Laura, l'aura pas de poste

Publié le : 12/06/2011


 LAURA , L'AURA  PAS DE POSTE ....

Placardées dans les pages de la presse généraliste, les pleines pages de publicité aux titres racoleurs comme « Laura a trouvé le poste
de ses rêves
» ou encore « Julien a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions » tentent de faire oublier les suppressions massives d’emploi
dans l’éducation nationale.

« L’éducation nationale recrute 17000 personnes. Pourquoi pas vous ? » est inscrit au bas de la page…

Parce qu’en 2011,
il y aura 16000 postes de moins, pourrions-nous rétorquer. Et c’est sans compter les emplois supprimés les années précédentes : 61000 depuis 2007 !
Non content de ponctionner une fois de plus les maigres moyens alloués au service public d’éducation (1,35 M € pour cette campagne de communication !),
le calendrier choisi est un affront supplémentaire aux jeunes qui envisagent leur avenir professionnel dans les métiers de l'éducation. En effet,
son lancement intervient 4 jours seulement après l'organisation par Pôle Emploi, le jeudi 26 mai, d'une journée dédiée au recrutement de professeurs
remplaçants pour l’académie de Paris, pour lesquels la seule condition de diplôme se borne à la détention d’une licence, et qui viendront augmenter le
nombre de précaires corvéables à merci.

Aucune campagne de communication ne pourra camoufler à l’opinion les effets catastrophiques des politiques
gouvernementales sur le recrutement et la formation des enseignants, sur le service public d’éducation.

Aucune campagne de communication ne pourra
endiguer le découragement induit par des réformes réduisant en miettes la formation des enseignants et fragilisant la recherche en sciences de l’éducation.

Les étudiants dont « le rêve » ou « l’ambition » est de devenir enseignants, se sont engagés ou auraient souhaité s’engager dans des cursus de masters sensés
les mener à ces métiers. Ils sont de plus en plus nombreux à être tentés de se détourner de ces formations devant les multiples obstacles et incertitudes qui
se dressent devant eux.

Le gouvernement ne saurait se dédouaner de la lourde responsabilité qu’il a dans l’assèchement du vivier d'étudiants issus de toutes les couches sociales,
parmi lesquels se trouvent les futurs enseignants de notre jeunesse.

Dans des universités où les taux d’encadrement nécessitent d’urgence des créations d’emplois
de toutes catégories, les étudiants sont en attente d’une formation compatible avec le haut niveau de qualification que requiert l’exercice du métier d’enseignant et la
nécessaire démocratisation de l’enseignement scolaire et supérieur.