Décès de Guy Odent: hommages

Publié le : 26/08/2015

 

Le SNESUP-FSU tient à rendre hommage à Guy Odent, un camarade exemplaire qui nous a quittés ce lundi 24 août, à 83 ans, des suites d’une longue maladie. Nous exprimons notre grande émotion et témoignons de notre soutien à sa famille et à ses proches.

Jeune chimiste brillant et Docteur d’Etat, Guy Odent a été secrétaire général adjoint de notre syndicat en 1968, co-fondateur de la FSU, élu au CNESER où il fut reconnu pour sa maîtrise exceptionnelle des dossiers. Jusqu’à ce jour il aura été notre Directeur de publication de la revue Le Snesup, dont il assumait la pleine et entière responsabilité juridique.

Guy Odent fut un militant exemplaire. Mémoire vivante et reconnue de notre syndicat, il a été le formateur de nombre de ses cadres. Il savait également être proche du terrain et avait à cœur la défense des situations personnelles de nos adhérents. Les nombreux témoignages que nous avons reçus montrent que, derrière sa stature imposante, Guy Odent était un homme généreux, d’une grande sensibilité et d’une profonde modestie.

Homme des tous les combats, présents dans toutes les manifestations, il a marqué notre syndicat et contribué à son rayonnement. Pour tout cela, nous lui sommes infiniment reconnaissants.

Hervé Christofol

Secrétaire général

 

ATTENTION CHANGEMENT DU LIEU DE CEREMONIE 

Ses obsèques auront lieu :

Vendredi 28 août 2015, à 16h,

Salle PATENOTRE

64 rue Gambetta

78120 RAMBOUILLET

Les hommages que lui rend le SNESUP à travers les témoignages de camarades

 

Ce vendredi 28 aout, une centaine de ses proches, de ses amis et camarades, ont rendu un dernier hommage à Guy Odent.
Hervé Christofol, au nom du SNESUP-FSU, a retracé de façon précise et sobre ce que fut l'engagement syndical de Guy Odent,
ses compétences et sa force de travail extraordinaires, son rôle dans le nouveau développement du Snesup en 1968
et dans les décennies suivantes, comme dans la fondation de la FSU dans les années 90.

D'autres syndicats FSU participaient à cet hommage. Le Snetap par Bruno Polack a rappelé le rôle exceptionnel de Guy Odent dans les développements de l'enseignement agricole et de la recherche agronomique. Cet engagement spécifique de Guy Odent a également été évoqué avec beaucoup d'émotion par la représentante des personnels de la Bergerie Nationale de Rambouillet (établissement devenu - et Guy Odent y a beaucoup contribué- centre national de formation et de ressources pour l'agriculture, l'aménagement, l'environnement).

Reporter quelques éléments de ce dernier hommage pourrait paraître maladroit, mais je voudrais seulement souligner le point qui me frappe dans ce moment : le chemin de vie qui a été celui de Guy Odent m'était jusqu'alors largement inconnu et il me paraît important de le mettre en mémoire commune.

Qu'un jeune homme issu d'une famille ouvrière ouvrière devienne ce jeune chimiste brillant, docteur d'état, à qui fut obstinément refusée la promotion de professeur est pourtant un fait d'histoire sociale, significatif.
Fort de sens plus encore, ce rappel de l'histoire: Guy Odent a été fortement marqué par les guerres de ce siècle, notamment par le guerre 39-45, avec la résistance à la barbarie nazie, à l'antisémitisme, et il a toujours accordé une place importante à son action dans le Mouvement de la Paix . Comme il a ardemment contribué, avec le temps disponible qui lui était compté, au rassemblement des forces de transformations sociales, avec le PCF et le Front de Gauche. Qu'il ait voulu que les poèmes d'Aragon, l'Internationale et la Marseillaise l'accompagnent dans ce dernier moment c'est assurément exprimer le sens de ses engagements pour ce rassemblement qu'il a toujours recherché.

Dans ce chemin d'histoire, de luttes et de vie, Guy Odent se replongeait dans ce jardin personnel et familial de leur maison de Rambouillet. L'expression à la fois contenue et émue de toute une famille, c'est encore l'écho d'un pan de vie que Guy Odent prenait grand soin de conforter et protéger. Je voudrais renouveler ma sympathie à madame Odent, aux enfants et petits enfants, à tous les siens.

Je tiens à transmettre ces quelques moments, de l'hommage à Guy Odent, parce qu'ils résument à mon sens, ce sentiment que nous partageons: Guy Odent a beaucoup apporté au syndicat, vraiment beaucoup .

Fraternellement

Maurice Hérin

 

Merci Maurice d'avoir pris le temps de faire partager à celles et ceux qui comme moi n'ont pu être présents l'hommage rendu à Guy lors de ses obsèques vendredi.

Enrichir notre mémoire commune sur les militants d'exception comme Guy n'est pas sacrifier à je ne sais quel rituel, c'est d'abord l'expression de la fraternité syndicale et c'est aussi offrir une référence et un exemple pour les militants actuels et à venir.
En venant compléter ceux d'autres camarades, ton message permet de mieux mesurer l'immense apport de Guy au syndicat et sa grande humanité au sens fort de ce terme.
Oui, Guy était un grand militant, un comme on voudrait en avoir encore beaucoup.

Amitiés syndicales,

Jean-Claude GARRIC

 

Nous avons appris une triste nouvelle. Guy Odent, ancien secrétaire général adjoint du SNESUP est décédé.

C'est
une figure du syndicalisme dans l'enseignement supérieur, un pilier
historique de la tendance UA, une mémoire lucide et intacte du
syndicalisme qui s'est éteint. Toujours au fait de l'actualité syndicale
dans ses moindres détails, nous étions nombreux à le croiser dans les
manifestations.

Particulièrement pointu sur les questions
corporatives, Guy ODENT s'est beaucoup impliqué sur la situation des
grands établissements. Il était un interlocuteur reconnu des ministères
successifs par sa grande connaissance des dossiers. Il était jusqu'à son
décès directeur des publications du SNESUP.

Ses obsèques sont prévues le vendredi 28 août 16 h hôpital de Rambouillet à côté de La Chapelle.

Toutes mes condoléances vont à sa famille et à ses proches.

Stéphane Tassel

 

Une grande figure du syndicalisme universitaire vient de nous quitter ; Guy Odent joua dans la construction d'un syndicalisme combattif dans l'Enseignement Supérieur un rôle éminent ; sa mémoire historique et pas seulement sur le plan du syndicalisme était sans défaut ; il était attaché par toutes es fibres au service public qu'il défendit bec et ongles ; il devait très mal vivre les « mutations » qui lui sont imposées à marches forcées de droite et de gauche ; sa connaissance intime du milieu professionnel était sans équivalent et au-delà de l'aspect revendicatif, il avait un sens aigu de ce qui pouvait rassembler ; rassembler était d'ailleurs son obsession ; c'était un militant passionné de l'unité , unité non comme horizon inatteignable , slogan creux mais comme pratique vivante .

