Numéro 23
20 février 2007
LE MIRAGE DE L’AUTONOMIE
La
lettre Flash au format pdf (mise en page originale)
La Conférence des Présidents d’Université, réunie
à Metz les 15 et 16 février, s’est lancée dans l'élaboration
d'un programme pour infléchir les débats politiques actuels. Les
conditions de définition de ces orientations, hors des conseils démocratiques
(CA, CS, CEVU) des établissements, et sans concertation avec les organisations
syndicales voire de manière délibérée en les contournant,
donnent à ce texte d'étroites limites.
La CPU inscrit ses 20 propositions(*) dans une logique de contrat et d'individualisation
tant pour les étudiants que pour les personnels. Cette logique fragilise
les solidarités, le cadre national des diplômes ... et les statuts
des personnels. Parmi les missions des universités, certes toutes rappelées,
il manque cruellement celles, nouvelles, liées à l’intégration
des IUFM qui voient pourtant mobilisées les plus hautes ambitions à
la fois pour le système éducatif de formation et pour le pays.
La CPU feint d’ignorer l’autonomie considérable dont disposent
déjà les Universités pour en transformer profondément
le contenu dans une vision entrepreneuriale des établissements. Elle
lie l’efficacité de leur «gouvernance» au renforcement
du pouvoir présidentiel, au détriment du fonctionnement démocratique
des instances et de la régulation nationale nécessaire, en niant
le rôle que peut y jouer une instance telle que le CNESER, tout en réclamant
pour la CPU un rôle central dans l’accompagnement de la réforme
des Universités.
Une fois de plus, la CPU demande pour les directions d’établissements
la maîtrise totale de tous les moyens : patrimoine, masse salariale, de
façon à lui permettre l'individualisation des services et des
salaires des personnels enseignants et la gestion du recrutement et des carrières
des personnels BIATOSS. La CPU réclame même le droit de veto pour
les chefs d’établissement sur les recrutements des enseignants-chercheurs
!
Dans la même veine, les questions de moyens sont abordées sous
un angle qui dégage l'Etat de ses responsabilités premières
et essentielles :
- appel aux régions renforcé pour les moyens en locaux, formation
continue,
- appel aux jeunes et aux familles avec une augmentation réclamée
des droits d'inscription,
- appel aux structures de type fondation pour collecter des fonds supplémentaires
sans aucun contrôle scientifique et démocratique.
Même si la CPU, comme tous, demande plus de moyens pour les universités,
elle renonce à chiffrer le niveau des crédits annuels et celui,
essentiel, des recrutements d'enseignants-chercheurs.
Même si l'on trouve l'écho de certaines préoccupations des
universitaires et étudiants : améliorer la lisibilité des
formations (en particulier donner cohérence à l’ensemble
du post-bac), ambitions élevées pour tous les établissements
en matière de recherche, force est de constater que la prise en compte
des revendications est le seul fait des organisations syndicales. Le SNESUP,
première d'entre elles, qui a élaboré avec les collègues
un projet de plan pluriannuel, qui appelle à la mobilisation pour des
budgets, des postes, pour l’amélioration de la loi de 1984 et pour
la refondation démocratique d’un système public du post-baccalauréat
articulé sur les universités, entend peser dans les jours à
venir sur ces enjeux.
(*) : propositions de la CPU sur le site du SNESUP à l’adresse
: navigation/general/page.php?ndoc=2847
Chaque collègue disposera, le 20 mars, avec le vote SNESUP au CNESER,
d’un moyen pour faire entendre les véritables aspirations du supérieur.
Important aussi : les PRAG, PRCE, hospitalo-universitaires et vacataires sont
appelés à voter FSU pour le 2ème tour (absence de quorum)
du scrutin de représentativité du CTPMESR le 27 mars.
Le dossier de février du mensuel de notre syndicat est consacré
à l’autonomie !
style='color:red'>syndicat national de l'enseignement supérieur –
78, rue du faubourg saint-denis – 75010 – Paris Tél. :
0144799610 – Fax : 0142462656 – Courriel : [email protected]
– Site web : www.snesup.fr
Cette lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués
(fichier
pdf avec mise en page originale), peut être diffusée sans réserves dans
les départements d'enseignement et laboratoires, comme les lettres flash à venir,
de façon à maintenir le lien fort entre la communauté scientifique et les représentants
syndicaux présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion papier,
? et faire part d'observations sur tous les contenus et les formes de la négociation
à : [email protected]