Lettre de la Formation Des Enseignants n°1, 30 juin 2009

Publié le : 02/07/2009

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La situation 

Quatre mois de mobilisation, l’opposition unanime de la communauté
éducative et universitaire contre les projets ministériels et la non
remontée des
maquettes ont conduit le gouvernement à un report partiel de sa
réforme. Face à notre détermination, le ministère a été amené à mettre
en place
d’une part des groupes de travail, d’autre part une commission présidée
par le recteur Marois et M. Filâtre (membre de la CPU). Cependant aucun
espace de concertation n’a été laissé à ces groupes de travail. Et le
ministère de l’éducation nationale n’a attendu ni les conclusions de
leurs travaux,
ni celles de la commission Marois-Filâtre, pour rendre publics les
décrets qu’il s’apprête à publier affichant ouvertement son obstination
et son
mépris envers ceux qu’il prétendait consulter et envers la communauté
universitaire et éducative dans son entier. De son côté, le ministère
de
l’enseignement supérieur a adressé le 5 juin aux présidents
d’université et aux recteurs une lettre anticipant sur la publication
des décrets.

Quelles sont les conséquences concrètes de ces mesures pour la rentrée
? On peut mettre au crédit de nos mouvements le maintien pour un an des
concours sous leur forme actuelle et celui de l’entrée en stage sous
seule condition de réussite au concours. En revanche, le maintien des
inscriptions
administratives en IUFM est compromis depuis la dernière circulaire ;
l’année de formation professionnelle à l’issue du concours est
gravement
détériorée : certes la nécessité d’un complément de formation durant
cette année semble actée, mais celui-ci relèvera de la formation
continue qui est
placée sous la responsabilité des rectorats et des inspections
académiques, et non plus des IUFM ou des UFR ; et ce temps de formation
sera
considérablement réduit. Le cas des candidats libres – qui représentent
environ la moitié des candidats au professorat des écoles – n’a pas été
prévu ;
la circulaire fait référence à des « masters appropriés » qui
n’existent pas, ce qui posera un problème au moment de la validation de
l’année de M1
pour les lauréats des concours ; ces dispositions font courir le risque
que l’année de stage s’effectue dans des conditions très difficiles :
affectation
des stagiaires sur des postes où ils seraient fragilisés, affectation
des PE sur des postes fractionnés, dégradation de l’encadrement et de
l’accompagnement des stages…

Que voulons-nous défendre ? (voir les mandats du
congrès) 

Le congrès du 1 et 2 avril a affirmé son souhait d’une
amélioration de la formation des enseignants, d’une élévation
de leur qualification, de la reconnaissance de leur niveau de
formation par un master, du maintien des IUFM.

Cela passe par la mise en oeuvre des principes suivants que nous
voulons défendre :

  • la professionnalisation doit se construire
    progressivement de la licence jusqu’en année de post
    titularisation (T2)
  • la formation continue doit être développée et articulée
    à la formation initiale
  • l’entrée dans le métier doit être accompagnée et
    s’inscrire dans le processus de formation
  • la formation des enseignants au sein d’une académie
    doit s’inscrire dans une politique interuniversitaire
    dont l’IUFM doit être un acteur majeur
  • les formateurs doivent pouvoir bénéficier d’une
    formation appropriée
  • prérecrutement et accompagnement social

Que rejetons-nous ? 

Nous refusons d’entrer dans le jeu de la concurrence que le ministère
tente de nous faire jouer
à l’intérieur de l’université.

Dans notre opposition à la mastérisation telle que voulue par le
ministère, le front commun que nous avons constitué a rassemblé des
personnes défendant des positions parfois opposées ou qui semblent
inconciliables. Pour certains , il y aurait concurrence entre les
masters recherche et les masters enseignement. Or,il nous faut
défendre des formations qui visent à préparer aux métiers de
l’enseignement et d’autres qui préparent à faire de la recherche
fondamentale, car elles remplissent des fonctions différentes toutes
aussi utiles : si telle partie du champ scientifique de telle discipline
n’est pas enseignée à l’école ou au lycée devra-t-elle disparaître du
domaine universitaire ? Ou bien faudrait-il introduire dans
l’enseignement secondaire ces points pour les sauver?

Les deux questions sont en fait disjointes : il faut à la fois préparer
professionnellement (c’est-à-dire notamment en faisant acquérir des
connaissances académiques étendues et très solides) les futurs
enseignants à exercer leur métier ET sauvegarder des études
fondamentales qui n’ont pas de réinvestissement immédiat dans
l’enseignement. Nous avons trop facilement accepté l’idée que le
maintien de l’un empêchait le maintien de l’autre.

Nous rejetons la mise en concurrence entre le public et le privé .

Nous rejetons la mise en place de parcours dans les masters existants
qui n’ont pour but que de contourner la question d’une véritable
formation des enseignants et permettent d’économiser la structure de
l’IUFM ;

Construire de nouveaux mandats sur la formation des enseignants 

Pour avancer dans nos propositions, forts des acquis du mouvement dans les universités, nous demandons à toutes les sections syndicales
de se réunir pour débattre avec les syndiqués, à l’aide du questionnaire disponible sur le site du SNESUP (lien ci-dessous).

(Votre-metier?aid=4232&ptid=10&cid=3691)

Ce questionnaire est un moyen d’éclairer le débat sur la formation des enseignants, il sera travailler collectivement à la CA élargie du 7
juillet 2009 et du bureau national pour établir des mandats. 

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