Cette grande figure de notre syndicalisme devra rester à jamais dans la mémoire du SNESUP ; je m'incline comme nous tous et toutes devant un GRAND .

OLIVIER GEBUHRER

 

Guy était un monument, un puits de science militante, une référence, une encyclopédie dans son domaine: la défense des retraites...mais aussi des statuts, du service public, et le combat pour une société d'égalité,
de partage, de justice sociale Toujours disponible Guy!
Des milliers de syndiqués, et de non syndiqués, retraités, lui doivent beaucoup.

Salut Guy, total respect, et hasta siempre

Jean Ortiz

 

Rien ne semblait altérer l'allure, l'humeur, la mémoire et l'engagement de Guy Odent.
J'ai fait sa connaissance bien plus tard que d'autres militants, dans les années 90, et d'abord dans les manifestations parisiennes dont il était un fidèle. Son attachement à l'action syndicale, à la présence du syndicat sur tous les fronts en particulier au plus près des collègues, était toujours formulée de manière simple, modeste mais manifestait une grande détermination.
C'est aussi ce qui marquait son attachement à toutes les formes d'expression du syndicat, ce qui fut le bulletin et est devenu le mensuel. Il était fier d'assumer le risque légal de celui qui est le directeur de la publication...pour protéger les militants plus jeunes.
Et il lisait tout, même ce qui n'était pas publié sous forme papier mais seulement sous format électronique qu'il ne pratiquait que très peu....qui devait lui être fourni, à épisodes réguliers...
Guy était un grand syndicaliste. Le SNESUP a eu bien de la chance.

Jean Fabbri

 

J'ai appris moi aussi avec tristesse ce décès auquel je m'attendais sachant qu'il était atteint d'un cancer qui évoluait rapidement.
J'ai beaucoup travaillé avec lui quand j'avais, avec Yves Madaule, la responsabilité des Affaires personnelles et, sur les questions corpo, il était incollable et toujours d'un grans secours. Très discret au siège mais très présent, il avait aussi, par son expérience et son vécu du siège,
donné un sacré coup de main au moment de l'archivage de notre "mémoire" aux ANMT.
C'est un "grand" qui s'en va. Rendons lui hommage

Jean-Yves Duyck
Université La Rochelle

 

Je me permets de m'associer à l'hommage rendu à Guy Odent, pour confirmer les témoignages déjà produits, dans le cadre de l'entrée des anciens des EN puis des IUFM dans le SNESUP, il y a donc plus de 20 ans. Sa connaissance exhaustive des données corporatives rendait les audiences avec les instances du ministère particulièrement tranquilles et l'amenait parfois; me souvient-il, à faire l'objet de sollicitations plus ou moins discrètes de membres de l'administration sous prétexte de vérifications... Tout cela rapporté avec la modestie amusée qui le caractérisait aussi.
Il mérite en effet toute la reconnaissance du syndicat.

Pierre Boutan

 

L'activité de Guy Odent fut tellement protéiforme que les hommages justifiés vont se multiplier pour souligner son rôle dans de multiples domaines.
Ce n'était pas seulement LE spécialiste des questions corpo
C'était aussi un syndicaliste d'action pour la satisfaction de nos revendications, expression que l'on a tendance à oublier aujourd'hui.
Alors pour moi, retraité depuis quelques années, Guy Odent fut l'acteur essentiel de l'aboutissement d'une revendication qu'il fut longtemps seul à porter et à formuler : la création d'une hors classe avec accès à l'échelle lettres A pour les maîtres de conférences
Ce qui a transformé les conditions de la retraite pour des milliers de maîtres de conférences
Il fut aussi un militant et un acteur pour que la promotion interne devienne une réalité dans l'enseignement supérieur comme dans les autres catégories d'enseignants ce qui déboucha sur la création d'une voie d'accès au corps des professeurs d'université dite au titre de l'article 46-3 que je ne détaille pas

D'autres contributions compléteront mon message, je n'en doute pas

J. GUYOT

 

La mort de Guy Odent me touche particulièrement. D'autres que moi diront ou ont déjà dit le rôle éminent qu'il a joué dans l'histoire de notre syndicat. Pour ma part, je veux surtout retenir l'expérience que j'ai eue de notre collaboration, alors que, tout jeune secrétaire général du SNESup, j'ai eu la chance de l'avoir à mes côtés comme secrétaire général adjoint.

Ce que j'ai appris de ces deux années de communauté de militantisme ne m'a jamais quitté. Guy, c'était l'assurance que, quelles que soient les situations et en dépit de mes propres insuffisances, le SNESup ferait bonne figure. Guy, c'était l'échange complet, confiant, amical entre lui qui savait tant de choses et moi qui avais tant à apprendre. Guy, cela a aussi été l'absence de rancœur et le partage de toutes ses connaissances entre lui qui était un des fondateurs du syndicat et moi qui débarquais.

Guy Odent possédait cette qualité devenue doublement rare d'être à la fois compétent et modeste. Je ne l'oublierai pas.

Jean-François TOURNADRE 

 

J'apprends avec stupéfaction, par ce message de Jean-Francois, la mort de Guy Odent. Ma tristesse est grande. Guy était un peu, pour les militants et les responsables de ma génération, la mémoire du syndicat. J'ai eu la chance de travailler avec lui pendant huit années au secrétariat et au bureau national. Assez pour souscrire sans réserve à ce qu'écrit Jean-François.
Je n'oublie pas, moi non plus, ce que je lui dois, ni ce que le syndicat tout entier lui doit.
J'espère que le SNESup saura lui rendre l'hommage qu'il mérite.

Philippe Rousseau

 

C'est avec beaucoup de tristesse que j'apprends, par ce mail de Jean-Francois Tournadre, la mort de Guy Odent. 

Guy était d'abord un homme bon, un homme de cœur. Toujours prêt à secourir, à aider, à défendre un "cas personnel", à partager la peine des autres. Sous son air bourru, il cachait une très grande sensibilité. 

En son temps, il avait été fortement victime de son engagement militant. Jeune chimiste brillant, docteur d'Etat très tôt, il n'était néanmoins jamais devenu professeur, malgré plusieurs tentatives. Il avait fini par en prendre son parti et ne manifestait même pas d'hostilité à l'égard de ceux qui l'avaient "barré" et auraient pourtant bien mérité quelque retour de bâton. 

