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Depuis les élections de 2012, qui ont mis fin à une mandature des plus brutales pour le service public, la rupture que nous appelions de nos vœux pour l'enseignement supérieur et la recherche (ESR) n'a pas eu lieu. Les revendications de « l'appel du SNESUP pour une rupture profonde et des mesures immédiates pour le service public d'enseignement supérieur et de recherche1 » restent d'actualité, comme par exemple le plan pluriannuel de création d'emplois ou la revalorisation du point d'indice. La politique mise en œuvre n'est pas revenue sur la concurrence à outrance, n'a pas renoué le dialogue avec la communauté, ni amélioré les conditions pour étudier, produire et diffuser de la connaissance.
La loi d'orientation pour l'ESR de juillet 2012 prolonge la loi LRU et s'accompagne du choix de l'austérité budgétaire. Aujourd'hui, il n'est pas un établissement d'ESR ni un organisme de recherche qui ne soit en difficulté financière. De profondes restructurations creusent le fossé entre exécutifs et personnels. L'enseignement supérieur et de la recherche doivent être une priorité, sans laquelle le potentiel scientifique national sera durablement obéré. La multiplication des exonérations de cotisations patronales et des crédits d'impôts ont un coût social intolérable, dont les 50 Md€ de réduction supplémentaire des dépenses publiques liée au Pacte de responsabilité sont emblématiques. À rebours de cette politique, trois actions urgentes doivent être engagées : La dégradation des conditions de travail n'est pas une fatalité. La structuration de l'ESR n'est pas immuable, des ruptures sont nécessaires avec les politiques antérieures, sur la base de projets issus de la communauté universitaire. La liberté, la créativité, le droit à la recherche, la collégialité, la démocratisation de l'enseignement supérieur... Ces valeurs et principes essentiels du service public ne peuvent être relégués au second plan. Or, le rythme des restructurations auxquelles sont confrontés les personnels et le constat que des prises de décisions les concernant directement leur échappent s'ajoutent à des conditions de travail et de rémunération qui se sont profondément dégradées. Ouvrir l'horizon passe par des mesures concrètes pour les enseignants-chercheurs et les enseignants : Revitaliser la démocratie universitaire est un enjeu crucial. Les décisions prises par le gouvernement écartent les universitaires des choix qui les concernent. Dans les ÉSPÉ, les regroupements imposés par la loi ESR, la fusion CNESER-CSRT, le rôle de la démocratie est toujours minoré, voire délibérément contourné. Rendre à la communauté sa capacité de peser sur l'avenir suppose d'ouvrir largement les débats, de prendre en compte son avis, dans une articulation régulée, tant nationale que locale. Cela suppose, dans l'immédiat :Mémorandum pour l'enseignement supérieur et la recherche.
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Dix actions pour ouvrir l'horizon du service public au bénéfice des étudiants et des personnels
L'enseignement supérieur et la recherche reposent sur les coopérations, se jouant des appartenances à telle ou telle structure, et sur les libertés scientifiques, conjuguées à des mécanismes de régulation en prise avec les aspirations de la communauté. Les courses incessantes aux financements et les restructurations à marche forcée génèrent, au contraire, concurrences systématiques, pilotages autoritaires et logiques de repli sur soi.
Pour l'avenir du pays, pour sa jeunesse, pour sa politique scientifique, un sursaut est aujourd'hui urgent et nécessaire.Le SNESUP considère que dix actions doivent être immédiatement engagées pour ouvrir l'horizon du service public d'enseignement supérieur et de recherche et au bénéfice des étudiants et des personnels.
Mémorandum pour l'enseignement supérieur et la recherche.
Publié le : 02/04/2014