Mensuel 572 de février 2009

Publié le : 18/02/2009

Version pdf du mensuel 572 à télécharger (Adobe Acrobat 2.69 mb)

 

 La force du monde universitaire
et de la recherche

  • par Jean Fabbri

 

Près de 100 000 enseignants-chercheurs, chercheurs,
enseignants, personnels administratifs et techniques
et des étudiants de plus en plus nombreux, participent
à des grèves et ont défilé mardi 10 février.
C’est exceptionnel !

Ils s’affichent, à l’étonnement de certains, solidaires
pour résister à la destruction de leurs outils
de travail, de leurs statuts. Ils portent l’exigence
de qualité pour leurs conditions de
travail ou d’étude. Le rejet de la politique
de la Ministre de l’enseignement supérieur
et de la recherche, Valérie Pécresse, de ses
discours en permanence auto satisfaits,
est massif, sans précédent. La grève unitaire
du 29 janvier, les manifestations interprofessionnelles
et les grèves en Guadeloupe, comme dans les
autres départements ultramarins, démontrent que
la politique économique et sociale du pouvoir est
partout rejetée.

Ni le président de la République, ni le gouvernement
ne semblent prendre la mesure d’une grève
inédite et responsable. La détermination des universitaires
a été grandement sous-estimée, par un
pouvoir politique qui perçoit la recherche comme la
seule « innovation », et l’enseignement et ses stimulations,
sa rigueur, ses exigences de cohérence
comme des charges financières compressibles. Les étudiants, comme leurs parents, mesurent que l’engagement
des universitaires converge avec leurs
propres exigences : un enseignement supérieur
moderne, cohérent, favorisant le soutien individuel
dans l’orientation vers la réussite, la définition et le
suivi des stages éventuels...

Avec les universitaires, des chercheurs
nombreux, des présidents d’université, des
élus, nos concitoyens découvrent que la
diversité des disciplines, des modalités de
recherche et d’enseignement, d’évaluation...
dans une grande variété d’établissements
a néanmoins engendré et forgé une réelle
communauté universitaire. La logique de
concurrence n’est pas la nôtre !

D’une certaine manière révélée à elle-même cette
solidarité est appelée à compter : c’est une chance
pour l’avenir scientifique de notre pays. Elle peut précipiter
des évolutions positives de l’organisation de
l’enseignement supérieur dans une logique de rapprochement
entre ses filières, comme créer des synergies
renforcées entre universités et organismes de
recherche, favorisant l’accomplissement des missions
que la société leur confie.

Le SNESUP s’engage clairement, son rôle est
reconnu. Il y va de l’avenir.