Article paru dans le mensuel n° 669 - Novembre 2018
Projet de retraite par points : Non à une dégradation des pensions !
➔ Par Michelle Lauton, membre de la Commission administrative
Le 10 octobre, le Haut Commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont présenté les grands axes de leur réforme.
L'objectif de cette réforme– comme des précédentes – est de ne pas augmenter le montant des retraites en termes de part de PIB : « Le nouveau système sera construit dans le respect des grands équilibres financiers actuels. » Or, le nombre de retraités augmente (nouveaux départs, durées de vie à la retraite), cela signifie mécaniquement une baisse des retraites.
UNE RETRAITE À POINTS POUR TOUS
Les cotisations – quel que soit le statut du salarié – sont enregistrées dans un compte unique, « 1 euro cotisé vaut les mêmes droits » dès le début des périodes travaillées. Ce dispositif est censé remplacer les 42 régimes actuels. Le prix d’achat du point peut varier chaque année, tout comme sa valeur lors de la transformation des points en retraite, au gré de données économiques ou démographiques. On passe donc du système actuel « à prestations définies » – où le montant de la retraite est connu, calculé en fonction de la durée travaillée et des salaires– à un système « à cotisations définies ».
Salariés et fonctionnaires cotiseraient à un taux d’environ 28 % (travailleur + employeur) pour les montants annuels inférieurs à trois fois le plafond de la Sécurité sociale (120 000 € annuels brut). Comme l’abandon du système de calcul sur l’indice des six derniers mois serait très pénalisant pour les fonctionnaires (carrière croissante), les primes seraient prises en compte. Mais leur niveau est très disparate, notamment dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), ainsi qu’entre hommes et femmes, ce qui serait très inégalitaire.
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