Guy était une des grandes mémoires du SNESup, l'une des toutes dernières, hélas !

Combien de fois, tel ou telle qui cherchait réponse à une question, interrogeait Guy qui répondait du tac au tac : un mémento du Snesup, une histoire du Snesup et un code de l'éducation à lui seul !

Grâce à lui et à sa persévérance, le Snesup parvenait à être présent, envers et contre tout, dans certains secteurs où il était peu influent.

Guy avait été un pilier du CNESER où il agaçait les représentants du ministère mais où il était respecté, y compris de ceux-là, compte tenu de son immense connaissance de tous les dossiers. 

En fait, Guy était partout, de tous les combats. C'était un très grand syndicaliste et le Snesup lui doit beaucoup. A titre personnel, nous sommes nombreux à lui devoir beaucoup car il a largement contribué à nous "former" comme militants, responsables, dirigeants syndicaux.

Avec la disparition de Guy, j'ai un peu l'impression de perdre un oncle, un "tonton" et je sais, en tout cas, que le Snesup perd un très grand militant. 

Nicole Fiori-Duharcourt
Université Paris Descartes 

 

Je me joins à Jean pour cet hommage à Guy, modèle de militant dévoué, toute sa vie, à sa mission syndicale et à ses engagements politiques sans reniement. De ce genre de militants que la sinistre conjoncture va bien finir par faire ressurgir en nombre.

Amitiés
syndicalistes,

Annie
Lacroix-Riz

 

Le décès de Guy m'affecte profondément, je le connaissais depuis 1969 et il a largement contribué à ma formation syndicale.C'était un ami.
Guy, c'était un grand syndicaliste, comme on en fait peu, simple et désintéressé, modeste et d'une grande humanité, qui a consacré sa vie au SNESUP.
C'était un militant unitaire, actif et tenace, l'un des meilleurs connaisseurs de l'Enseignement Supérieur et de ses personnels, il pris une grande part dans la rédaction de la loi Savary de 1984.
Beaucoup a déjà été dit par d'autres camarades, je voudrais insister sur son attachement au niveau fédéral dans lequel il a toujours été très actif. C'était déjà le cas du temps de la FEN dans l'opposition unitaire à la direction fédérale UID de l'époque, ce fut également le cas dans la FSU pour sa création et son développement. Sa connaissance des dossiers fédéraux et des autres syndicats était remarquable.
Avec sa disparition, c'est une page de l'histoire du SNESUP qui se tourne, oui c'était un grand. Adieu Guy, nous ne t'oublierons pas.

 

Jean-Claude GARRIC

 

Je suis très touché par le décès de Guy Odent. L'émotion qui se dégage des
nombreux messages qui arrivent depuis plusieurs heures ne me surprend pas : Guy
était un vrai grand militant et dirigeant syndical.
Très brièvement car
beaucoup d'appréciations que je partage ont déjà été écrites, je lie ces deux
mots pour signifier particulièrement sa disponibilité, son sens de l'écoute et
du dialogue, son enthousiasme intact à travers les décades. Lors de la fête de
l'Huma, à la Cité du Livre, l'an passé nous avions conversé pendant un bon bout
de temps sur quelque question universitaire et/ou internationale... sa voix
n'avait pas changé! Nous ne l'oublierons pas.

Jean-Paul Lainé 

 

Je suis frappé par la disparition de Guy Odent. Comme les camarades qui se sont exprimés je voudrais rappeler l'extraordinaire connaissance et maîtrise
des dossiers syndicaux que Guy pouvait développer, avec un plaisir évident et communicatif. Certes le contact premier n'était pas toujours immédiat, mais rapidement Guy Odent vous mettait à l'aise,
en confiance et en quelque sorte en assurance syndicale. C'était particulièrement évident dans les confrontations avec le Ministère, au Cneser et ailleurs.
Des éclats de colère, des transmissions de savoir revendicatif c'était cela Guy Odent . Et toujours une grande discrétion quant aux personnes: pour ses interlocuteurs
et pour lui même.
Oui, une figure puissante et fondatrice qui s'en va. Je me joins à l'émotion des camarades et je m'associe à l'hommage que le Snesup-FSU lui rend.

Maurice Hérin

 

Le secrétariat national du SNEP a été particulièrement touché par l’annonce de la disparition de Guy.
Son militantisme et ses responsabilités au SNESup, ses compétences si précieuses sur la question de la formation des maîtres nous l’ont fait bien souvent côtoyer dans les colloques et congrès du SNEP.
Nous apprécions aussi tout particulièrement la finesse de l’humour qu’il savait distiller dans les contacts humains au quotidien.
Nous avons informé le CDN du SNEP de son décès ce jour et mandatons le SNESup pour transmettre à ses proches notre émotion.

Benoît HUBERT
Secrétaire Général du SNEP-FSU 

 

Je suis arrivée à la direction du syndicat au moment où Guy venait de la quitter . Mais, outre les instances auxquelles il a continué à participer longtemps, cela n'a pas empêché que je mesure, comme nous tous, l'énorme héritage qu'il a transmis, dans son secteur et dans sa
conception du syndicalisme.
Et puis, Guy était directeur de publication du Bulletin puis du Mensuel. Ce qu'il n'envisageait pas comme une fonction administrative et
subalterne ! Et je dois bien reconnaitre que trop souvent je n'aurai pas suffisamment pris son avis ou donné suite à ses nombreuses demandes d'informations ... Mais son intérêt, vif et exigeant, pour nos publications, ne s'est jamais démenti.
Hommage à lui.

Anne Mesliand

 

Sûrement comme beaucoup d’entre nous, je suis attristé par la nouvelle du décès de notre camarade Guy ODENT, je ne peux m’empêcher de penser au vide qu’il laissera dans sa propre famille comme dans notre famille syndicale.
Pour le Snesup, Guy ODENT a été une forte figure emblématique, une véritable mémoire, il l’avait servi avec conviction et acharnement, il lui avait apporté sa compétence et sa grande conviction ; je suis sûr que le Snesup lui restera reconnaissant.
Guy ODENT demeurera une figure historique de notre syndicat.

Qu’il repose en paix.

