Halte à la stigmatisation et aux violences !

Publié le : 27/10/2013


Halte à la stigmatisation et aux violences !

Une série événements soulignent le regain de stigmatisation et de violence que subissent à cette rentrée en France des jeunes scolarisés, des immigrés, des militants étudiants.

L'arrestation dans son bus scolaire de la collégienne Leonarda Dibrani, l'arrêt brutal de sa scolarité et son expulsion avec ses frères et sœurs et ses parents d'origine Rrom, sont intolérables, de même que l'expulsion sans ménagement vers l'Arménie du lycéen Khatchik Kachatryan et de nombreux autres jeunes scolarisés et de leurs familles.

Ces mesures inhumaines tant par la forme que par le fond, portent violemment atteinte à la vie personnelle de ces jeunes, remettent en cause leur droit a? l'éducation et sacrifient leur avenir au nom d'une politique migratoire injuste.

Les jeunes lyce?ens et e?tudiants de France ainsi que l'ensemble de la communauté éducative ont manifesté? leur indignation à l'appel de plusieurs organisations UNL, UNEF, FIDL, FSU, RESF, FCPE. Elles exigent :

  • le retour imme?diat de Khatchik et Leonarda ;
  • une circulaire organisant l'arrêt immédiat de toute procédure d'expulsion concernant un jeune en formation qu'il soit lycéen, apprenti ou étudiant ;
  • le vote d'une loi interdisant d'engager une procédure d'expulsion contre les familles dont un enfant mineur est en cours de scolarité et contre les jeunes majeurs en formation se trouvant en situation irrégulière.

De même, deux étudiants de l'université de Lille 1, agissant en tant que bénévoles dans le cadre de leur engagement solidaire envers des jeunes scolarisés, ont fait l'objet le 17 octobre d'une arrestation musclée lors d'un contrôle de police sur un camp de Roms.

Au-delà de ces cas, la stigmatisation par le discours officiel - et par celui de formations politiques - de minorités ethniques et de communautés, s'accroît dangereusement en France, comme le montrent des sondages d'opinion. Elle met directement en danger les familles concernées et, au-delà, les libertés de tous.

Dans le même temps, l'extrême droite s'en prend à des militants antifascistes - tel Clément Méric assassiné en juin dernier - ainsi qu'à des syndicalistes étudiants.
C'est ainsi qu'à l'université Paris 1, les appels à la violence contre les syndicalistes de l'UNEF se sont multipliés et ont été diffusés sur les réseaux sociaux et des sites internet d'extrême droite, accompagnés de photos et des vidéos diffamatoires désignant des militants de l'UNEF.
Après avoir reçu des menaces par des appels anonymes, une militante de l'UNEF a été agressée le 17 octobre, attendue au bas de son domicile par un individu qui l'a insultée puis agressée à l'arme blanche, entraînant son hospitalisation. D'autres agressions du même type se sont produites, notamment le 21 octobre à l'encontre d'une autre militante de l'UNEF, étudiante à Nanterre, qui a été plaquée au mur, insultée et menacée Place de la Bastille : « Sale gauchiste, on a ton adresse ».

Ces actes odieux ne sauraient rester impunis. Avec l'UNEF, le SNESUP-FSU demande à la Ministre de l'Enseignement Supérieur de les condamner fermement et de prendre les dispositions pour que la sécurité des militants syndicalistes soit assurée dans tous les établissements d'enseignement supérieur.

Cela suppose un renforcement de la surveillance des réseaux d'extrême droite, la fermeture des sites internet et la dissolution des factions relayant des appels à la violence contre les militants syndicaux et associatifs.

Le SNESUP-FSU appelle à exercer une vigilance attentive contre la stigmatisation et les violences visant notamment jeunes scolarisés, immigrés, étudiants syndicalistes, et à participer aux initiatives organisées pour y mettre fin.

1. Cf. Expulsion indigne de Leonarda : Respecter le droit à l'éducation 17/10
Expulsion de Leonarda : une solution non conforme aux droits de l'enfant 24/10
Communiqué de presse du 17/10 : UNL, UNEF, FIDL, FSU, RESF, FCPE : Manifestation 18/10