Mensuel 569 de novembre 2008

Publié le : 01/01/2009

Le mensuel n° 569 de novembre 2008 (Adobe Acrobat 2.83 mb)

Éditorial :

Colères universitaires

  • par Jean Fabbri secrétaire général du SNESUP-FSU

Ce qui indigne aujourd’hui un nombre croissant de
ceux qui font et vivent l’enseignement supérieur
français, touche au coeur de ses missions et de ses
libertés.

Le dispositif de modification des conditions de
formation et de concours pour les métiers
d’enseignants du premier et du second
degré élaboré par les deux ministres
V. Pécresse et X. Darcos, obtempérant avec
zèle à une parole présidentielle, engage
pour nombre d’universités l’avenir même
de leurs formations (3e année de licence et
cycle master) quant à leurs contenus scientifiques,
leur organisation dans le temps, leur cohérence
et complémentarité à l’échelle académique et
nationale. Cette réorganisation précipitée ne conduit
pas à l’amélioration de la formation des enseignants
qu’elle avance comme objectif. Elle met en
concurrence, au lieu de les solidariser, les dimensions
disciplinaires, didactiques et professionnelles, elle
jette par-dessus bord l’expérience et le potentiel des
IUFM et elle repousse au-delà de bac +5 le premier
salaire des étudiants aspirant à enseigner. Le SNESUP
a fortement contribué au vote de dizaines de
motions dans les CA des universités, comme à la diffusion
de l’appel pour le retrait de ce dispositif en
l’état. Cette bataille s’étend.

Dans la foulée de la loi LRU, le gouvernement
entend dans le même temps « dénationaliser » le statut
des enseignants-chercheurs. Ainsi
seraient confiés aux seuls présidents d’université
– dans un localisme absolu – les
recrutements, conditions de travail, rémunérations,
avancements et primes des enseignants-
chercheurs.

Les libertés scientifiques ne peuvent
qu’être malmenées par un arbitraire local,
largement sous l’influence des logiques dites d’innovation
qui font des seules entreprises les pilotes
des choix scientifiques, au détriment des recherches
fondamentales aux rythmes aléatoires et de tout
l’éventail des lettres et sciences humaines.

Les universitaires et étudiants italiens, comme
avant eux en Grèce, en Espagne, en Israël, ont su
résister à ces politiques qui, partout en Europe,
visent au désengagement de l’État, à des formes de
privatisation, à fragiliser les statuts des personnels.
En France aussi nous pouvons gagner

Au sommaire :

ACTUALITÉ

  • Voir la modulation des services... et mourir
  • Le 19 octobre : très importante manifestation
  • Évaluer le travail des élèves et des étudiants
  • Barack Obama Président : espoir, événement, émotion

MÉTIER

  • Plan carrières : qui sera revalorisé ?

DOSSIER « À quoi servent les LLASHS ? »

La reconnaissance des filières Lettres,
langues, arts, sciences humaines et
sociales (LLASHS) comme formations
essentielles à la fondation des « nouvelles
humanités » de notre temps est
sous les feux d’une double critique: politique
et épistémologique.

Les traits paradigmatiques de la critique
politique se trouvent dans les discours du
président de la République ou chez des
idéologues de droite notamment. Cette
critique se fait au nom de l’inutilité sociale
des LLASHS. Même à ce bas niveau, cette
accusation est invalidée par les études
d’organismes comme le CEREQ voire la
DEPP qui indiquent une bien meilleure
insertion des étudiants de ces filières que
ne le disent leurs contempteurs.

MONDES UNIVERSITAIRES

  • L’imposture bibliométrique
  • Les personnels ne veulent plus entendre parler des « salaires au mérite » !
  • Masterisation : dix principes
  • Professionnalisation et présalaire

INTERNATIONAL

  • Du FSE (Forum Social européen) au FSM (Forum Social mondial)

ENTRETIEN

  • avec Jean-Loup Salzmann

CULTURE

  • Alain Broca expose