Amitiés syndicales

Ahmed DJEBALI

 

Je m’associe pleinement à l’hommage fait par la direction du Snesup à notre camarade Guy Odent. Avec lui, disparait une partie de la mémoire du syndicat dont il fut durant plusieurs décennies un des principaux responsables. Durant les années 1975-1977 où j’en fus le secrétaire général, j’ai pu m’appuyer en toute confiance sur son exceptionnelle compétence en maintes occasions, tout en appréciant sa modestie et son militantisme. Après le grand mouvement de mai 1968 durant lequel le syndicat avait été au coeur d’une tempête dont il sortait renforcé mais incertain sur la route à suivre, il avait contribué à renforcer la capacité du Snesup à défendre "les intérêts matériels et moraux" de ses adhérents, tout en oeuvrant pour améliorer le fonctionnement de l’enseignement supérieur de notre pays. Défenseur intransigeant des collègues qui avaient fait appel au Snesup pour les défendre, il savait aussi imposer le respect aux ministres ou à leurs représentant dans des négociations d’intérêt général. J’adresse mes condoléances à ses proches et je sais que, durant de longues années encore, l’ombre secourable de Guy se trouvera aux côtés des syndicalistes universitaires en lutte.

Alain Roux

 

Je me joins à l'émotion collective après la disparition de Guy Odent : comme beaucoup d'autres, j'ai bénéficié de l'expérience, de la mémoire engagée, de la formation généreuse de Guy, ce fut grâce à lui et à certains anciens-et je voudrais associer à ce petit hommage la mémoire de son vieux copain Robert Sauterey- que ces années d'engagement syndical au bureau national ont été si riches et m'ont laissé des souvenirs si heureux.

Yves Schwartz

 

Toute mon émotion, entre autres pour ses précieux conseils au secteur médical du syndicat.

François Châtelet

 

C'est avec peine que j'apprends cette nouvelle. Guy Odent a été
remarquable dans l'accompagnement du cnam. Etant en mission actuellement
au Brésil pour 45 jours je ne pourrai me rendre à ses obsèques. Mais je
voudrais vous rendre ce témoignage sur sa disponibilité, intelligence et
générosité.

Jean-Marie Barbier
Professeur au cnam

 

Guy Odent que j'ai bien connu lors de mon passage au BN , fut pour moi une "bible syndicale" que je consultais à la moindre occasion .
Il répondait toujours.
Merci à lui.

Jean Pierre Leca

 

C'est avec une grande tristesse que j'apprends le décès de Guy Odent.
J'ai eu l'occasion de le connaître au CNESERAAV où j'ai pu apprécier son engagement militant pour la défense du service public d'enseignement supérieur.
Il connaissait parfaitement les dossiers et était très apprécié de tous les membres du conseil y compris de l'administration du ministère de l'agriculture qui reconnaissait sa compétence hors pair.
Nous perdons un grand militant et nous ne l'oublierons pas.
Toutes mes condoléances vont à sa famille et à ses proches.

Mustapha Zidi

 

La mort de Guy Odent touche particulièrement le secteur Situation des Personnels (SDP), qui a la charge de la défense des collègues dans leurs carrières et leurs conditions de travail, au plan individuel et collectif. Ce secteur doit à Guy un héritage énorme, tant sur l'élaboration des positions et des mandats du SNESUP que sur les méthodes de travail et de lutte. Lorsqu'on m'a confié, après Michel Fortuné, la responsabilité du secteur SDP je n'ai eu que de très rares occasions de rencontrer Guy qui n'y participait déjà plus, occasions où
j'ai pu mesurer sa chaleur et son esprit de camaraderie communicatifs.
Mais dans le travail du secteur, nous faisions régulièrement référence aux bases jetées par Guy, et nous avions souvent besoin de faire appel à lui pour nous apporter ses connaissances toujours vives, sa vision aiguë des points d'achoppement et ses lumières sur l'historique des longues batailles menées par le SNESUP.
Au nom du secteur je voudrais témoigner, en ce triste moment, notre reconnaissance à Guy pour tout ce qu'il a apporté à SDP et à l'ensemble du SNESUP.

Noël Bernard

 

Dans la lettre et l'esprit le témoignage de Pierre Boutan est mien mais j'ai envie d'y ajouter quelques compléments. Ayant longuement cotôyé Guy au bureau fédéral de la FEN, au secrétariat Unité et Action, dans les Comités de liaison Unitaires (CLU) puis dans les instances de la FSU, j'aimerais témoigner de son engagement sans failles en faveur d'un fédéralisme authentique. Guy a joué un rôle très important dans l'adhésion du SNESUP à la FSU ce qui n'était pas inscrit dans un destin historique naturel. Au-delà de ses compétences "corporatives" Guy avait aussi des convictions pédagogiques fortes qui l'éloignaient d'une conception académique de la formation des jeunes; il était très favorable à des formations qui alliaient théorie et pratique, savoirs scientifiques et savoirs techniques, sans hiérarchie; d'où son affection particulière pour l'enseignement agricole. Nous partagions aussi la lecture régulière de l'Equipe et des échanges soutenus sur le cyclisme et ses dérives. Cet amour du sport le faisait aussi très proche du SNEP.
Toutes ces qualités et convictions, tous ces engagements, tous ces goûts, tissaient la richesse de sa personnalité qui s'exprimait aussi dans une éthique du débat où ce qui comptait, pour lui, c'était l'argument de raison et non d'autorité.

François Bouillon

 

Guy Odent était un militant et restera, pour nous tous, le militant qu’il était. Un militant qui pensait, agissait, pour le bien commun, sans forcément se mettre, lui, en avant, s’oubliant d’une certaine manière – qui était la sienne – pour le collectif. Les militants se font rares, celles et ceux de cette sorte plus encore. Un camarade, donc.
Guy était un militant syndical. A l’époque où la politique dominait le syndicalisme, Guy détonnait en ce que ses déterminants étaient (me paraissaient) principalement syndicaux, ce qui ne veut pas dire qu’il n’était pas un militant politique – puisqu’aussi bien les orientations syndicales ont à voir avec la politique.
Pour ajouter une note personnelle, partagée je crois par mes camarades de l’Ecole émancipée qui l’ont connu, Guy pouvait écouter des voix différentes. En ces temps où les relations entre tendances n’avaient pas vraiment commencé à se pacifier, il pouvait arriver que Guy approuve nos remarques ou même vote une de nos propositions.
Je partage bien des choses dites sur ce Forum. Je me souviens de ce qu’évoque Jean-François Tournadre, Guy prenant en CA la parole à sa suite, du moins au début de son mandat. Je tiens aussi, comme l’a fait Jean-Claude Garric, à relever son engagement fédéral, le passage de la FEN à la FSU n’ayant pas été si simple. Et Pierre Boutan a trouvé, me semble-t-il, le mot juste pour dire Guy Odent : une « modestie amusée »...
Pour tout cela, pour ce qui est notre combat commun, merci Guy...

