Les élus SNESUP de la 10e section du CNU (Littérature comparée) souhaitent communiquer au Congrès la résolution suivante :
La réunion de l'assemblée générale de la 10e section du CNU a réitéré lundi 21 mai, par une motion votée à bulletin secret et qui a obtenu l'unanimité (élus des deux listes et nommés, titulaires et suppléants), qu'elle « refuse que soit mise en place une évaluation récurrente des enseignants-chercheurs qui viendrait s'ajouter à celles qui se pratiquent déjà. » (la motion fournit par ailleurs la liste de toutes ces évaluations, et sera rendue publique par voie de presse).
Les élus SNESUP considèrent que leur syndicat ne peut pas rester en deçà de ce positionnement, tout particulièrement en cette période d'alternance où il paraît plus que jamais nécessaire de réaffirmer sans faille l'opposition de la communauté universitaire à toute forme d'évaluation récurrente individuelle, inutile, coûteuse et dangereuse pour les statuts.
Ils demandent au Congrès de prendre toute la mesure de l'inquiétude et du découragement que suscitent les ambiguïtés des prises de position récentes du syndicat, tout particulièrement dans les LSHS.
Ils s'inquiètent du glissement que constitue la proposition d'une évaluation « formative » qui, même sous un autre nom, entraînera nécessairement une logique de sanctions.
Ils considèrent que le véritable rôle du syndicat consisterait à réaffirmer la nécessité d'une réévaluation du métier, qui passe par la réévaluation des salaires, par l'exigence d'une réduction des heures d'enseignement (retour à 120 H) et de meilleures conditions de travail, par des reclassements et des recompositions de carrière plus favorables, ainsi que par une augmentation notable des possibilités de promotion et de CRCT, outils qui permettraient beaucoup plus efficacement que la machine de l'évaluation de reconnaître la qualité des personnels et de venir en aide aux collègues en difficulté ou tout simplement débordés.
Ces conditions ne pourront être pleinement efficaces que si elles sont accompagnées de l'exigence d'un plan pluriannuel de création d'emplois, que le nombre et la qualité des qualifications justifient par ailleurs, et du retour à des financements majoritairement récurrents et à un niveau suffisant, à l'inverse d'un système de financement essentiellement sur projets courts, épuisant pour les personnels et, à terme, appauvrissant pour la recherche.
En soutien à la position adoptée par leur section, les élus SNESUP demandent donc instamment au Congrès de se prononcer contre l'évaluation récurrente des personnels, et de réaffirmer l'exigence de remplacer la loi LRU et le Pacte pour la recherche.