Mensuel Le SNESUP n°567 Septembre 2008 (
2.38 mb)
Éditorial:
Réussir l’entrée des bacheliers dans l’enseignement supérieur !
- par Jean Fabbri secrétaire général du SNESUP-FSU
La France n’a pas encore rendu lisible et stimulant pour tous les jeunes et leurs familles le «passage» qui conduit au-delà des études secondaires. La structure et le sous-financement – bien plus inégal que dans les lycées – du post-bac français en sont des causes majeures. La concurrence entre les universités (institutionnalisée par
la loi LRU de l’été 2007) pour des formations au demeurant encore généralistes, et de celles-ci avec les classes préparatoires n’aide pas. Les universitaires n’ont été que très partiellement entendus lors de la préparation du « plan licence», lancé en décembre. La volonté des enseignants du supérieur d’apporter tant une formation généraliste
que d’aborder avec les étudiants des contenus disciplinaires attractifs significatifs d’une forme de rupture avec les études secondaires, ne peut s’accommoder ni de la vision très tubulaire des filières que veut figer le ministère ni des 900 suppressions d’emplois universitaires prévues au budget 2009.
La conception ministérielle qui entend aligner les orientations des nouveaux étudiants sur la seule performance de leur parcours scolaire initial, ignore la dynamique de la découverte des savoirs dans l’environnement universitaire. Quelques heures annuelles d’enseignement de plus en première année – mises en concurrence avec des dispositifs d’aide à l’orientation, à l’acquisition des connaissances ou avec des formes de tutorat – laissent encore les universités françaises à la traîne en Europe. L’avenir, les étudiants, les universités méritent un effort moins homéopathique !
Dès le 4 septembre avec la « nuit des IUFM », le 15 septembre dans une large unité au CNESER, devant la ministre et dans la rue le 18 septembre, les choix du gouvernement qui creusent les inégalités, tentent de faire exploser le service public (brader la poste !) et de casser les statuts, ont été contestés. D’autres rendez-vous, pour un mouvement d’ampleur se dessinent. Le SNESUP appelle tous les universitaires à y contribuer.
Au sommaire:
ACTUALITÉ
- Fichier « EDVIGE » : la vie des autres, version française
- La franchise, l’accès aux soins primaires et la forfaitisation
- La réforme du temps de travail ou la régression sociale en pratique
MÉTIER
- Précarité : le SNESUP s’organise pour le combat
- Bilan des CAPN des agrégés
DOSSIER « Venir étudier en France»
Le discours officiel présente comme
louable le projet de jeunes étrangers de
venir étudier en France. Mais ceux qui
franchissent le pas sont souvent amenés
à « galérer » : obtention du visa pour
certains... logement cher – exigu – éloigné...
anonymat trop fréquent au sein
du cursus. Les mesures en cours sur
l’immigration choisie, le financement
d’État des universités à l’aune des taux
de réussite, font planer le spectre d’une
porte d’entrée plus étroite. Des établissements
à l’affût de la demande
solvable plombent la facture sans pour
autant assurer aux cohortes arrivant
dans le cadre d’une convention un
accueil de qualité. Ces manques à
gagner n’effacent pas la part de belles
réussites, que nombre d’acteurs prévenants
s’attachent à faire advenir.
MONDES UNIVERSITAIRES
- Rapports Schwartz et Hoffmann : qui veut chasser des millions ?
- Proposer pour peser
- La vague « B » d’habilitation au CNESER
- Porter la recherche au cœur des missions du supérieur
ENTRETIEN
- avec Aurélie Trouvé
INTERNATIONAL
- Inanité des classements d’universités
CULTURE
- Enseigner sur le fil du rasoir
SOCIÉTÉ
- La demande de mort n’est jamais l’ultime liberté
ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
- Les dégâts de la politique Sarkozy