % de maîtres de conférences) la profonde détérioration des promotions.

Alors que la ministre s'était engagée à trouver des solutions budgétaires aux inversions de carrières résultant de l'application des décrets enseignants-chercheurs modifié et "reclassement", ainsi qu'à l'égalité TP=TD, rien n'a été présenté en ce sens dans le projet de budget 2010. Ce n'est pas l'absence de suppression d'emplois confirmée qui permettra de rattraper le sous-encadrement chronique de l'université.

Le SNESUP demande que des solutions immédiates soient trouvées pour répondre aux inquiétudes de la communauté universitaire en cette période de rentrée particulièrement tendue.

Paris, le 1er octobre 2009