Jean Malifaud

 

Guy Odent…
En quelques minutes, tout ou presque a été dit par toutes et tous. Il ne reste qu’à confirmer !
L’homme : oui il était bourru, oui il était sensible. Il était surtout la loyauté même, sans l’ombre d’une arrière pensée.
Un jour de bonne humeur, il m’a dit : « je suis un vieux brigand, tu sais… ». Je n’ai pas voulu le contredire. Sans doute revivait-il un rêve d’enfance ?
Le syndicaliste : toujours le premier arrivé au siège du SNESUP, par le train de Rambouillet, il n’admettait pas qu’un service public puisse être en retard. Qu’a-t-il pu penser des actuels TGV ?
Je l’ai surtout pratiqué dans son rôle de « secrétaire corpo » (on dit maintenant responsable SDP…). Il avait dans la tête tous les textes réglementaires, mais aussi tous les mandats du SNESUP, ce qui est plus difficile car c’est de la tradition orale !
Il avait en outre la connaissance précise de tous les recoins du domaine de syndicalisation du SNESUP : agronomie, astronomie, architecture…, et n’ignorait rien des singularités statutaires d’aucun des Grands Etablissements Parisiens.
Il me semblait qu’il avait traversé toute l’histoire du SNESUP, de la Fen puis de la FSU, et qu’il allait continuer éternellement de le faire. Pourtant, il s’est arrêté net au congrès d’orientation de 1997, sans un pot d’adieu. Il était prévu que je le remplace comme responsable SDP. Pour la circonstance, il m’a entraîné dans un resto qu’il connaissait près de l’ENSAM. C’était un grand honneur, d’habitude je ne savais même pas où il prenait ses repas. A la fin il m’a simplement dit : « je ne sais pas si tu vas t’en sortir »…
Je m’en suis « sorti » pendant 10 ans avec l’aide indéfectible de camarades formidables, Jacques, Francis, Noël. Il fallait bien être quatre pour combler le vide laissé par Guy Odent.
Mais aujourd’hui, le vide qu’il laisse, c’est une partie de ma vie qui s’en va.

Michel Fortuné

 

Guy ODENT
J’ai appris le décès de Guy avec une profonde tristesse. Guy a profondément marqué le SNESUP et le syndicalisme universitaire. En Mai 1968, il était Secrétaire Général adjoint d’opposition à la direction d’Alain Geismar et a pris activement part aux évènements avec Ernest Marie Lapéroussaz.
Guy faisait partie de ces militants qui pouvaient intervenir sur presque tous les dossiers : le corpo comme on disait alors – où la création de la hors classe des maitres de conférences a été l’un de ses combats –, la coopération et la titularisation des coopérants, les différentes questions traitées en CNESER où il a longtemps mené la délégation du SNESUP, montrant une connaissance approfondie des dossiers, les grands établissements qui à l’époque étaient des entités à objectif scientifique déterminé et non des structures de détournement du statut d’université, le sport et notamment la formation des enseignants d’EPS, … J’ai siégé comme représentante du CNESER au CNESERAV (CNESER Agricole), dont il est longtemps resté membre et ses interventions étaient écoutées tant par les représentants du Ministère de l’Agriculture que par celui de l’Enseignement Supérieur. Il faisait le lien entre le SNESUP et le SNETAP et il a émis de nombreuses suggestions lors de la création des corps d’enseignants-chercheurs au ministère de l’agriculture.
Guy a été de tous les combats d’Unité et Action dans la FEN – où il a longtemps représenté le SNESUP –, puis dans la FSU à la création de laquelle il a œuvré. Il a aussi participé à la fusion du SNPIUFM et du SNESUP.
Guy était devenu directeur des publications du SNESUP, et était très attaché à cette fonction.
Guy était très attaché au service public et l’est resté, participant après sa retraite à de nombreuses manifestations, qui étaient pour beaucoup l’occasion de le rencontrer et d’échanger avec lui sur la situation de l’enseignement supérieur ou du syndicat
Guy aimait la bonne chère et je me souviens d’un Congrès de la FEN à Toulouse où nous avons partagé un repas avec E. M. Lapéroussaz dans un grand restaurant … qu’ils m’avaient finalement offert, estimant que son prix n’était pas compatible avec les revenus de l’assistante que j’étais alors.
Guy n’utilisait pas des moyens modernes d’écriture et ses papiers – toujours pertinents – étaient légendaires à décrypter.
Guy restera présent dans ma mémoire, et je ne peux que regretter que nous n’ayons pas eu le temps de recueillir auprès de lui les nombreux souvenirs qu’il aurait pu évoquer sur l’histoire du SNESUP et du monde syndical.
Un grand merci à Guy.

Michelle LAUTON,
Secrétaire générale adjointe du SNESUP de 2009 à 2011.

 

