par Michelle Lauton, secrétaire nationale
De nombreuses femmes occupent des fonctions précaires (administration) ou sont vacataires (Langues, FLE1...). En 2010, elles représentaient (hors médecine) 36,2 % des enseignants-chercheurs titulaires. Les inégalités patentes varient fortement selon les disciplines (21 % en maths, et ce depuis 1996, avec même une régression en 25e section ; 48,4 % en Lettres) et selon les catégories (42 % de MCF ; 23 % de PR mais 44,7% en lettres et langues et 6,5 % en mathématiques !). Au cours des dix dernières années, le taux de féminisation a progressé lentement, avec une augmentation de l'ordre de 5 points. En 2010, on compte seulement 101 femmes sur 229 MCF promus PR en Lettres et 58 femmes sur 277 MCF promus PR en Sciences. De manière générale, quelle que soit la discipline, la probabilité pour une femme MCF de passer PR est trois fois plus faible que pour un homme.
Des missions (sous l'égide de la DES du temps de Francine Demichel, CNRS), des colloques ou journées d'études (« Parités » en 2011 des mathématiciens ; « Effets de genre dans les sciences et technologies » du Centre d'Alembert » en mai 2012) permettent le débat. Des statistiques genrées
Au-delà des propositions du SNESUP (absence de service d'enseignement l'année d'un congé de maternité...), tout un ensemble d'autres mesures doivent être avancées côté travail : refus d'exigences non statutaires ; encouragement au dépôt de dossiers de promotion ou de qualification ; mesures incitatives pour participation à la vie de l'établissement ; conditions de travail (horaires des réunions, délais raisonnables...) ; action sociale effective (crèches dans les universités, séjours de vacances pour les enfants...) ; services publics de proximité. Et pour toutes les femmes, il y a aussi à agir côté santé (droit à la contraception, à l'avortement, arrêt des fermetures de services dans les hôpitaux) et côté insertion dans la vie sociale (participation à la vie politique, prise de responsabilités dans les associations...).
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Place des femmes dans l'enseignement Supérieur et la Recherche
Dans l'enseignement supérieur, la situation des femmes est profondément inégalitaire. Des statistiques révèlent l'ampleur des dégâts. Des mesures incitatives sont urgentes.
Beaucoup est à dire sur les atteintes à la parité : comités de sélection sans femmes, conseils peu féminisés malgré le décret électoral, décalage d'âge considérable entre hommes et femmes aux concours... En mars 2012, 12 femmes présidentes d'établissement... La CPU avance un objectif de participation accrue des femmes à la direction des établissements (« La femme est l'avenir... de l'Université »). En toile de fond, il y a la place des femmes dans l'appropriation, la transmission et la production des savoirs savants. Même au niveau syndical, moins de 50 % de femmes ont des responsabilités nationales ! Les raisons sont diverses :
- représentation des femmes de leur vie personnelle et de leur métier, de leurs choix d'études, de maternité et de travail à temps partiel...
- exigences non imposées par les statuts pour l'accès aux emplois (post-docs, mobilité pour devenir professeur...) ;
- pressions croissantes dans l'exercice du métier (séjours à l'étranger, course aux réponses aux appels d'offre, dossiers à rendre dans des délais trop brefs...) ;
- résistances des hommes à un véritable partage du travail domestique, de l'éducation des enfants.
se développent. La partie « égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique » de la loi Précarité n'apporte quasiment rien pour nos catégories, sauf peut être la présence de femmes dans comités de sélection ou jurys. Cela ne suffit pas !
L'égalité est à conquérir.
Place des femmes dans l'enseignement Supérieur et la Recherche
Publié le : 15/05/2012