Contribution de la section Snesup Nancy 2 au congrès d’études du Mans, 24-25 mai 2012

Publié le : 21/05/2012

Contribution de la section Snesup Nancy 2 au congrès d'études du Mans, 24-25 mai 2012

Nancy, le 21 mai 2012

La section Snesup Nancy 2 souhaite que la question de l'évaluation quadriennale des enseignants-chercheurs, qui provoque beaucoup de débats actuellement dans et hors du Snesup, soit abordée lors du Congrès d'études qui se tiendra les 24 et 25 mai 2012 au Mans.

Elle souhaite porter les éléments suivants dans le débat.

A. Le Snesup s'est toujours engagé dans la lutte contre le Pacte pour la recherche (mettant notamment en place l'ANR et l'AERES) ainsi que dans la lutte contre la loi LRU, ses avatars et textes d'application (RCE, décrets et arrêtés sur le statut des enseignants-chercheurs, les comités de sélection, la PES, etc.). Il l'a récemment réaffirmé dans un quatre pages dans lequel il appelle à "une rupture avec les politiques menées depuis une dizaine d'année". Ce qui passe par l'abrogation des textes mentionnés ci-dessus.
B. Par ailleurs, le très fort mouvement de 2009 dans l'enseignement supérieur et la recherche, dans lequel le Snesup était partie prenante aussi bien au niveau national qu'au niveau local, s'est construit sur deux revendications fortes : le refus de la modulation des services et le refus de la réforme dite de la mastérisation de la formation des enseignants.

En appui sur ces deux points, la section Snesup Nancy 2 appelle les camarades présents au Congrès d'étude à prendre une position claire contre la mise en place de toute évaluation individuelle, récurrente et systématique des enseignants-chercheurs. Qu'elle soit labellisée "formative" ou non. Mettre en place une telle évaluation serait à la fois :
- renier les engagements, y compris très récents, de notre syndicat à combattre les politiques de droite dont l'évaluation des enseignants-chercheurs est un des outils centraux, au cœur du dispositif LRU-RCE associé à la réforme du statut des enseignants-chercheurs (comment expliquer que le Snesup mettrait en œuvre un élément d'un décret dont il demande l'abrogation ?) ;
- se dissocier du mouvement de 2009 qui faisait, à juste titre, le lien entre évaluation et modulation des services ;
- nier la dimension collective du métier d'enseignant-chercheur, qui est pourtant au fondement tant de la recherche que de la pédagogie ;
- instaurer de façon durable une concurrence entre les collègues et créer une hiérarchie de fait entre collègues qui ne pourra que nuire au bon fonctionnement du service public d'enseignement supérieur et de recherche auquel nous sommes tous profondément attachés.

Tout comme d'autres sujets déterminants (la sortie de la loi LRU et des RCE, la formation des enseignants, la problématique des non-titulaires et de la mise en place de la loi Sauvadet, la restructuration universitaire enclenchée via les projets dits d'excellence et l'apparition d'établissements ayant des statuts dérogatoires...), l'abandon de l'évaluation quadriennale des enseignants-chercheurs, qui concerne directement la vie quotidienne des collègues, doit être un des points centraux du prochain congrès.

Jeremy Tranmer
Section Snesup Nancy 2