Par rapport à 1985 et sans le savoir, les fonctionnaires ne sont plus payés que 9 mois sur 12 !
Si vous trouvez cela anormal dans un pays riche, réagissons ensemble !
D’autres choix économiques sont largement possibles et il est urgent d’obtenir un rattrapage en nous dégageant du piège de la résignation.
Alors que les « rémunérations » de PDG, d’actionnaires s’étalent avec indécence, la grève du 8 octobre dernier a été l’occasion pour les salariés du public comme du privé d’exprimer leur colère face aux bas salaires et à la perte de pouvoir d’achat qu’ils subissent. Et pour les fonctionnaires, cette perte n’est pas des moindres : - 25 % sur la valeur du point d’indice brut depuis 1985, année de la désindexation des salaires sur les prix (voir courbes ci-contre), soit l’équivalent d’une suppression de 3 mois de salaire par an !
Cette perte énorme n’est pas toujours perceptible par les collègues du fait de l’avancement d’échelon lié à l’ancienneté et qui atténue le mal. Il en est de même avec l’artifice hypocrite de la GIPA (Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat), par exemple pour les collègues dont l’avancement est bloqué en fin de carrière. Cependant, cette perte est bien réelle et les jeunes collègues la subissent de plein fouet, avec des conséquences extrêmement négatives quant à l’attractivité du métier d’enseignant, hypothéquant ainsi la qualité des recrutements. Bref, cette politique, par delà de son cynisme, est révélatrice du peu d’ambition du pouvoir pour la jeunesse et son éducation !
Refusons les tentations individualistes !
Face à cette « paupérisation », certains collègues peuvent être tentés par les heures complémentaires… Or, le SNESUP alerte car d’une part, le taux de paiement des heures complémentaires (environ 40 euros de l’heure TD ou TP) est dérisoire et bien inférieur à ce qu’il devrait être à savoir, 125% de l’heure statutaire, soit plus de 100 euros. Le SNESUP dénonce ce sous-paiement honteux depuis longtemps. D’autre part, en masquant la pénurie d’emplois sciemment organisée par le ministère, cela pérennise le chômage de très nombreux jeunes docteurs.
Sur ce point, nous rappelons qu’une résorption seulement partielle des vacations et heures complémentaires nécessiterait de recruter 30000 enseignants-chercheurs ! Mais bien sûr, de tels choix requièrent l’arrêt des économies sur le dos des collègues et du service public. Cela nécessite une autre philosophie en matière de gestion du pays et des affaires, en combattant les inégalités qui se creusent dangereusement, en levant l’impôt (des riches) à la hauteur des besoins, en se dégageant des dogmes économiques libéraux européens…
Universitaires, intellectuels, nous connaissons les chiffres ! Dénonçons les mensonges d’État sur le manque de moyens !
Bref, une autre politique est largement possible si le pays en a la volonté et si on s’en donne les moyens. A titre indicatif, l’augmentation de 1% du salaire des 5 millions de fonctionnaires représente un coût largement supportable de moins de 3 milliards d’euros sur le budget de l’État, celui-ci dilapidant, entre autres menus cadeaux au patronat, 26 milliards par an dont 6 en crédit impôt-recherche et 20 en crédit impôt compétitivité emploi, avec l’inefficacité que l’on connaît depuis fort longtemps en matière d’emploi...
C’est pourquoi il est essentiel que les collègues s’emparent de leur outil syndical pour combattre ces régressions et inégalités sociales, tout en gagnant un rattrapage salarial !