Non au dépôt des maquettes des « masters enseignement »
La préparation des maquettes des futurs « masters enseignement » illustre les effets délétères de la mise en concurrence, par la loi LRU, des universités, des UFR, des départements et des collègues. Le ministère fait tout pour amener chaque responsable de maquette à craindre que s’il refuse de déposer son travail dans ces conditions, un autre collègue déposera le sien et lui dérobera ses étudiants.
Le SNESUP renouvelle son appel aux universitaires
- à refuser partout de déposer ces maquettes et à s’opposer à la mise en concurrence artificielle des formations au détriment de leurs contenus scientifiques et professionnels ;
- à prendre contact avec leurs collègues des universités voisines et de leurs composantes IUFM.
Le SNESUP invite les collègues déjà largement mobilisés à s’engager dans chaque établissement et de manière publique.
Les projets de maquettes de concours (PLC, PE, PLP) diffusés le 10 décembre ne constituent pas un texte réglementaire qui fonderait de nouveaux concours de recrutement… et permettrait d’y préparer. Ces maquettes de concours confirment toutes nos craintes :
- Réduction de la part du « disciplinaire » (du nombre et de la durée des épreuves),
- Réduction du champ scientifique restant (strictement renvoyé aux programmes des élèves),
- Oral très appauvri voire déconnecté des pratiques professionnelles, épreuve sur le système éducatif flou, infondé et au coefficient surdimensionné.
De prétendus critères d’évaluation élaborés exclusivement par des experts nommés de l’AERES (elle entièrement nommée), publiés le 15 décembre, accordent dans ces masters une place centrale à la préparation des concours et laissent en suspens de très nombreux aspects tant du contenu de la formation que de l’organisation et de l’appréciation de différentes modalités de stages.
La communication de cette information, à la fois pauvre et ne reflétant pas les propositions des acteurs actuels de la formation, à quelques semaines de la date prévue pour la remise des maquettes, constitue une nouvelle provocation. Les hiatus que ces maquettes font apparaître par rapport à ce qui résulte des réflexions et projets envisagés dans certains établissements, justifient amplement notre demande de moratoire sur un dispositif dont nous contestons l’équilibre et le calendrier.
Le recul du gouvernement, annoncé par Xavier Darcos, sur la question de la refonte des programmes et de l’organisation du lycée, mettant en avant des questions de calendrier, s’impose de la même manière sur l’important enjeu que constitue la formation des enseignants. Le SNESUP, avec la FSU et ses syndicats nationaux, appelle à reporter la première vague des nouveaux concours à l’année 2011. Ce report doit s’accompagner du maintien en l’état des concours actuels pour les deux prochaines années avec des postes en nombre correspondant aux réels besoins d’un service public d’enseignement efficace.