BN mot. rentrée 2004

Publié le : 03/09/2004

Bureau National

du

03/09/2004

Haute Tension sur la Rentrée !

La rentrée qui s’engage dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche est profondément marquée par le mouvement pour « Sauver la Recherche et l’Université » dont les développements ont ponctué le premier semestre 2004. Face à une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique, notamment des jeunes chercheurs, le gouvernement a dû concéder que la recherche et l’enseignement supérieur constituent une priorité nationale, et F. Fillon s’est engagé le 7 avril sur des réponses aux revendications portées par le mouvement.

Faire tenir au gouvernement ses engagements

Le gouvernement fait tout pour reporter la mise en œuvre des mesures obtenues par l’action de la communauté universitaire et en réduire la portée. Il faut imposer un recrutement pour le début 2005 sur l'ensemble des 700 postes d'enseignants chercheurs annoncés au titre de 2004. Cet acquis reste insuffisant par rapport aux besoins et il est inégalement réparti.

Le gouvernement s'apprêterait à refuser toute mesure nouvelle de création d'emplois d'enseignants chercheurs dans le budget 2005. Le SNESUP demande la création d'emplois nouveaux au titre de 2005 dans les budgets de l’enseignement supérieur et de la recherche publics. Le SNESUP rappelle qu’en prenant en compte les évaluations officielles (rapport Laugénie pour les formations, évaluation de la Commission Européenne pour la recherche), c’est vers la création de 5000 emplois d’enseignants chercheurs par année qu’il faut s’engager, dès le budget 2005, et dans la future loi d’orientation et de programmation.

Budget 2005 – Intervenir

D’après les informations qu’il laisse filtrer, le Ministre réduirait à 350 millions d’euros le développement des crédits recherche pour la recherche publique civile - au lieu du milliard proclamé en avril - et rejetterait toute création d’emplois de chercheurs. C’est inacceptable. De plus, la grande misère des Universités subsiste, mettant en cause le développement des formations et l’avenir de nombreux étudiants. Il faut, au contraire, que le gouvernement s’engage clairement dans l’objectif de 1 % du PIB pour la recherche publique et 1 % pour l’enseignement supérieur, soit une augmentation des crédits et des emplois de l’ordre de 10 % par an pour chacun de ces deux budgets.

Le Bureau National appelle à développer les initiatives en ce sens dans chaque établissement, notamment à proposer aux Conseils une prise de position ferme qui rejette les contraintes inacceptables du Ministère limitant les demandes d’emploi à 6 (six) pour les enseignants chercheurs et à 3 (trois) pour les IATOSS : cette prise de position doit exprimer les besoins réels et chiffrés en emplois et en crédits

Formations supérieures / LMD: imposer un autre processus

La campagne d’habilitation des formations LMD achevée en juillet 2004 confirme nos craintes : accroissement de la sélection à l'entrée ou en cours du master, mise en cause de formations répondant à des besoins avérés, notamment les IUP, accentuation de la concurrence entre établissements, illisibilité en matière de dénominations des formations, ouverture de possibilités de délivrance du diplôme national de master aux écoles consulaires ou privées. Elle s'accompagne de l'accroissement des frais d'inscription. Nous appelons à faire l’état des lieux sur cette réforme dans les établissements, à s'opposer à l'actuel pilotage ministériel et à exiger la mise en place d’un référentiel national permettant la comparabilité des formations, la reconnaissance des diplômes et la mobilité des étudiants.

Informer et intervenir dans les Etats Généraux

La dynamique des Etats Généraux décentralisés a besoin d’être réactivée. Le SNESUP, ses militants, y contribueront dans ces semaines cruciales marquées par le retour en débat des textes travaillés par le CIP et les CLOEG, dont la réunion nationale des 11 et 12 septembre constitue une première étape. La brochure du SNESUP « Nouvelles orientations pour la recherche et l’enseignement supérieur » participe de cette démarche.

Dans ce sens, le SNESUP, co organisateur des Assises pour l’Emploi Scientifique et contre la Précarité organisées de façon unitaire les 21 et 22 septembre à Paris, invite les collègues à y participer : l’emploi, et notamment celui des jeunes chercheurs, est une exigence qui doit être pleinement prise en compte ; elle est décisive pour le service public comme pour le pays tout entier.

Combattre la logique libérale

Ces premières initiatives d’action sont d’autant plus nécessaires que le Ministre a la volonté d’accentuer la politique de mise en cause de l’ensemble du service public d’éducation et de recherche. La suppression pour la seconde année consécutive de 5000 emplois aux concours de recrutement des enseignants du second degré et de 1000 emplois administratifs obère le projet professionnel de nombreux étudiants. Elle suscite de premières ripostes dont le SNESUP est partie prenante.

Les projets et mesures de blocage des dépenses d’éducation et de réduction de l’emploi public sont dans la logique dévastatrice du MEDEF et de la mondialisation libérale accélérée. Pour mettre en échec la mise en cause et la privatisation des services publics, les attaques contre la protection sociale, les acquis sociaux, la RTT et les salaires, contre le chantage aux délocalisations et la casse de l’emploi, le SNESUP, dans la FSU et avec les Intersyndicales Enseignement Supérieur et Recherche, appelle à informer, débattre, rassembler pour résister et construire des propositions alternatives.

Déployer l’activité syndicale dans chaque établissement.

Fort d’une confiance renforcée dans la communauté universitaire, d’une consolidation du nombre de ses adhérents (plus de 6100 syndiqués à ce jour), le SNESUP doit rapidement déployer son activité dans les établissements, accueillir en nombre de nouveaux collègues, informer, débattre et rassembler pour mettre en échec les mesures et projets libéraux du gouvernement, construire et imposer les transformation et développement démocratiques du service public national d’enseignement supérieur et de recherche.

Paris le 3 septembre 2004.