En-mémoire-de-Guy-Odent

C’est en participant, comme nouveau syndiqué depuis 1971, à un congrès du SNESUP-FEN en 1972 que j’ai découvert le même jour Guy Odent ainsi que Ernest-Marie Laperrousaz. C’était mon premier congrès du SNESUP. Je me souviens du contraste entre l’agitation de certains congressistes et la façon d’être à la fois réfléchie et vigoureuse de Guy s’exprimant à la tribune. Je me souviens également d’innombrables réunions d’instances au cours desquelles il ne craignait pas de soulever tel ou tel point auquel nul n’avait pensé auparavant mais qu’il avait déjà examiné sous toutes ses coutures, ce qui pouvait désarçonner voire agacer certains participants.
Je percevais chez Guy à la fois un aspect « fort en thème » et encyclopédique, tant il possédait de façon étonnante l’ensemble de ses sujets, et un côté audacieux tant il n’hésitait pas à braver l’avis général pour ouvrir un horizon inattendu. Sachant ses qualités de veilleur infatigable, on pouvait avoir tendance à se reposer sur lui, avec la certitude qu’il avait préparé avec un soin jaloux les sujets du moment, quitte à consulter le fameux « RLR », c’est-à-dire le Recueil des Lois et Règlements, conservé au siège du syndicat dans de volumineux classeurs qui ne cessaient d’accueillir des feuillets supplémentaires. C’était bien avant les bases de données et l’internet. C’est sur la multitude de types d’établissements d’enseignement supérieur que son érudition nous impressionnait le plus : Muséum, CNAM, Observatoires, Institut d’Hydrologie de Paris VI, … Sans omettre les statuts particuliers des personnels qui y exerçaient, ainsi que les évolutions en cours.
J’ai également apprécié la stature de Guy au cours de maintes audiences au Ministère où nos interlocuteurs voyaient d’emblée qu’il possédait vraiment son sujet, et qu’il serait malaisé de nous satisfaire par de bonnes paroles. Mais c’est au CNESER que je l’ai côtoyé le plus longtemps. Pour rappel, Guy arrivait pratiquement une heure avant le début de la séance avec un étonnant cartable dont il extrayait un par un de nombreuses liasses de documents ayant trait à l’ordre du jour de la séance. Nul n’aurait songé à lui disputer sa place quasiment réservée au milieu du premier rang face à la tribune, ce qui lui permettait de garder une vue panoramique sur les projets d’avis du CNESER portant sur une pléiade de sujets aussi divers que les études médicales, une spécialité de DUT ou de BTS, les statuts d’un établissement, etc … À peine le représentant du Ministre avait-il ouvert la séance et exposé le déroulé de la journée, Guy levait la main le premier pour prononcer une intervention très construite commençant par « Monsieur le Directeur général, … » puis exprimant avec vigueur et précision le point de vue du syndicat dans l’attente d’apporter précisions et arguments au fil de l’examen des textes à l’ordre du jour. Nul doute que sa compétence et sa cordialité nous ont donné des atouts pour faire valoir les positions du SNESUP.
D’aucuns pourraient imaginer que Guy travaillait un peu seul. Ce serait méconnaître la densité des échanges qui émaillaient le climat sonore au premier étage du siège du syndicat. C’est là que les avis souvent contrastés se confrontaient sachant que de la discussion animée, naitrait un positionnement partagé. C’est aussi là que Guy mettait la dernière touche à l’article en cours de rédaction, avec force ratures et ajouts se prolongeant au verso de la feuille manuscrite destinée à la frappe : le traitement de texte n’existait pas. Quant à sa légendaire écriture manuscrite, elle était génératrice d’effets tragicomiques lorsqu’après le départ de Guy du siège, la secrétaire, ne pouvant vraiment pas déchiffrer un passage de l’article, appelait à la rescousse d’autres camarades afin de résoudre l’énigme … L’attroupement caractéristique dans le bureau signalait un épisode de déchiffrage collectif dont l’issue était un soulagement mêlé de fou-rire.
Après toutes ces années qui ont passé trop vite, Guy s’est éclipsé des instances du syndicat, mais on le savait toujours attentif à nos activités, notamment en tant que Directeur du Bulletin, puis du mensuel « LE SNESUP ». Sachant que le dossier d’un récent numéro allait porter sur les « Grands établissements », j’ai proposé que lui soit confiée l’écriture d’un article de présentation du sujet, le dernier qu’il aura eu l’occasion d’écrire avec au cœur sa détermination pour un enseignement supérieur au service de tous. Pour toute cette énergie et pour toutes les voies que tu as ouvertes, un grand merci Guy.

Gérard Lauton

 

Je suis très ému par la mort de l'excellent camarade et ami qu'a été pour moi Guy Odent. Je l'ai connu quand le SNEsup était en pleine ascension, je l'ai ensuite admiré dans les épisodes de dérive, toujours solide, toujours fidèle à ses idées maitresses parmi lesquelles il y avait le souci du service public et l'attachement à la fonction publique. Sa mort est une grande perte pour le syndicat, c'est un grand vide pour moi.

Jean-Pierre Kahane

 

L’annonce du décès de Guy ODENT me touche profondément. J’adresse mes sincères condoléances aux siens, à ses amis, au SNESUP.
Guy était un ami de l’enseignement agricole. Il avait accepté de siéger aux côtés des dirigeants du SNETAP dans les instances représentatives du ministère de l’agriculture. Il y apportait sa rigueur, son honnêteté intellectuelle et sa forte expertise. Pas question pour Guy Odent d’intervenir sur un dossier sans l’avoir vraiment travaillé. Guy avait ainsi forcé le respect et su donner, aux dirigeants du ministère de l’agriculture, aux représentants des familles mais aussi aux agriculteurs et aux professionnels qui siégeaient dans ces instances une forte image du SNESUP.
Plus que beaucoup d’autres, Guy Odent était d’ailleurs intimement persuadé que les enseignements technologiques et professionnels devaient être considérés d’égale dignité avec les enseignements généraux. C’était chez lui non pas une formule mais une vraie conviction.
Les qualités humaines de Guy Odent étaient également largement reconnues. Pour avoir été à ses côtés dans les moments difficiles de la scission de la FEN et dans ceux, plus constructifs, de la création de la FSU, j’avais été particulièrement sensible de constater que son implication, déterminée, ne le conduisait jamais à l’agressivité, à la polémique, au manque de respect devant un militant quel qu’il soit.
Guy Odent était un véritable « fédéraliste ». Il savait qu’on ne pouvait construire une fédération en tournant le dos aux revendications portées par les syndicats nationaux. Et, non plus, par une simple addition réduisant le fédéralisme aux acquêts. Guy croyait à ce dépassement du passage du syndicat à la fédération. Il y voyait, je crois, une des conditions de cet autre passage qui conduisait l’ensemble des enseignants de la fédération vers une démarche confédérale ouverte. Un projet auquel Guy Odent, profondément unitaire, n’avait jamais renoncé.
La FSU, ses syndicats et ses adhérents, sont redevables de militants comme Guy Odent.

MICHEL DESCHAMPS
Co-fondateur et premier secrétaire général de la FSU

 

Je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer Guy. Mais en tant que responsable du secteur communication des dernières années, j'avais compris le rôle essentiel de directeur de publication de nos magasines (regardez l'ours). Et en plus de son militantisme, il faut lui rendre hommage pour cela.

Thierry Astruc

 

