Les premières annonces de la réforme ne comportaient aucun stage et envoyaient les reçus au concours directement à plein temps devant les élèves, avec pour seule formation le compagnonnage d'un enseignant expérimenté. La FSU a demandé :
Le gouvernement a concédé 1/3 de formation post-concours et a proposé deux types de stages : en « pratique accompagnée » en M1 et « en responsabilité » en M2. Ces stages en responsabilité servant d'aide financière aux étudiants (rémunérés 3000 euros pour 108h de stages).
Dès cette rentrée, alors que cette année est considérée comme transitoire, le ministère propose 50 000 stages en pratique accompagnée et 50 000 stages en responsabilité dès le M1 (circulaire du 20 Août 2009). Les stages en pratique accompagnée existent déjà et sont intégrés dans les plans de formation, ce sont les stages en responsabilité qui posent problème :
En conséquence, les élèves auront devant eux un étudiant démuni qui n'aura pas eu de formation pour enseigner.
Les recteurs, sous pression gouvernementale, imposent la mise en place de ces stages de manières diverses. Ils n'ont cependant pas de moyens spécifiques nouveaux pour cela. Où prendre l'argent si ce n'est sur le budget de remplacement ?
Un petit calcul : 5 stagiaires = 1 temps plein à l'anné, 50 000 stagiaires = 10 000 temps pleins économisés !
Avec les stages en responsabilité, le gouvernement pourrait instituer de manière durable des « étudiants vacataires ». Tout étudiant diplômé, même s'il n'est reçu au concours, serait alors considérer à même d'enseigner, immédiatement et de façon "légitime". Ces diplômés pourraient être alors recrutés sur contrat par le rectorat, voire directement par chaque établissement, ce qui permettrait de supprimer des postes de fonctionnaires à grande échelle.
Nous sommes contre des stages en totale responsabilité avant le concours de recrutement :
Nous sommes pour :
« Stages en responsabilité » des étudiants de Master
Un besoin de stages professionnalisants en formation initiale
Des stages non intégrés à la formation, des étudiants devant des choix cornéliens
Une mise en place à la hussarde, sans cohérence nationale
Certains, conscients des problèmes, ne proposent pas de stages en responsabilité pour cette année (Corse, Clermont, Limoges, Dijon)
D'autres imposent ces stages. Parmi eux, certains ont accepté certaines conditions que les collègues ont réussi à imposer : être redoublant, avoir été admissible au concours et/ou être inscrits à l'IUFM, avoir d'abord fait un stage d'observation et un stage de pratique accompagnée avant d'aller en responsabilité. Ces conditions quand elles sont acceptées, limitent fortement les stages (9 jours maximum à Bordeaux par exemple)
Cependant d'autres recteurs ou IA considèrent les étudiants purement et simplement comme des remplaçants (Ardèche, Drôme : les PE remplacent les directeurs par exemple) ou bricolent (Isère : un jour d'observation puis un jour de pratique accompagnée suivi de 4 jours de responsabilité, en remplacement d'un titulaire qui part en en stage). Le tout sans lien avec l'IUFM qui ne peut modifier ses plans de formation !
Des stages détournés de leurs objectifs premiers
Le gouvernement détourne la revendication de formation pré-professionnelle en demandant aux étudiants de servir de remplaçants pour pallier les 13 500 suppressions de postes !
A terme, il s'agit d'utiliser directement les étudiants comme moyens d'enseignement, et en particulier, de couvrir à l'année le 1/3 temps de décharge des fonctionnaires-stagiaires en formation (6heures /semaine pour le second degré).
Le rapport du recteur MAROIS, remis au ministre en juillet 2009, dit explicitement : " Dans l'équilibre du système, il est prévu que l'intervention des étudiants M2 [sous forme de stages en responsabilité] compense globalement la décharge de formation des professeurs stagiaires ". A point nommé, la circulaire d'août 2009 précise que les stages en responsabilité effectués par les étudiants " pourront intervenir en particulier lorsque des enseignants suivent des formations ".
Le rapport MAROIS précise : " pour le second degré, l'apport d'un étudiant M2 est a priori de 108 h maximum soit 3 h par semaine ouvrée maximum ". L'objectif est explicitement de permettre des prises en charge de classes durant toute l'année. Ces étudiants ne remplaceraient aucun enseignant en particulier, mais seraient transformés en véritables moyens d'enseignement.
Légitimer la précarité et la contractualisation enseignante
Résumé de la position de la FSU
Fiche 5 : Des stages détournés de leurs objectifs premiers
Publié le : 21/10/2009