Lettre Flash n°6 : Formation des enseignants : Missions et structure de formation

Publié le : 16/11/2012


 

 

 

 

 
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Formation des enseignants : Missions et structure de formation (*)

L'École a une mission de formation des élèves, futurs citoyens actifs. C'est une mission de service public. Pour y parvenir, elle doit notamment disposer d'un corps de fonctionnaires enseignants des premier et second degrés, formés dans un cadre universitaire à un haut niveau de savoirs à enseigner, et de savoirs pour enseigner. Il est nécessaire que la formation initiale des enseignants puisse se dérouler durant deux années pleines à partir de l'obtention de la licence1 et qu'elle soit financée. Elle doit être prolongée par une formation continue.
Cette formation des enseignants de différents degrés doit se dérouler dans une structure commune, au niveau académique, permettant des échanges entre étudiants, enseignants et formateurs des divers degrés et types d'établissements. Cette structure doit aussi dispenser une formation aux enseignants du supérieur.
Il faut faire un bilan des moyens existants et les comparer à ceux des IUFM avant leur intégration dans une université. Dans le cadre de la loi LRU et de l'application des Responsabilités et Compétences Élargies, cette intégration a conduit à faire disparaître une partie du potentiel de la FDE (moyens financiers et humains).
Devant la complexité des changements à opérer, articulant phases de transition et régime permanent, le suivi de la réforme doit être assuré par une commission dotée de moyens émanant notamment du CNESER obligatoirement consulté pour la création d'une ESPÉ. Les futures ESPÉ doivent avoir un statut qui garantisse leur autonomie scientifique et pédagogique, aussi bien vis-à-vis des rectorats que des universités. Les ESPÉ doivent pouvoir développer des activités de recherche.

Pour définir une nouvelle structure de formation et ses missions, il faudra assurer :

  • un financement garanti par le fléchage des moyens dans un cadre universitaire,
  • la pérennisation des équipes pluri-catégorielles actuelles, ce qui passe par des règles statutaires pour toutes les catégories et le recrutement de nouveaux personnels,
  • l'apport (en moyens financiers et personnels pré pro, stages, visites, formateurs associés, maîtres formateurs, formation continue, prépa concours hors diplôme) des ministère de l'éducation nationale et de l'agriculture ; une contribution au financement par l'enseignement privé,
  • l'inscription pédagogique, en prenant en compte les spécificités locales et disciplinaires,
  • la représentation démocratique des personnels et des usagers dans des instances doit être garantie, ainsi qu'un fonctionnement collégial et démocratique,
  • la définition, l'importance et la place de la recherche au sein des formations et dans la nouvelle structure,
  • le statut de composante inscrit dans le code de l'éducation, prenant en compte le caractère à la fois pluridisciplinaire et transversal de la FDE, (rattachée à une seule université, en partenariat avec les UFR impliquées dans la FDE) - avec des conventions -types avec les autres universités de l'Académie,
  • le maillage territorial existant, l'intégration des antennes,
  • un processus d'habilitation des formations identique aux autres formations de master.

Les missions de cette nouvelle structure

Les nouvelles Écoles Supérieures du Professorat et de l'Éducation ont vocation à intervenir à quatre niveaux : dans les parcours ou UE de
pré professionnalisation en licence, en Master et professionnalisation, à l'entrée dans le métier et en formation continue ou VAE.

- Pour la formation initiale des enseignants des premier et second degrés : une formation professionnalisante de la licence au master.
Les nouvelles Écoles Supérieures du Professorat et de l'Éducation ont vocation à intervenir dans les parcours ou UE de préprofessionnalisation en licence, à concevoir et organiser les masters d'enseignement et à assurer la cohérence des deux années, à développer seuls ou en partenariat avec d'autres composantes des universités des préparations aux concours.
Actuellement, la FDE est présente sous la forme de mention, de spécialité ou de parcours. Sans changer les équilibres existants, les ESPÉ devraient intervenir dans l'organisation des mentions ou spécialités.
- La formation initiale des enseignants du supérieur
Les nouvelles ESPÉ devraient accueillir les « élèves enseignants-chercheurs » (ex : contrats-doctoraux, ATER...) qui auraient un statut de fonctionnaire-stagiaire, pour une formation pédagogique commençant dès leur première année d'enseignement, en parallèle de leur doctorat. Cette formation devrait être répartie sur les années correspondantes. Elle sera notamment dispensée par des enseignants-chercheurs. Elle devra renforcer l'esprit critique en intégrant des dimensions disciplinaires, pluri-disciplinaires, d'histoire, de didactique et d'épistémo-logie des disciplines, de la pédagogie : notamment des nouvelles modalités (TICE, enseignement à distance...), une formation à la diversité des publics étudiants et aux besoins spécifiques des étudiants arrivant à l'université, des notions sur les conceptions de l'évaluation, des éléments de connaissance du système éducatif... Cette formation exige le développement de recherches en Éducation sur l'enseignement supérieur.
Pour les PRAG ou certifiés directement affectés dans le Supérieur, une première année à 1/3 de service devrait leur permettre de suivre une formation didactique et pédagogique.
- Pour la formation continue des enseignants des premier et second degrés ainsi que du supérieur, la formation de formateurs, les personnes en reconversion :

  • Les ESPÉ seraient opérateurs pour le MEN, le ministère de l'agriculture, mais aussi pour le MESR. Ce dernier point demandera du temps et des moyens.
  • La formation comprend des formations courtes et des formations diplômantes. Des formations qualifiantes débouchant sur la délivrance par l'université de masters doivent être proposées
  • La formation des formateurs (tuteurs, conseillers pédagogiques) est urgente. C'est une mission exclusive des ESPÉ pour les ministères de l'éducation nationale, de l'agriculture et pour le MESR.

- Mission de recherche en éducation.
C'est parce que nous souhaitons des enseignants concepteurs, développant une posture critique qu'une partie de la formation doit être consacrée à une formation à la recherche (sous forme d'un mémoire de recherche) et par la recherche, ce qui justifie le recrutement d'enseignants chercheurs en nombre plus important.
Cela suppose la création de nouveaux laboratoires de recherche en Éducation, la transformation en enseignants-chercheurs d'enseignants de premier et second degrés titulaires de thèse et qualifiés (à l'instar du concours 26.2)... La recherche dans les ESPÉ doit permettre le rapprochement dans les différents laboratoires autour de projets de recherche spécifiques aux problématiques d'enseignement, de formation.
Les personnels affectés à l'ESPÉ doivent pouvoir mener une recherche dans leur discipline, y compris dans une équipe, un laboratoire ou une UMR extérieurs à l'ESPÉ.

Commission Administrative du 15 novembre 2012. Unanimité moins 4 abstentions

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(*) En complément des mandats adoptés au congrès du Mans 2012
1. Des mesures spécifiques doivent concerner les PLP, et les personnes déjà titulaires du Master ou en reconversion.