C'est une triste et accablante nouvelle qui me vient par ton message. Guy, que je n'avais pas rencontré depuis au moins trois ans, a été pour moi, jeune militant syndicaliste d'avant mai-68, l'un de ceux qui m'ont appris ce que pouvait devenir le SNESup. : une grande organisation capable de prendre en charge, à la fois du point de vue d'une prospective nationale mais aussi d'une visée professionnelle, tout ce que signifiait la notion d'enseignement supérieur organiquement lié à la recherche, cela non seulement dans le champ des sciences "exactes" ou expérimentales mais aussi dans celui de ce que l'on commençait à appeler les "sciences sociales et humaines" pour les quelles il montrait un intérêt considérable. Dans la crise existentielle qui marqua la direction de notre syndicat de 1967 à 1970, il devint avec quelques-uns de ses compagnons proches, l'un de ceux qui, sans sectarisme, adoptèrent le point de vue de la perspective syndicale et rassembleuse d'"Action syndicale" contre l'esprit de surenchère et d'aventurisme qui en entraînait beaucoup parmi ceux et celles qui avaient été avec lui les co-dirigeants du Snesup depuis le fameux "Colloque de Caen". Mais il se garda bien de jeter l'anathème contre quiconque en défendant, cependant sans faiblir, son point de vue... et c'est une leçon venue de lui à laquelle j'ai essayé de rester fidèle malgré les colères. Comme chimiste, il n'a pas bénéficié de la carrière à laquelle ses talents pouvaient le conduire : je me souviens en avoir parlé mezzo voce et a parte, un jour de "négociation corporative" avec Sirinelli-père, alors grand manitou au ministère : ce dernier suggéra l'idée de lui confier une mission temporaire de recherche hors de France, aux USA ou ailleurs, de manière à lui permettre de réactualiser ses qualités de chercheur dans une matière et une discipline en pleine transformation. Guy n'imagina même pas qu'on pût l'éloigner un temps de la ci-devant "faculté des sciences de Paris" à laquelle il avait apporté tout son savoir, ses engagements, son zèle d'enseignant exemplaire, son enthousiasme.
Nous perdons avec Guy Odent un homme véritable, comme nous disions autrefois pour marquer la différence d'avec les pions. Mais nous gardons en nous le souvenir de l'un de ceux dont nous devons nous honorer d'avoir partagé une partie de notre existence : ce qui à la fois peu et beaucoup !
Salut et fraternité à la mémoire de Guy Odent ! Quoique très attristé, je ne peux que me réjouir d'en avoir été le contemporain et l'ami ... Le syndicat doit honorer sa mémoire.

Claude Mazauric

 

Guy Odent, notre camarade,

Guy Odent fait partie de ces membres du SNESUP qui savent allier une vision globale du mouvement syndical et un appui constant aux militants souvent accaparés par des difficultés de terrain.
J'ai connu Guy il y a déjà plus d'une vingtaine d'années, quand j'avais pris la responsabilité de secrétaire de la section du CNAM.
Toujours présent aux manifestations tant syndicales qu'humanitaires, nous avions alors l'occasion de discuter sur les problèmes liés aux statuts des Grands Établissements, sujet qu'il maîtrisait parfaitement. Il possédait à la fois une connaissance globale et précise des textes les régissant et la vision politique qui lui permettait de deviner souvent les intentions du ministère. Ses conseils ont toujours apporté une aide très efficace pour la section, à la fois sur le plan revendicatif et et sur le réconfort qu'ils nous procuraient.
Dans ses interventions, il savait toujours rétablir la vérité sans utiliser une attitude condescendante qui aurait pu naître de ses hautes responsabilités.
Sa force de conviction résidait davantage à la fois d'un profond respect d'autrui et d'une vision synthétique ouverte sur l'évolution de la société.

André Lantz,
Ancien secrétaire de la section SNESUP du CNAM

 

C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Guy Odent.
Guy restera pour chacun d'entre nous, attaché à l'image même du SNESUP pour lequel il a tant milité. Il restera aussi une grande figure de notre syndicalisme. L'ensemble des militants de la FSU se joint à moi pour présenter nos plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Guy, ainsi qu'à tous les militants du SNESUP.
En ce moment pénible, nous tenons à vous témoigner toute notre sympathie.

Bernadette Groison
Secrétaire Générale de la FSU

 

J’ai été très affecté par la nouvelle du décès de Guy Odent, même si je savais qu’il était très malade. J’ai conservé de lui un grand souvenir, l’ayant bien connu, car je l’ai très souvent rencontré pendant la période où j’étais secrétaire administratif du SNESup, de 1974 à 1979 : en dehors des instances officielles du syndicat, les conversations que nous avons eues m’ont vraiment aidé à assumer cette fonction. J’ai toujours pu compter sur sa très grande connaissance de la vie syndicale, qu’il s’agisse des nombreuses questions internes propres au SNESup – évidemment très importantes pour la tâche qui m’était confiée – ou de la place du syndicat dans les perspectives et les luttes universitaires. J’ai pu apprécier ses qualités humaines, notamment le fait que la force de ses convictions, fondées sur une remarquable maîtrise des dossiers, n’engendrait chez lui aucun sectarisme : il était toujours ouvert au dialogue et savait écouter tout interlocuteur.

Disparaît avec lui un grand militant qui a fortement contribué au développement de l’action et de l’audience du SNESup.

Roger Bourderon

 

Au nom de la FSU 19 et au nom de la FSU Limousin, je vous prie, cher-es camarades, de présenter toutes nos sincères condoléances à la famille et aux proches de Guy.

Jean-Louis Puydebois

 

Au début des années 90, Guy est devenu un camarade de route du SNETAP car nos deux syndicats, lui comme secrétaire général du SNESUP, ont été très impliqués dans la création de la FSU. Ensuite il a été au titre du SNESUP qui syndiquait les enseignants des "Agros" membre de la délégation de la FSU au Conseil National de l’Enseignement Agricole (CNEA) et il l’est resté jusqu’à aujourd’hui. A ce titre il nous a amené ses connaissances très vastes sur l’enseignement supérieur, ses lois et sa réglementation mais aussi sur l’enseignement technique au travers de ses avis toujours pertinents sur de nombreux sujets, structures des établissements, statuts des personnels, notamment la création du statut des enseignants-chercheurs du ministère de l’agriculture mais aussi programmes des diplômes de l’enseignement technique agricole. Son avis, même s’il n’allait que rarement dans le sens de l’administration était écouté et respecté par tous. A la fin des années 90, il a œuvré avec vigueur pour la création d’un conseil spécifique de l’enseignement supérieur agricole public : le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Agronomique Agroalimentaire et Vétérinaire dont il est membre, au titre du CNEA, depuis sa création en 2001. Dans cet instance, il a continué à nous apporter toutes ses compétences acquises tout au long de sa vie militante, toujours combatif pour la défense de l’enseignement supérieur public et de ses personnels. Il n’est pas possible de décrire l’ensemble de son travail et pour ne citer qu’un exemple sa connaissance approfondie des différents statuts des établissements d’enseignement supérieur et de leur histoire. Enfin, on ne peut pas évoquer le parcours de Guy dans l'enseignement agricole sans parler de son attachement à sa chère Bergerie Nationale, Etablissement public National d’appui à l’enseignement technique dont il était administrateur au titre du SNETAP depuis plus de 20 ans et qu’il défendait toujours avec acharnement à toute occasion.
Guy est resté assidu de ces différents conseils mais aussi de nos congrès nationaux du SNETAP tant que sa santé lui a permis de le faire et au fil du travail commun, il est devenu pour nous un ami précieux.

