Mensuel n°616 juin 2013

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Un besoin urgent de changement de cap

• par   Claudine Kahane et  
  Marc Neveu, co-secrétaires généraux
  

Le projet de loi de l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) ne fait pas consensus au sein même de la majorité gouvernementale et est rejeté par nombre de syndicats, associations et collectifs de l'ESR. Au moment même où le texte sera examiné au Sénat et où est transmis à l'Assemblée nationale le projet de loi « de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles » adopté par le Sénat le 6 juin, s'ouvre les 20 et 21 juin la conférence sociale, acte II.

Cette dernière va se dérouler alors que l'année 2013 a montré une orientation gouvernementale intolérable.

• La loi transposant l'accord sur la « sécurisation de l'emploi » ou Accord National Interprofessionnel (ANI), fait porter le poids des ajustements économiques aux salariés par des possibilités accrues de précarisation de l'emploi. Le débat parlementaire limité à deux jours, écourtant la discussion sur un sujet pourtant fondamental, rappelle fâcheusement la procédure d'urgence imposée pour le vote de la loi ESR.

• Le rejet de l'amnistie sociale, pourtant votée au Sénat, a montré l'opposition gouvernementale aux organisations syndicales actrices de la transformation sociale, niant la légitimité des luttes sociales et environnementales.

• L'acte III de la décentralisation, avec son volet « métropoles» marque une complexification des une concentration autoritaire des pouvoirs, la mise en concurrence des territoires et le détricotage d'une vision nationale des institutions ; il fait parfaitement écho aux communautés d'universités et d'établissements du projet de loi ESR.

Avec cette conception gouvernementale très particulière du « dialogue social » s'ouvre donc la deuxième conférence sociale. Elle aura notamment à traiter du dossier des retraites, que le rapport Moreau inscrit dans une perspective de restriction des pensions, d'accroissement de la durée de cotisation, de refonte du mode de calcul des pensions, sur fond d'opposition public-privé.

Le SNESUP, au sein de la FSU, exprimera une tout autre conception des retraites que celle qui s'inscrit pleinement dans le cadre des « réformes structurelles» néo-libérales et des politiques d'austérité qui dévastent l'Europe. Il se fera l'écho des conditions particulières de nos carrières (recrutement tardifs, séjours à l'étranger non comptabilisés par exemple). Nul doute qu'à la rentrée ce dossier constituera un des thèmes majeurs de notre activité syndicale.

(1) Adopté avec les seules voix des députés socialistes, le groupe EELV s'y étant unanimement opposé.
(2) Voir la rubrique actualités de ce nunéro du mensuel.
(3) http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/asset/fichiers_joints/rapportmoreau.pdf

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