1. Une volonté politique ultra-libérale et destructrice
Les attaques contre la FDE sont évidemment en cohérence forte avec la politique ultra-libérale qui sévit dans tous les secteurs. Qu’il s’agisse des atteintes aux statuts de salarié, de fonctionnaire ou de retraité, l’objectif est le même : casser les garanties, les droits acquis, réduire drastiquement le coût des missions de service public, renforcer les hiérarchies et supprimer les lieux de décisions paritaires, isoler l’individu face à ceux qui possèdent les clés du pouvoir politique, économique, idéologique… La violence symbolique, policière et judiciaire de l’État est désormais une arme utilisée quotidiennement dans la volonté d’imposer des réformes structurelles à marche forcée. L’Éducation nationale (EN) et l’Enseignement supérieur et la recherche (ESR) loin d’échapper à ces attaques en sont des terrains d’élection parce que l’école et la formation sont des éléments essentiels de la reproduction sociale et du maintien des privilèges.
2. La méthode Macron-Blanquer-Vidal
Le ministre de l’EN avait annoncé, en prenant son ministère, qu’il n’y aura(it) pas de loi portant son nom. De fait, il préfère imposer ses diktats par la voie réglementaire, moins coûteuse en pseudo-négociations : arrêtés, circulaires, mise au pas des cadres de l’EN (IPR, chefs d’établissement…) peuvent se révéler en effet plus rapides et efficaces. Quelques ajustements légaux sont quand même nécessaires, qui ouvrent la porte à l’autoritarisme, à l’expérimentation « hors la loi », à la réduction au silence et à l’impuissance des contre-pouvoirs (instances paritaires, élus du personnel, syndicats) et à la menace face aux éventuelles expressions hostiles aux politiques menées. Ainsi, sous un intitulé qui ne manque pas de cynisme, « loi pour une École de la confiance » (!), la loi fourre-tout de Blanquer a-t-elle mis en place, d’une manière qui se voulait subreptice, mais qui s’est révélée grossière, des verrous à nos actions à venir et à un fonctionnement un tant soit peu démocratique dans le service public de l’EN et de l’ESRI. Quelques exemples :
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l’article 1 de la « Loi pour une École de la confiance » qui fonctionne comme une épée de Damoclès disciplinaire pour celles et ceux qui usent de leur liberté d’expression ;
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le changement de nom des Écoles supérieures en Institut nationaux supérieurs du professorat et de l’Éducation (INSPÉ) ;
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la modification de la nomination directement par le ministre alors que les directeurs/directrices de toutes les autres composantes universitaires sont élu·es par leurs pairs, sans même de consultation, des directeurs·ices sans aucune consultation des élu·es du personnel et de leurs instances ;
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l’imposition de quotas dans les statuts des personnels intervenant dans les INSPÉ, ce qui change profondément les décisions, modalités et statuts de recrutement dans une composante universitaire ;
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la mise sous tutelle par le MEN des contenus et modalités de la formation.
Autant de changements structurels qui, comme ceux déjà mis en place dans les universités, se font sous couvert d’autonomie, d’expérimentation hors contraintes du code de l’éducation et de promotion du contractuel comme modalité supérieure pour l’efficacité, l’agilité, la flexibilité, la visibilité, la soutenabilité, etc.
3. Notre posture syndicale
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