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Les deux prochaines semaines seront particulièrement chargées en débats parlementaires de grande importance, sur les retraites et sur le budget 2014. Ces deux projets de loi s'inscrivent dans la continuité des mesures de régression sociale, d'austérité et de mise à mal des services publics, déjà prises par les gouvernements précédents. Par nos interventions auprès de nos collègues, auprès des parlementaires, par notre participation aux mobilisations intersyndicales et interprofessionnelles, nous devons faire connaître nos propositions alternatives et nos revendications.
Le projet de loi sur les retraites, pour lequel le Gouvernement a (une fois de plus !) engagé la procédure accélérée, est en cours d'examen à l'Assemblée Nationale ; le vote interviendra le 15 octobre, puis le projet sera examiné par le Sénat.
La commission des finances de l'assemblée nationale commence l'examen du projet de loi de finances 2014, qui prévoit une réduction des dépenses publiques, « inédite sous la Vème République », selon les termes mêmes du gouvernement.
Le gouvernement a annoncé des économies à hauteur de 15 Md€ sur le budget de l'État (effort « sans précédent », selon Ayrault). Bien que présenté comme « sanctuarisé », le budget de l'ESR est victime de la politique d'austérité qui frappe toute la Fonction Publique : alors que les rapports Berger et Le Déault, issus des Assises de 2012, avaient conclu à la nécessité d'une augmentation du budget de l'ESR de 1 Md€ par an, celui-ci n'augmente que de 108 M€ (et baisse même de 120 M€ en tenant compte de l'inflation).
Décret statutaire(4) : il sera examiné en Comité Technique des Universités avant fin décembre. Une première rencontre bilatérale avec la DGRH a lieu le 15 octobre. Le SNESUP portera, dans les négociations sur le décret statutaire, des propositions destinées à supprimer les régressions de 2009 et à améliorer et renforcer le statut national d'enseignant - chercheur, ainsi que les procédures nationales de recrutement, de promotion et d'affectation des services.
ESPE : dans toutes les académies, les sections, en lien avec la FSU (5), doivent interpeller les recteurs et les présidents d'universités sur les problèmes de rentrée et sur la préparation des statuts et des élections des Conseils d'Ecole.
1. Lettre aux ministres Lebranchu et Fioraso : /Le-Snesup/L-actualite-du-SUP?aid=6802&ptid=5
2. Lettre aux parlementaires : /Le-Snesup/L-actualite-du-SUP?aid=6803&ptid=5
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Budget de l'ESR, retraites : l'austérité tout au long de la vie
RETRAITES
Au-delà des critiques générales sur le caractère injuste de ce projet, qui fait porter l'essentiel de l'effort sur les salariés et les retraités, renforce les inégalités existantes entre hommes et femmes et éloigne encore la perspective d'une retraite à taux plein pour les jeunes, nous avons attiré l'attention des ministères concernés (1) et des parlementaires (2) sur la situation particulière de l'Enseignement Supérieur et la Recherche : les enseignants-chercheurs et les chercheurs entrent tardivement dans les métiers, après de longues années d'études et de nombreux personnels sont recrutés après des années travaillées à l'étranger, non cotisées en France, donc perdues dans le compte des annuités.
Le SNESUP appelle à la mobilisation, dans tous nos établissements, pour assurer la réussite sur l'ensemble du territoire, de la journée interprofessionnelle du 15 octobre prochain, pour demander aux parlementaires d'abandonner ce projet et infléchir les orientations gouvernementales vers la rupture, tant attendue, avec les politiques libérales de ces dernières années.
BUDGET
Chaque jour, de nouvelles menaces de mesures d'austérité, des votes de motions dans les conseils (comme à Montpellier III, Le Mans, Paris XIII, Université de Lorraine...) illustrent combien les universités sont étranglées financièrement, alors même que le nombre et l'étendue des missions qui leur sont attribuées ne font que croître. La Cour des Comptes l'écrit elle-même : « le passage à l'autonomie décidé par la loi LRU en 2007, qui a généralement été accompagné par un transfert de moyens financiers insuffisant à destination des universités, justifie généralement les difficultés rencontrées par nombre d'établissements...»(3).
Maintenir, en dépit de toutes les critiques sur son inefficacité, le CIR qui explose à plus de 6 Md€ et engloutir 3,5 Md€ dans le Plan d'Investissement d'Avenir version2, au détriment des financements récurrents de l'ESR, qui font cruellement défaut, sont des choix politiques désastreux, que notre pays risque de payer très cher.
Faire connaître la réalité budgétaire de nos établissements, sensibiliser nos collègues, exiger des présidents d'université qu'ils alertent le ministère, notamment au moyen de votes de motions dans les conseils, sont autant d'étapes pour construire un mouvement d'ampleur, qui seul permettra d'imposer d'autres choix budgétaires pour l'ESR. Le SNESUP s'y emploie activement.
3. http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/une-universite-parisienne-menacee-de-crise-financiere-majeure-2992/
4. Le-Snesup/L-actualite-du-SUP?aid=6791&ptid=5
5. Le-Snesup/L-actualite-du-SUP?aid=6775&ptid=5
Lettre Flash n°5 Budget de l'ESR, retraites : l'austérité tout au long de la vie
Publié le : 10/10/2013