Dans l'enseignement supérieur et la recherche, les politiques d'austérité ne sont pas sans conséquences dramatiques. Les insuffisances budgétaires étranglent déjà les établissements d'enseignement supérieur et les organismes de recherche. Des emplois sont gelés, des contractuels non renouvelés, des enseignements supprimés, des formations fermées ou menacées, des pans entiers de recherche -notamment en LSHS- étranglés. Sous couvert de « diversifier les modes de financement de l'ESR », le recours aux financements privés s'inscrivant dans une confusion croissante entre secteur public et privé, le spectre de la hausse des droits d'inscription... accéléreraient le désengagement financier de l'Etat. Ils interdiraient toute relance de la démocratisation de l'enseignement supérieur, rejetant en particulier la responsabilité de son financement sur les étudiants et leurs familles, au profit des banques et de la spéculation financière.
Plus généralement, le SNESUP alerte les personnels sur les effets de cette politique sur les services publics - réductions des moyens financiers et humains, détérioration des missions et dégradation des conditions de travail - et sur les conséquences en termes de salaires et d'emploi. C'est le démantèlement des modèles sociaux qui se profile.
Le SNESUP appelle à participer à la manifestation unitaire à Paris, dimanche 30 septembre (rassemblement à 13h30 à Nation), contre la ratification du TSCG par le Parlement français. Il appelle les universitaires à participer aux débats et mobilisations de la campagne unitaire associant tous les citoyens. Le SNESUP signe l'appel « Non à l'austérité permanente, Refusons le Pacte budgétaire, ouvrons le débat en Europe ».
Manifestation à Paris le 30 septembre
Certains échos dans la presse laissent entendre que le Ministère de l'Éducation Nationale se dirigerait vers un concours en fin de M1 au motif que cela « faciliterait l'accès aux métiers enseignants».
Cela pose deux problèmes : le premier est celui d'une consultation tronquée puisqu'il a été affirmé aux participant-es qu'aucune décision n'avait encore été prise. Le deuxième est que ce ne seraient pas des considérations pédagogiques qui piloteraient une telle décision en plaçant toute la formation professionnelle en M2.
Un concours en M1 entretiendrait la coupure entre une formation disciplinaire pour préparer le concours en M1 (concours qui ne peut être très professionnel à cette étape) et une formation professionnelle en M2. Il empêcherait l'existence de vraies formations conduisant au diplôme national de master, garantissant la qualification des lauréats. Le lien de la formation avec la recherche serait de plus en plus ténu, les masters risquant ainsi d'être perçus comme des sous-masters.
Les fonctionnaires stagiaires seraient confrontés à une charge de travail colossale devant assumer de front leur service en responsabilité, leur réussite en M2 et la titularisation. Ce concours en M1 fragiliserait le rôle des Écoles Supérieures du Professorat et de l'Éducation fédérant tous les acteurs de la formation et les degrés d'enseignement, que le ministère a pourtant appelé de ses vœux. Il porte en germe le décrochage entre premier et second degrés.
De plus, les métiers de l'enseignement débordent largement le cadre de l'éducation nationale : enseignement agricole, enseignement supérieur, enseignement privé, enseignement à l'étranger... Placer un concours en M1 transformerait les masters en master « Éducation Nationale », n'ayant pas de valeur à l'étranger.
Si la nécessité de démocratiser et d'élargir les viviers est bien réelle, d'autres solutions existent, proposées depuis longtemps par les syndicats de la FSU. La mise en place d'une allocation d'autonomie permettant aux jeunes d'étudier dans de bonnes conditions en licence et d'y réussir est un premier impératif. Il faut aussi améliorer le cursus licence pour mieux prendre en compte la diversité des publics. Pour l'accès aux concours, les syndicats de la FSU proposent plusieurs possibilités : choix précoce du métier d'enseignant et des pré-recrutements dès L3 et concours en fin de M2 ; choix après l'obtention d'un master « classique » du métier d'enseignant ; personnes en reconversion ou passant les concours internes, pour lesquelles un dispositif VAE/VES et des compléments de formations doivent permettre de passer le concours et de valider un Master à la fin de l'année de stage. Ainsi les concours restent ouverts à tous et le master la référence pour tous.
La situation d'un recrutement d'une ampleur exceptionnelle à la rentrée 2013 impose des mesures transitoires qui ne doivent pas obérer l'avenir, ni opposer les acteurs mais qui devraient permettre d'enclencher le processus de refondation de l'École. Elle nécessite une négociation spécifique.
Lire sur le site du SNESUP : Communiqué intersyndical : Les personnels et les étudiants exigent le changement
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Contre la ratification du TSCG
Le SNESUP récuse la politique d'austérité brisant les solidarités et fossoyeuse des services publics que le traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), encore appelé Pacte budgétaire sous-tend. Une tout autre conception de l'Europe fondée sur les coopérations et la démocratie, dégagée de l'emprise des marchés financiers, s'impose. Le SNESUP condamne le déni de démocratie que constitue l'absence de consultation des citoyens, premières victimes de ces politiques d'austérité.
Départ Nation à 13 h 30
Dans le cortège syndical,
avec la FSU Ile de France,
sous le ballon Enseignement Supérieur-Recherche
Formation des enseignants et CPE - Recrutement : allons au bout du débat !
Cette décision ferait fi du consensus au sein de la concertation sur la nécessité de pré-recrutements dès la licence, apportant le salaire et la sécurisation des parcours nécessaires pour faciliter l'accès aux métiers de l'enseignement et de l'éducation. Elle ne permettrait pas une formation intégrée - pourtant nécessaire -comprenant savoirs académiques et professionnels étroitement liés. Or, une formation de haut niveau, disciplinaire et professionnelle, en lien avec la recherche, nécessite de garder la cohérence de 2 années de master intégrant des stages de pratique accompagnée, en responsabilité progressive.
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Lettre Flash n°2 Contre la ratification du TSCG
Publié le : 26/09/2012