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Ce qui change aujourd’hui,
- par J. Fabbri
Les logiques de concurrence et de réduction du
périmètre des services publics qui s’affichaient
triomphantes il y a encore quelques mois, subissent
ces temps-ci de sérieux revers. Ce n’est pas le
moindre des bouleversements que révèle le formidable
mouvement de luttes dans l’enseignement
supérieur et les organismes de
recherche.
Le pacte pour la recherche et la loi
LRU, qui inscrivaient dans les établissements
et notre travail une conception marchande
des activités publiques de recherche
et de formation, sont bousculés dans leurs
déclinaisons comme dans leurs fondements
par les AG, par le succès des grèves reconduites sur
plus de six semaines. Cette lutte illustre et rend possible
une inflexion profonde des lignes de force
idéologiques. La mesure des ravages économiques
et sociaux de la crise actuelle du capitalisme accélère
partout, donc aussi dans le monde universitaire
en France, une révision des concepts mêmes
sur lesquels le gouvernement avait appuyé ses
choix. L’« autonomie des universités » version
Pécresse est bien comprise maintenant comme le
signe du désengagement de l’État tant côté budgets
et postes que côté libertés scientifiques et statuts des
personnels.
Le SNESUP a pris et prend largement sa part aux
analyses. Il est de plus en plus reconnu pour le rôle de ses adhérents et de sa presse dans l’impulsion et
la mise en oeuvre des décisions d’action collectives.
La détermination des personnels pour gagner solidairement
sur l’ensemble des revendications, bouscule
le gouvernement. Les manoeuvres qui alternent
provocations (Sarkozy, Darcos, Pécresse,
Guéant) et mise en scène de reculs très partiels
témoignent des difficultés du pouvoir
et indiquent le chemin pour gagner :
continuer dans l’unité et la clarté.
À quelques jours (j’écris le 16) du rendez-vous
unitaire interprofessionnel du 19
mars qui prolonge la puissante grève du
29 janvier, on mesure le rôle nouveau et
incontournable des organisations syndicales. Pendant
quatre ans, au sein d’un collectif pluriel et
solidaire, avec les responsables, les adhérents du
SNESUP, comme avec les lecteurs occasionnels de
notre mensuel, j’ai porté l’orientation de nos
congrès de faire vivre le syndicalisme universitaire.
Ce qui change aujourd’hui par nos luttes s’est
tissé au fil de ces années. Le congrès du SNESUP
sera formidablement dans le tempo de l’action et
dotera le 2 avril notre syndicat d’un(e) nouveau(
elle) secrétaire général(e).
Merci à tous ceux, proches, militants et salariées au
siège du syndicat, collègues de tous horizons et en
particulier de Tours, qui m’ont aidé et fait
confiance. Le 16 mars 2009