Mensuel LeSNESUP n°575 de mai 2009 ( 2.59 mb)
Le mouvement qui s’est développé cette année universitaire dans l’enseignement supérieur et la recherche, parfois en convergence avec les autres secteurs publics, plus particulièrement pendant la phase aiguë d’actions continues de près de quatre mois, exprime la prise de conscience de très nombreux collègues de la nocivité des choix qui leur sont imposés. S’il entérine le processus de rupture entre la communauté scientifique et un gouvernement préférant les provocations, intimidations et répressions à la nécessaire écoute – à l’instar de ce qu’il vient de faire avec les arrestations de syndicalistes gaziers et électriciens –, il a permis de solidariser durablement les collègues faces aux menaces contre leurs libertés scientifiques.
Non la contestation n’est pas près de s’éteindre ! Nous ne devons pas tomber dans le piège, tendu par le pouvoir en place, qui consisterait à opposer poursuite de la mobilisation et validation du semestre. Nos luttes ne s’arrêteront pas avec la fin de l’année universitaire. Non, comme le martèle une certaine presse, nous ne sommes pas « tous perdants »! Trahie par ses propres indicateurs(1), la politique « néolibérale » du gouvernement n’a pas atteint les objectifs qu’elle s’était fixés. C’est à nos mobilisations que nous le devons !
Les quelques reculs concédés par le gouvernement devant cette mobilisation historique sont loin d’être suffisants. Le « 4 pages » sur les questions statutaires joint à ce numéro du mensuel fait un point d’étape sur les effets de la mobilisation. Toujours inacceptable, la réforme de la formation et du recrutement des enseignants proposée par le gouvernement à partir de 2011 doit être totalement remise à plat. Au coeur des projets gouvernementaux, dans les universités nous avons ouvert une brèche dans le dogme de la diminution de l’emploi public, elle doit s’étendre aux organismes de recherche.
Nombreux sont les collègues pour lesquels ce conflit constitue une première expérience – et non des moindres. Il nous faut leur proposer l’adhésion au SNESUP. Au CNU, dans les établissements, l’expérience des luttes du SNESUP sera essentielle. Notre responsabilité collective est immense, tant dans la conduite future de la mobilisation, son ancrage dans la durée et les batailles au quotidien pour la défense des collègues et du service public d’enseignement supérieur et de recherche, que pour proposer des alternatives. Nous n’avons pas le droit de décevoir.
À court d’arguments, le gouvernement tente de « vendre » ses mesures au nom de l’Europe... Le 7 juin, lors des élections européennes, les enjeux considérables portés par quatre mois de lutte doivent inspirer une résistance déterminée qui s’exprime massivement dans les urnes.
(1) Deuxième rapport d’Etape au président de la République sur la RGPPContinuer à résister
Mensuel n°575 de mai 2009
Publié le : 30/05/2009