Pour le Bureau National du SNETAP-FSU

Jean-Marie LE BOITEUX, Secrétaire Général

 

Au téléphone,Claude Seureau m'apprend l'horrible nouvelle : Guy est décédé.
Je ne saurais décrire alors le sentiment de peine qui m'envahit..
Guy a incarné le syndicat pendant de longues années.
Toujours fidèle à ses convictions sa combativité été constante.
Sa connaissance des textes régissant l'enseignement supérieur étonnait même les collaborateurs du ministre.
Sous des dehors parfois bourrus Guy était un tendre, un être sensible. Il fut de ses camarades qui devinrent des amis. Nous avons traversé tant de luttes parfois difficiles, ensemble, et tant de rencontres amicales.
Le Snesup ne serait pas ce qu'il est si Guy n'y avait pas consacré l'essentiel de son activité.
Nous pleurons la disparition d'un ami, d'un camarade dévoué, d'un grand bonhomme toujours présent dans les moments difficiles.
C'est peu dire que je ressens une grande peine.
Je ne veux pas terminer ce billet sans exprimer une amicale pensée et toutes mes condoléances à son épouse et à sa famille.

Claude Lécaille

Ancien secrétaire général du Snesup.

 

Pour Guy Odent

C'est par un message de Serge Monchaud et non directement par mon syndicat qui, peut-être, ne se souvenait plus de mon long compagnonnage de près de quarante années avec Guy dans les instances nationales du SNESUP, que j'ai appris sa disparition.

Quand je suis arrivé dans l'enseignement supérieur en 1963, agrégé du second degré détaché sur un emploi d'assistant de géographie à la Sorbonne Guy était déjà depuis plusieurs années assistant de chimie et membre de la direction du SNESUP avec, notamment, Jean-Pierre KAHANE. Son labo était dans la vieille Sorbonne, et il animait la grosse section Sorbonne-Sciences.

J'ai assez tôt fait la connaissance avec ce drôle de bonhomme portant béret et traînant à bout de bras un lourd cartable. Plus tard, le béret disparut, mais le cartable resta, de plus en plus lourd, que Guy trimbalait de Rambouillet au siège du syndicat, rue Monsieur Prince puis rue du Faubourg Saint Denis les matins de BN ou de secrétariat.

Guy était un homme de dossiers. Il excellait dans le décorticage des projets de budget-les "bleus"- de l'Education nationale, du supérieur, des écoles d'archi, des grandes écoles, ... et il savait comme pas un en dénicher les pièges mais, aussi nous présenter en clair les lignes directrices de ces textes, obscurs pour les profanes que nous étions.

C'était en même temps un homme d'action, sachant que les revendications n'avancent dans les audiences ministérielles que si elles ont avancé d'abord dans la rue. Il était toujours présent en tête des manifs. J'ai le souvenir des immenses défilés des années 64-65 pour réclamer les moyens de développer un enseignement supérieur en plein essor d'effectifs étudiants, Guy en tête avec les professeurs en toge, ou encore, à la même époque la pose symbolique de la première pierre de l'université de Nanterre dans le terrain vague qui remplaçait le bidonville.

C'est en 1967 que le SNESUP entra dans une période de turbulences dont il faillit bien ne pas se relever. Guy, membre du BN, tint bon, avec LAPERROUSAZ, sous les sarcasmes et moqueries en tout genre, face à une majorité qui faisait bon marché des revendications professionnelles sous couvert d'un "modernisme" à coup sûr technocratique qui devait déboucher sur la fuite en avant irresponsable sous le secrétariat général de GEISMAR en mai-juin 68.

C'est tout naturellement qu'à l'issue d'un congrès bâclé en juillet 68, Guy fut de la petite cohorte (avec Barny, Bois, Garcin, Laperrousaz, Maes, Monteux, Pesenti, Pottier, Rogalski), qui créa le courant "Action syndicale" et s'employa à rendre le syndicat aux syndiqués, ce qui fut en fait en mars 69 après une âpre bataille d'orientation dans les sections.
INNOCENT devint secrétaire général, Guy secrétaire corporatif, moi-même trésorier d'un syndicat qui était à deux doigts du "défaut de paiement".

Quand je devins à mon tour secrétaire général l'année suivant, j'ignorais presque tout des dossiers corporatifs et des "affaires personnelles", et ce fut Guy qui m'en fit découvrir les arcanes.
Notre collaboration ne cessa dès lors d'être étroite, jusqu'au début des années 2000.

Il arrivait à Guy de bouder et de claquer la porte du BN ou du secrétariat à la suite d'un désaccord ou d'une incompréhension, mais ça ne durait jamais bien longtemps !

Loin d'être, comme quelques malveillants le susurraient, un "corporatiste" étriqué, Guy se passionnait pour les voies nouvelles qu'il fallait ouvrir à l'enseignement supérieur par une démarche de rapprochement avec les universités au sens strict : l'architecture, les écoles d'ingénieurs, l'éducation physique et sportive. Il s'investissait beaucoup dans tous les contacts intersyndicaux visant à construire dans tous ces domaines des fronts de lutte communs. Ainsi l'EPS, où il fut au premier rang de la belle action que nous avons menée avec le SNEP pour la création du cursus universitaire, même si le pouvoir du moment s'efforça d'en rabougrir la dimension.

Dans nos rapports de plus en plus compliqués et conflictuels avec la direction UID de la FEN, Guy était servi, beaucoup plus que la plupart d'entre nous, par une culture vraiment fédérale, et par l'étendue de ses connaissances syndicales qui lui valaient le respect de nos interlocuteurs, notamment de MARANGE. Après le départ de celui-ci, les choses se dégradèrent. Guy fut parmi les premiers au SNESUP à se persuader qu'il fallait briser le carcan. Il s'engagea donc à fond, en 1994 pour l'adhésion du syndicat à la FSU dont les piliers de base étaient le SNES, le nouveau SNUIUPP et le SNEP? Cela ne le rendit pas pour autant suiviste à l'égard de nos syndicats frères, car il n'était pas toujours facile de faire prendre en compte le point de vue original du SNESUP.

J'associerai volontiers la grande figure militante de Guy à celle de Marcel BRISSAUD, disparu il y a trois ans : l'un et l'autre ne cherchaient ni les promotions, ni les honneurs, ni les décorations. Ils y préféraient le travail syndical bien fait, l'estime de leurs camarades et collègues. L'un et l'autre prolongeaient leur engagement syndical par leur engagement politique de membres du Parti communiste français, et tenaient jalousement à l'indépendance du syndicat en se gardant de mélanger les genres.

À tous ces titres, ils méritent notre grande reconnaissance.

Daniel MONTEUX, le 23 septembre 2015