
Communiqué de presse
19/06/2008
Formation des enseignants : une régression déguisée ?
FERC/CGT – FSU - SGEN/CFDT - UNEF – UNL - UNSA ÉducationSNEP/FAEN,
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Paris le 13 juin 2008
Les organisations signataires expriment leurs plus vives inquiétudes
sur l’avenir du recrutement et de la formation des enseignants. Elles
condamnent l’absence de concertation préalable aux annonces.
Elles dénoncent la disparition programmée des IUFM, alors que
leur intégration dans l’Université décidée
par la loi Fillon en 2005, n’est pas achevée et qu’aucun
bilan n’a été réalisé.
La formation des enseignants, qui doit être améliorée,
est une des conditions de la réussite des élèves. En ce
sens toute réforme engage l’avenir de l’École.
La « mastérisation » annoncée ne saurait servir de
prétexte à des dégradations des contenus de formation,
des conditions d’études ou du potentiel de formation et de recherche
que représentent les IUFM. Il faut une volonté politique de maintenir
un maillage départemental des IUFM avec l’ensemble de leurs personnels
(enseignants-chercheurs, enseignants, BIATOSS…).
De même l’amélioration des traitements en début de
carrière ne peut s’accompagner de la recherche d’économies
sur les postes de stagiaires et du désengagement de l’Éducation
nationale en matière de formation initiale.
Les organisations considèrent comme une régression l’annonce
d’une formation professionnelle réduite à un simple compagnonnage.
Enseigner est un métier qui s'apprend, il nécessite une formation,
initiale et continue, disciplinaire et professionnelle de haut-niveau, en lien
avec la recherche. Elle doit se dérouler dans le cadre d'une véritable
alternance théorie-pratique, en relation avec les établissements
scolaires. L’entrée dans le métier doit être progressive,
accompagnée par des équipes de formateurs qualifiés. Ces
exigences impliquent une élévation du niveau de qualification
des enseignants et des CPE, une évolution des concours de recrutement
et un développement de la recherche en éducation.
Les organisations signataires exigent le maintien du recrutement des enseignants
dans des corps de fonctionnaires de l’État, par concours. Leur
contenu doit permettre de vérifier l’acquisition de connaissances
et compétences disciplinaires et professionnelles nécessaires
à l’exercice du métier.
Elles demandent que l’unicité du niveau de recrutement soit maintenue
entre les différents niveaux d’enseignement.
Elles affirment qu’il y a besoin de synergies entre les universités
et les ministères concernés pour assurer un cadrage national des
formations.
Il est nécessaire de développer le vivier de recrutement, de
promouvoir la mixité sociale et donc de proposer des aides, des pré-recrutements,
des cycles préparatoires pour faciliter et démocratiser l’accès
aux métiers d'enseignant et d'éducation. Les années de
formation des enseignants doivent être prises en compte pour la retraite.
Les organisations signataires exigent qu’une véritable concertation
soit consacrée à ce sujet avec tous les acteurs.
Elles appellent les personnels, les étudiants et la communauté
éducative à se réunir, à débattre et intervenir
massivement en faveur d’une formation de qualité.