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de Stéphane Tassel, secrétaire général du SNESUP-FSU
Labex, Équipex, Idex... Au prix de nouveaux reculs démocratiques, le gouvernement veut accentuer son emprise sur une sélection arbitraire d'établissements préalablement contraints de se regrouper. Engagé par le « plan campus » aux motifs de classements internationaux, ce remembrement, dont le processus ignore la communauté universitaire et scientifique, est irrecevable. Les lettres et sciences humaines et sociales risquent de payer un lourd tribut. Dans une atmosphère de perpétuels chantages, nombreux sont les collègues qui s'épuisent à répondre aux appels d'offres, et doivent mettre leurs travaux en suspens. Si cette course au label d'excellence attise les appétits d'une minorité, elle fait naître de nouvelles résistances salutaires -Plateau de Saclay, universités Paul Valéry ou Claude Bernard...
Mélange des genres... Remis à la fin du mois d'octobre à Valérie Pécresse, le rapport de l'Académie des sciences sur le réchauffement climatique est passé presque inaperçu, éclipsé par les puissantes mobilisations pour défendre les retraites. Commandité par la ministre à la demande de scientifiques en avril dernier, ce document élaboré à huis clos nous interroge sur le lien entretenu entre l'actuel pouvoir politique, la sphère médiatique et la science. Cet épisode révèle le degré d'immixtion dans le pilotage de la recherche visé par le gouvernement. Il illustre à quel point l'indépendance, l'autonomie scientifique exigent de notre part une vigilance et un engagement de tous les instants.
Résister pied à pied, par l'implication de chacun, prend tout son sens pour endiguer l'envahissement de la sphère publique par les intérêts économiques immédiats. Dès maintenant, il nous faut bâtir les conditions pour obtenir les garanties d'exercice de nos missions alliant libertés scientifiques et pédagogiques inaliénables et réponses aux besoins de la société.
L'édito
Résister pied à pied
On prend les mêmes et on accentue... La situation est inédite. Le chef de l'État considérablement affaibli dans l'opinion a fait le choix de reconduire son équipe et de ne tenir aucun compte de la contestation exprimée six mois durant. Le signal adressé à la population est clair : pas de pause dans la destruction de notre modèle social. Préoccupant, le transfert de la politique de l'énergie au ministère de l'Industrie finit d'effacer l'affichage d'une quelconque prise en compte de la question environnementale. Nul ne peut prévoir l'issue de cette nouvelle phase. Devant une telle intransigeance et une complaisance médiatique manifeste, il faut mesurer en quoi le combat que nous menons est complexe : rendre coup pour coup et contribuer à rendre crédible une alternative pour l'enseignement supérieur et la recherche.
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VRS n°383, décembre 2010
Publié le : 13/12/2010