Un 29 septembre historique ? Première journée de mobilisation sociale à l'échelle européenne

Publié le : 01/10/2010


Un 29 septembre historique ?

Première journée de mobilisation sociale à l'échelle européenne

Venus de trente pays, à l'appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) plus de 100 000 manifestants selon les syndicats, 80 000 selon la police belge, ont défilé ce 29 septembre 2010 dans les rues de Bruxelles pour dire « non » aux mesures d'austérité qui sévissent en Europe. John Monks, secrétaire général de la CES a déclaré : « Cette journée est un grand succès pour les travailleurs européens et un signal clair pour les dirigeants européens : vous ne pouvez plus seulement écouter les marchés, vous ne pouvez plus ne pas écouter la colère et l'inquiétude des salariés ». Tous les syndicats français étaient présents, y compris ceux qui ne sont pas membres de la CES tels que Solidaires. La CGT avec plus de dix milles militants était particulièrement visible. Les marches européennes et les mouvements altermondialistes étaient au rendez-vous, dont l'association Attac.

Cette euro-manif était doublée de manifestations et d'arrêts de travail dans plusieurs pays d'Europe. L'Espagne était en grève générale (piquets à l'entrée des usines, files d'attentes aux arrêts de bus, kiosques à journaux vides, banques fermées...) et a manifesté dans une centaine de villes pour protester contre la politique du gouvernement de Jose Zapatero rendant plus flexible le marché du travail, facilitant les licenciements et baissant les indemnités qui les accompagnent, gelant les retraites, et plus généralement a manifesté contre la politique européenne d'austérité dans laquelle s'inscrit la politique espagnole. Selon les Commissions ouvrières (CCOO) et l'Union générale des travailleurs (UGT), les deux principales centrales syndicales espagnoles, la grève était suivie "à plus de 70%" et par plus de 10 millions de salariés dans le pays. En Grèce les manifestations ont été accompagnées de grèves ou arrêts de travail des personnels médicaux, des employés des chemins de fer, des conducteurs de trains, de bus et de tramway, etc.

Deux milles syndicalistes français, espagnols, catalans et andorrans ont manifesté à la frontière franco-espagnole, au Col du Perthus. Ailleurs en France, des manifestations de quelques milliers de personnes se sont notamment tenues à Lyon, Nantes et Toulouse.

D'autres manifestations se sont déroulées au Portugal, en Pologne, en Irlande, en Italie, en Serbie, en Lettonie, etc.
La CES ne compterait pas en rester là : "Nous allons poursuivre cette campagne, nous battre pour la croissance, nous battre pour les emplois, nous battre pour protéger l'Europe sociale", a déjà prévenu John Monks. Nous pouvons regretter dans cette déclaration un appel sans nuance à la croissance, même si dans ses propositions la CES intègre désormais des éléments sur le contenu de la croissance en faveur du respect de l'environnement.

 

Marc Delepouve
Présent à Bruxelles parmi les militants FSU et SNESUP