Mensuel n°578 d'Octobre 2009

Publié le : 16/10/2009

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Editorial de Stéphane Tassel :

Nous ne sommes pas dupes

Derrière un bilan en forme
d’auto-satisfaction, la ministre
cherche à masquer le mouvement
exceptionnel de l’an dernier
et son absence de vraies
réponses. Le PLF 2010 ne rattrape
en rien le retard abyssal
de l’enseignement supérieur en
France. Sur les 1,8 milliard
d’euros d’augmentation pour
l’ESR, seulement 1/3 vont à des crédits budgétaires
pour le service public, 2/3 correspondent au crédit
impôt recherche, ou encore aux partenariats publicprivé.
Ce projet de budget, entaché d’erreurs, où les
emplois « vie étudiante » sont tous transférés au programme
« formations supérieures, recherche »,
confirme néanmoins la non suppression d’emplois,
acquis du mouvement. Quant aux annonces tonitruantes
sur le financement de l’égalité TP=TD, elles
visent 45 millions d’euros... à soustraire des sommes
déjà prévues ! Le rattrapage des inversions de carrière
n’est pas financé.

La part du grand emprunt devant financer l’ESR
n’est pas connue. Cela n’empêche pas la ministre
d’avancer ses priorités, « faire fructifier l’excellence
scientifique » ; doter en capital des fondations, « sociétés
d’accélération du transfert de technologie ». Est
affichée ainsi la volonté d’un retour sur investissement.
Il n’est nullement question de financer la
recherche fondamentale et les SHS sont exclues des
priorités.

La tutelle sur l’ensemble des activités universitaires
devient étouffante. Pour entraver les libertés
scientifiques, toute une chaîne de régulation est
mise en place : pilotage à l’échelon rectoral, « dialogue
de gestion » généralisé, arbitraire pour répartir
les financements d’État, poids des présidents sur
leurs CA, sur les personnels, logique indemnitaire...

Dans ce contexte, la bataille locale prend une
importance accrue, coordonnée à l’échelon national.
Pour les collègues et le service public, les militants
du SNESUP visibles au quotidien, bien implantés,
élus dans les conseils, dans les AG... répondront présents
!
Prolongeons les luttes de l’hiver et du printemps
par un moment fort d’échanges où se formulent
doléances et propositions. Dans nos établissements,
organisons, dans l’unité la plus large, des journées
banalisées, puis des rassemblements thématiques
régionaux débouchant sur une initiative nationale.

Le SNESUP s’impliquera activement dans ce processus.