Lettre Flash n°29: FORMATION DES ENSEIGNANTS, DESTRUCTURATION-RECOMPOSITION : PAS DE TREVE POUR LE GOUVERNEMENT

Publié le : 18/12/2009


 

Lettre Flash n°29 du 18 décembre 2009 (Adobe Acrobat 30.18 kb)

Formation des enseignants, destructuration-recomposition: pas de trêve pour le gouvernement

A la veille des congés de fin d’une année 2009 riches de
mobilisations exemplaires de la communauté universitaire
déclenchées par des attaques sans précédent contre le service
public d’enseignement supérieur et de recherche (atomisation des
statuts, entraves au libertés scientifiques, suppressions d’emploi,
démantèlement de la recherche publique, recrutement et formation
des enseignants, …), le gouvernement ne s’arrête pas. Dès
septembre, nous avions annoncé que nos résistances porteraient
sur la déstructuration du service publique d’Enseignement
Supérieur et de Recherche, l’application du décret modifié
Enseignant Chercheur et l’application à la hussarde de la réforme
gouvernementale dite de « mastérisation ». La scandaleuse
convocation d’un CNESER le 21 décembre prochain sans débat
sans vote sur les répartitions budgétaires aux établissements -ce
qui est inédit !- et sur une circulaire de « non cadrage » sensée
régler tous les problèmes - alors que l’essentiel de la réforme
reste en place - constituera un des derniers moments de l’année
dans notre contestation des politiques gouvernementales

En ce moment, après Strasbourg, le processus de fusion des
universités d’Aix-Marseille, actée dans la précipitation,
transformant des universités à taille humaine en "mastodontes"
de plus de 70 000 étudiants, voit réduire la démocratie à sa plus
simple expression, et mettre en péril les libertés scientifiques et
pédagogiques des enseignants chercheurs et enseignants.
Simultanément, les effets d’aubaine liés au grand emprunt
prévoyant essentiellement des dotations en capital, risquent
d’accélérer la déstructuration-recomposition de l’ESR. Les
universités laissées sur le bas coté sont sommées de se
raccrocher au train d’un PRES existant ou de dépérir. En intégrant
des établissements privés (écoles d'ingénieurs, mais aussi les
instituts catholiques) que le gouvernement veut contractualiser,
c’est le service public que l’on menace plus encore.

Poursuivant cet objectif, Valérie Pécresse vient de charger
l'IGAENR d'une mission
sur l'avenir des PRES dont les
conclusions devront être rendues au printemps: "cette phase 2
doit permettre d'assigner aux pôles une fonction plus clairement
structurante du paysage universitaire français. L'organisation des
PRES existants- tout particulièrement sous la forme d'EPCS -
organisation voulue par les universités et les écoles comme par
l'Etat - n'a de sens que si ces nouveaux établissements sont
appelés à constituer un niveau d'action stratégique mais aussi
opérationnel. Cela suppose un élargissement substantiel des
missions qui leur sont confiées"
1.

Que ces quelques jours de repos, pendant lesquels le SNESUP
restera vigilant, nous permettent de refaire le plein d’énergie et
d’aborder une année 2010 mobilisés et rassemblés pour parer les
prochaines attaques gouvernementales…

Bonnes fêtes de fin d’année.

Universités d'Aix Marseille - Chronique d'une fusion médiatique


Extraits du communiqué adressé à la presse le 17 décembre 2009:

[…] les conseils d’administration des 3 universités d’Aix-Marseille seront appelés à se prononcer sur un texte intitulé « Principes fondateurs
d’une université unique » s’inscrivant dans un processus de fusion qui donnerait naissance à un établissement comptant plus de 70000
étudiants.

Le SNESUP dénonce un texte dont les principes énoncés tournent le dos aux fondements démocratiques et collégiaux. En multipliant les
comités aux membres nommés, en renforçant l’opacité des décisions, en concentrant les pouvoirs dans les mains d’une « gouvernance »
soigneusement choisie, ce texte renforce le pilotage centralisé sur le mode entrepreneurial. […] Le SNESUP dénonce la rupture du lien
enseignement-recherche consubstantiel à l’université et la rupture avec les principes du service public.

[…] Le SNESUP considère qu’il y a, dans cette marche forcée vers la fusion à Aix-Marseille, la volonté d’affichage d’un des premiers
« établissements d’excellence » voulus par la ministre et le président de la République.
Les dispositions du plan Campus et les promesses liées au grand emprunt ne font que renforcer cette course à l’excellence et aux
financements sélectifs, qui pourrait bien s’avérer n’être qu’un leurre, et en tout cas l’instauration d’un système profondément inégalitaire
d’universités à plusieurs vitesses.…

Réparation des inversions de carrière : mode d’emploi

A la suite de l’interpellation de la ministre par le SNESUP et d’une campagne vigoureuse, l’existence d’un problème d’inversion de
carrière a été reconnue. Le ministère a choisi pour réparer ces injustices de faire adopter un amendement à la loi de finances 2010 : un
article qui prévoit les dispositions nécessaires y est ajouté.

Face à l’absence totale de revalorisation des carrières des enseignants-chercheurs et à la dégradation de leurs statuts, la seule mesure
de justice aurait été une rétroactivité des dispositions du décret sur les reclassements concernant tous les enseignants-chercheurs
recrutés avant 2008. Cependant le recul du ministère obtenu grâce à l’action de notre syndicat est un résultat important dont pourront
bénéficier de nombreux collègues, notamment recrutés en 2006 et 2007.

A tous les MCF recrutés avant 2008 et pensant être victimes d’une inversion de carrière, nous conseillons d’ores et déjà de
déterminer s’ils pensent être concernés.
Pour cela, vous trouverez un outil sur le site du SNESUP à l’adresse suivante, qui vous aidera
à évaluer votre situation : Votre-metier?aid=4587&ptid=10&cid=3712

Par ailleurs, nous vous suggérons de rassembler les pièces justificatives de toutes les activités que vous avez exercées avant
votre recrutement.

Dès la parution de la loi de finances 2010 (au plus tard fin décembre 2009), vous aurez 6 mois pour envoyer à votre
établissement une lettre
demandant que vous soit accordé le bénéfice des dispositions prévues à la loi de finances 2010, à savoir :

  • un classement calculé selon les règles du décret 2009-464 sur le classement des enseignants-chercheurs, prenant en compte
    l’ensemble des activités préalables à votre recrutement dont vous dresserez la liste et pour lesquels vous joindrez les pièces
    justificatives ;
  • une comptabilisation forfaitaire d’une année d’ancienneté.

Attention ! Ce n’est pas à l’administration de vous alerter mais à vous de faire une démarche volontaire. Après les calculs de
l'administration une proposition vous sera faite, que vous aurez 2 mois pour accepter ou refuser.

En cas de doute vous pouvez vous adresser au SNESUP pour plus d'informations. Le SNESUP mettra sur son site (www.snesup.fr) un
modèle de lettre d’ici fin décembre ainsi que toute information complémentaire.

 


Syndicat
National de l'Enseignement Supérieur 78, rue du faubourg saint-denis
75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax : 0142462656 Courriel :[email protected] Site web : www.snesup.fr

Cette
lettre-flash du SNESUP-FSU, envoyée aux syndiqués, peut être diffusée
sans réserves dans les départements d'enseignement et laboratoires,
comme les lettres flash à venir, de façon à maintenir le lien fort
entre la communauté scientifique et les représentants syndicaux
présents et acteurs des négociations. Lien nécessaire pour nous faire
entendre. Utiliser tous les moyens, courrier électronique, diffusion
papier, … pour faire part de vos d'observations à: [email protected]