Mensuel n°577 de septembre 2009

Publié le : 17/09/2009


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Référentiel National des Tâches : Les propositions du SNESUP. Pour prolonger l'article "Services : prendre en compte toutes les tâches" page 18.

 

IL N'Y A PAS DE FATALITE

 

Marquée par l'aggravation de la situation économique et sociale du pays touchant de plein fouet les couches populaires, par la criminalisation croissante des acteurs des mouvements sociaux, la rentrée universitaire qui se dessine n'est pas celle qu'avait prévue la ministre de l'enseignement supérieur et la recherche !

Pendant l'été, le gouvernement a réaffirmé ses orientations nocives pour le service public d'enseignement supérieur et de recherche, confirmé par arrété les pouvoirs des présidents d'université, publié sans modification de fond  les décrets liés à la "mastérisation", annoncé l'extension de la voie contractuelle - soumise à l'arbitraire d'un "dialogue de gestion" éloigné de toute norme - comme seul moyen de répartition des dotations aux universités pour mieux les piloter, dévoilé un "référentiel national des tâches" renvoyant aux capacités budgétaires locales la reconnaissance du travail administratif et pédagogique des enseignants chercheurs.

Le gouvernement, sous la pression du mouvement et ce malgré l'étendue de ses pouvoirs, a été contraint de modifier ses plans. En période de suppression massive de postes dans la fonction publique, il a dû renoncer à supprimer des emplois dans l'enseignement supérieur et la rechercher pour les deux ans à venir. Il a dû accorder une forme de report dans l'application de la réforme du recrutement et de la formation des enseignants tout en essayant de revenir sur ce qu'il a concédé (1). La prise en compte dans les services de l'égalité TP=TD et de l'ensemble des tâches va de pair avec l'exigence qu'elle s'applique à tous. Si les attendus de l'évaluation-sanction individuelle quadriennale sont contestables, le recours au CNU n'allait pas de soi pour le gouvernement. Nous devons investir ce champ de l'évaluation collégiale formative dans toute sa complexité (formation, recherche, collective, individuelle) pour faire valoir la vision constructive que nous portons contre celle de l'AERES.

Sous-tendues par la mise en œuvre  du décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, les dérives de la gestion "locale" des ressources humaines entre les seules mains des présidents d'université, le développement de"l'entre-soi", la mise en concurrence comme seul vecteur d'efficacité sont autant d'entraves aux libertés scientifiques... Elles nous obligent à renforcer, dans les sections d'établissement, les parades auxquelles chaque collègue doit pouvoir recourir, pour ne jamais se retrouver seul. Les ferments propices à la construction de mobilisations dans toutes les composantes de l'université (UFR, IUT, IUFM...) sont d'ores et déjà présents. Il n'y a pas de fatalité, le mouvement n'est pas derrière nous !

   

 

Stéphane TASSEL, secrétaire général

 

  Michelle LAUTON, secrétaire générale adjointe

 

   

(1) Voir page 18 de ce numéro