Université de Nantes : La FSU demande d'urgence des moyens humains supplémentaires pour relever trois défis - CP de la FSU de l'université de Nantes

Publié le : 08/09/2020

 

 Communiqué de la FSU de l'université de Nantes du 4 septembre 2020

La FSU demande d'urgence des moyens humains supplémentaires pour relever trois défis

 
Le défi de la santé des agent-es et des étudiant-es :
Les instruments de protection doivent être fournis par l'employeur aux agent-es mais aussi par l'État aux usager-es, notamment aux étudiant-es en difficulté : on sait que la précarité est de plus en plus grave et répandue chez les étudiant-es. Pour assurer la désinfection régulière des locaux (toilettes, espaces de restauration), il faut des moyens importants. Déjà insatisfaisant en temps normal, le recours à des entreprises privées, employant des travailleur-euses surexploité-es, se révèle encore plus déficient en temps de crise.
 
Le défi de la vie pédagogique avec l'accueil des étudiant-es sur site : 
L'accueil sur site de l'ensemble des étudiant-es est essentiel  pour l'enseignement (d'autant plus que nous allons recevoir des  néo-bacheliers nombreux et qui n'ont pas eu cours depuis longtemps) ? Mais comment assurer le présentiel dans des conditions exceptionnelles avec nos moyens habituels, déjà très insuffisants en temps normal ? Aucun moyen supplémentaire n'a été prévu par le gouvernement et la présidence n'en a pas réclamé publiquement.
 
Le 26 août, un courriel de la présidence a indiqué aux personnels et étudiant-es, sans concertation préalable avec les représentant-es des personnels : "Les activités d'enseignement devront se tenir dans le respect des mesures de distanciation. [...] Parfois, la distanciation physique sera possible à effectif constant, parfois il faudra dédoubler les groupes, parfois il faudra prévoir des modalités de cours à distance". Dénoncé par les enseignant-es, le recours à l'enseignement à distance imposé revient par la fenêtre au motif de la crise sanitaire ! 
 
Le 3 septembre, l'annonce d'un assouplissement des normes circule. Mais nous ne pouvons préparer la rentrée en changeant ainsi si souvent de normes : ordres, contre-ordres, cela génère du travail inutile et est source de tensions. Nous nous opposons fermement au passage au distanciel car nous sommes attachés à l'échange avec les étudiants et les collègues.
 
Il faut recruter les centaines d'EC-E et Biatss dont nous manquons depuis longtemps.
 
Par ailleurs, face aux demandes de déposer des vidéos et de déposer les cours en version écrite, rappelons que les enseignants et enseignants-chercheurs jouissent, non seulement de la plus grande liberté pédagogique mais encore de l'intégralité des droits de propriété intellectuelle sur leurs œuvres de l'esprit. Ils ne peuvent d'aucune façon être contraint-es à des modalités pédagogiques ou à la diffusion de leurs enseignements sans leur accord explicite et renouvelé à chaque fois.
 
Le défi démocratique : le gouvernement relance la LPPR, dont l'examen et le vote sont prévus au pas de charge, et la présidence relance l'établissement expérimental "NU" dont le nouveau projet de trajectoire doit être renvoyé avant mi-octobre ! Ces deux projets destructeurs du service public d'ESR, en particulier par le recours systématique aux contrats précaires, se sont heurtés au rejet des collègues l'an passé. Plonger les agent-es dans une rentrée très difficile, voire vider les universités au profit du distanciel, quelle aubaine pour faire passer des transformations radicales !
 
Pour défendre le service public d'ESR, les conditions de travail des agents et les conditions d'études des usagers, syndiquez-vous à la FSU.
 
Seule une mobilisation collective permettra de sortir du modèle du monde d'avant et construire l'université que nous désirons maintenant.
 
Nantes le 4/09/20