Témoignages dossier n°590 : souffrance au travail

Publié le : 22/11/2010

Harcèlement et Répression antisyndicale à l'Ecole Nationale d'Ingénieurs de Metz

Depuis sa nomination en 1994, les relations entre une majorité des personnels de l'ENIM - dont la section SNESUP - et le Directeur ont régulièrement été conflictuelles. Harcèlement et répression, avec étapes : ouverture du courrier des enseignants dès les premiers mois, envoi de nombreuses lettres par huissier et de recommandés, lettres d'intimidation envoyées à des syndiqués pour des motifs futiles ou imaginaires, refus d'un local syndical pourtant prévu dans les textes, fermeture définitive de la salle des Professeurs, installation d'un réseau de caméras de vidéosurveillance contrôlant non seulement les accès extérieurs mais également les couloirs et escaliers intérieurs, transfert des casiers des Professeurs en face du bureau du Directeur sous la surveillance d'une caméra, installations de comptoirs dans les bureaux des secrétaires qui reçoivent l'ordre d'éviter de parler aux Professeurs, surtout à ceux du SNESUP.

Les militants du SNESUP subissent des mesures de rétorsions inadmissibles : réduction des services complémentaires, refus de la Direction de leur proposer et de leur attribuer le suivi de stages industriels et de projets de fin d'études pourtant intégrés à la scolarité, contrairement à la pratique qui avait cours jusqu'alors pour tous les enseignants.

Dans une lettre de septembre 2002 adressée à tous les administrateurs, le Président du Conseil d'Administration écrivait « les pratiques de Monsieur (le Directeur) qui apparaissent maintenant (manipulations, insultes, non respect des individus...) sont inacceptables ».
En mars 2005 une enquête, envoyée au Ministère, a été réalisée auprès des personnels ; elle montre clairement que :

 

  • 66 % trouvent la direction autoritaire, agressive et fermée à toute discussion
  • 50 % subissent entre 7 et 8 actes de maltraitance

Une étape a été franchie avec des actions en justice contre plusieurs membres du personnels, d'abord directement par la direction de l'école, puis par personnes interposée et depuis peu en saisissant la section disciplinaire.

Le rapport de l'IGAENR de juillet 2008 note « qu'il n'est pas rare que les appréciations du Directeur sur la manière de servir de certains personnels prennent une forme polémique, mettant en cause plus les personnes que leur travail ». Il évoque une démarche qui « tend à l'évidence à mettre en difficulté l'enseignant et constitue une démarche d'humiliation », de « mépris du Directeur » et d'une « démarche [qui] tend bien à l'humiliation de la personne ».

Depuis la publication des nouveaux statuts des enseignants-chercheurs et le déménagement dans les nouveaux locaux, le Directeur refuse d'attribuer des bureaux aux collègues faisant de la recherche dans des laboratoires extérieurs à l'Enim et ne paye plus les heures complémentaires ainsi que leurs primes de recherche et d'enseignement supérieur.

Nous tenons à préciser que l'appui du Snesup a été important, constant et sans faille pour soutenir nos actions contre des pratiques inadmissibles dans une école de la République.

Pour avoir plus d'informations : [email protected]

Metz, le 24/11/2010

Section Snesup Enim

 

Victime vs coupable

Harcèlement vs paranoïa

Au début on croit être paranoïaque puis on se rend compte que quelqu'un s'en prend vraiment à vous volontairement, dans le but de nuire. Pourquoi ? pas de réponse cette question. On se dit « c'est peut-être de ma faute ? ». Puis on comprend que finalement la victime c'est nous et que l'autre est le coupable.

Qu'avais-je fait ?

Etre mcf, femme, syndicaliste et tenir tête à un PR (et même plusieurs)
Monter un pôle de recherche et aider peut-être ainsi un mcf de devenir PR. Il allait être redevable ?

Mais avant lui, il y en a eu d'autres des mandarins qui ont essayé de s'imposer.

Ma réputation n'était donc plus à faire lorsque lors d'une réunion, un PR à qui je faisais remarquer qu'il se trompait me répondit « Moi je suis prof, je sais, toi qui est maître de conf, tu te tais ». Bien sûr je ne me suis pas tu. Et tout s'est alors envenimé. Les relations qui n'étaient déjà pas bonnes sont devenues conflictuelles. Puis les menaces permanentes, les brimades : par exemple jamais aucune de mes demandes de bourse de thèse n'a été acceptée, au contraire : un tour de rôle avait été instauré ; j'étais la prochaine sur la liste et d'un seul coup les règles d'attribution ont changé. J'ai eu la malencontreuse idée de passer mon hdr, d'être qualifiée pr, de demander une promotion. Comme par hasard un autre candidat a suivi le même parcours et a été promu.
L'année suivante même topo. La configuration de la cse avait changé. Les pressions ont alors commencé sur les membres de la CSE qui avaient annoncé me soutenir créant de véritables drames. Des avalanches de messages électroniques qui disaient « si elle est promue je la vire » - il était devenu directeur du labo - Les amis n'ont pas cédé aux intimidations et j'ai pu obtenir ma promotion. Un de ces amis a été « viré » d'une responsabilité qu'il assumait depuis quelques temps, en représailles. Une fois classée 1 par la CSE, manœuvres au niveau du CA pour me faire passer pour « hors profil » sans succès ; puis une fois promue, une réunion extraordinaire du labo a été convoquée pour résoudre « LE Problème ». Manque de chances les collègues n'ont pas suivi. Tout cela s'est déroulé sur plusieurs années.

Il faut de l'aide morale, affective et pharmacologique pour supporter car le moral parfois nous abandonne.

Témoignage anonyme

Prag dans le Supérieur depuis 20 ans.

Carrière sans problème jusqu'à il y a 5 ans suite à un accident engendrant un handicap moteur reconnu officiellement.
Depuis, je vis un calvaire : obstructions aux aménagements matériels de mon poste sollicités par les médecins de prévention et requis également par la loi sur le handicap, interventions rectorales pour obtention de temps partiel, harcèlement moral : isolement, pressions, menaces, baisse des appréciations de ma notation annuelle, rétention d'informations et de documents administratifs essentiels, etc. Un poste adapté dans l'enseignement secondaire m'a également été refusé par la commission rectorale en dépit du décret du 27 avril 2007, art.13.
Ma santé physique et morale s'est détériorée avec trois hospitalisations supplémentaires et une dépression « réactionnelle » constatée par le service de psychopathologie du travail. Actuellement je suis toujours en congé maladie, situation bloquée, contraint d'engager un action auprès du TA