Madame la Ministre,
- Les candidats ont souvent des difficultés à récupérer le NUMEN, autre sésame Helios. Après l’inscription individuelle sur Hélios et la fourniture de fiche biographique, les candidats doivent imprimer leur dossier, le signer en deux endroits et l’adresser au responsable de liste. Cette difficulté est accrue pour les chargés de recherche et les directeurs de recherche ayant pourtant accompli la démarche – à leurs frais – auprès de leur établissement.
La liste des mauvaises surprises et des problèmes est, vous l'aurez compris, bien trop longue.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération. Stéphane TASSEL
L’élection au Conseil National des Universités constitue un moment important de la vie universitaire. En effet, y sont élus les pairs dont la mission est la gestion de la carrière des enseignants-chercheurs : qualifications et quota national des promotions et des CRCT. Aux futurs élus incombera la nouvelle mission d’évaluation individuelle des enseignants-chercheurs, prévue dans les décrets de 2009.
Il est donc essentiel que les prochaines élections puissent avoir lieu dans des conditions permettant le dépôt des listes dans la transparence absolue, sans que des règles tatillonnes et purement bureaucratiques de dernière minute viennent invalider des candidatures ou des listes que nombre de collègues construisent avec un soin particulier.
Dans l’organisation pratique des élections, vous avez opté pour une déclaration individuelle des candidats et des listes uniquement par voie électronique à travers l'application Helios qui, à notre connaissance, n'a pas encore fait l'objet d'une déclaration à la CNIL.
Les futurs utilisateurs de cette application n'ont jamais été consultés en amont ni sur le cahier des charges ni sur les solutions techniques envisagées. Les retours de l'utilisation de cette application font état de lourds dysfonctionnements qui ne peuvent que mettre en danger le déroulement démocratique des futures élections.
Nous ne pouvons accepter ces dysfonctionnements d’ores et déjà notés :
- Le format imposé pour la fiche biographique, et contrairement à ce qui a été annoncé à plusieurs reprises aux représentants des organisations syndicales, ne permet aucune souplesse ni initiative de la part des candidats. Certaines rubriques sont même hors de propos pour nombre d'entre eux. L'application a dû être modifiée en conséquence, afin de permettre à chaque candidat de modifier une partie des informations personnelles, et ce conformément aux recommandations de la CNIL. Mais pour l'instant, il est encore impossible, par exemple, de modifier son adresse.
- Les outils préconisés présupposent l'utilisation d'ordinateurs de type PC équipés de certains logiciels et ne tiennent pas compte de la diversité technologique existant dans les établissements.
- D'un point de vue purement informatique, il est difficilement compréhensible que le simple remplacement de la fiche biographique par une autre, entraine une modification générale du dossier par attribution d'un nouveau numéro, la disparition de l'ancien numéro, et l'obligation qui est ainsi faite au candidat de recommencer l'opération d'impression et de signature. Le rôle de coordonnateur, de délégué ou de représentant se transforme alors en un parcours du combattant à la recherche de l'historique des numéros et des dossiers. Une perte de temps et d'énergie inacceptable !
- Les noms des candidates s'affichant sur les listes une fois constituées sont leur nom de naissance. Il n'est fait nulle part le lien avec leur nom usuel, souvent le nom sous lequel la communauté scientifique les reconnaît.
Alors que vous ne cessez d’affirmer que la France doit être au tout premier rang mondial en enseignement supérieur et recherche, quel gâchis et quel gaspillage de temps pour les collègues qui se perdent dans de la paperasserie et dans les arcanes de la bureautique, au lieu de s’occuper de leurs étudiants, de leurs doctorants, de préparer leur enseignement ou de consacrer du temps à leur propre recherche !
Nos élus au CTPU en 2009 déjà s’étaient exprimés contre le nouveau décret régissant le CNU et avaient par exemple dénoncé les difficultés liées à la présence de suppléants pour monter les listes, ce qui augmente considérablement le nombre de candidats à trouver.
Le SNESUP, pour sa part, considère que la responsabilité du ministère est lourde dans la situation à laquelle nous sommes confrontés, conduisant par exemple à l’absence de liste dans telle ou telle section. Le SNESUP se réserve le droit d'étudier les suites à donner à d'éventuelles difficultés dues à l'organisation désastreuse de ces élections, conduisant par exemple à l'absence de liste dans telle ou telle section.
Nous vous demandons donc, Madame la Ministre, de donner des consignes à vos services et de publier tout texte rectificatif pour faciliter l’organisation de ces élections.
En concertation avec les organisations syndicales, il est urgent :
Secrétaire Général
Lettre du SNESUP à la ministre : dysfonctionnements Helios
Publié le : 23/05/2011