Communiqué SNESUP, 28 juin

Publié le : 29/06/2011


IDEX, pulvérisation du tissu universitaire : l'entêtement élyséen.

Il n'y a pas que les inégalités entre sites qui s'intensifient sous l'effet des IDEX... Le fossé qui sépare la réalité vécue par la communauté universitaire et scientifique et l'autosatisfaction du président de la République ne cesse, lui aussi, de s'élargir.

« Quelle crédibilité aurait eu l'autonomie des universités si nous ne leur avions pas accordé les moyens dont elles ont besoin? » feint de s'interroger Nicolas Sarkozy. La réponse réside dans la mystification budgétaire organisée depuis 4 ans cherchant à masquer l'austérité imposée à l'enseignement supérieur et à la recherche.

Comment le Chef de l'Etat peut il se vanter de son action lorsque la part du PIB de la France consacrée à la Recherche est depuis 2007 continûment inférieure au niveau de 2002 (2,23%) et retomberait à 2,16 % en 2010 ? De plus, l'effort de recherche en France est moins important que dans les autres pays de l'Union Européenne et l'écart se creuse avec l'Allemagne, le Danemark ... pour ne citer qu'eux : entre 2007 et 2009, l'augmentation a été de 8,6 % dans l'ensemble des pays de l'Union Européenne, de 6,7 % en France contre 11,5 % en Allemagne et 18,4 % au Danemark.

La sélection drastique, le désengagement de l'Etat et la mise à contribution du privé sont les trois piliers réaffirmés par le président de la République d'une méthode qui ne vise pas moins qu'à « organise[r] la France de demain », N. Sarkozy ajoutant « les lauréats préfigureront les sites majeurs pour la recherche scientifique française ».

L‘énumération autosatisfaite des 100 Labex, 52 Equipex, 6 IRT, 12 SATT... est en total décalage avec la colère des personnels. Lorsque ces derniers s'expriment (Lyon 1, Paris Sud - Saclay, Nancy 1, Montpellier 3, Université du Maine...), ils marquent leur opposition à une mise en concurrence destructrice, aux risques de désertification scientifique et pédagogique de territoires entiers, à l'extinction de champs disciplinaires, et à l'augmentation de la précarité..

Les formations sont elles aussi visées par cette césure entre labellisés et relégués. « Soutenir des projets emblématiques et innovants, s'agissant de la formation elle-même, c'est-à-dire de soutenir toutes les initiatives pédagogiques nouvelles que nous souhaitons développer ». Cette affirmation de N. Sarkozy est une fois de plus la marque d'un pilotage tutélaire autoritaire déconnecté de l'expression démocratique et collégiale des conseils d'université. Cette affirmation fait écho à l'annonce de la ministre de l'enseignement supérieur de renvoyer à l'autonomie financière des établissements le sort du cycle licence.

La 2ème vague des IDEX prendra fin le 20 septembre 2011 : aux mêmes causes, les mêmes effets... au premier rang desquels de sévères reculs de la démocratie universitaire. Contre cette logique utilitariste et de valorisation à court terme de la recherche, le SNESUP appelle à combattre les IDEX (motions, pétitions, recours, etc...).

Paris, le 28 juin 2011