Les débouchés des études de sciences économiques

Publié le : 15/11/2011

Les taux d'insertion des diplômés en droit, économie, gestion sont, contrairement aux croyances communes, remarquablement élevés.

Contrairement à des idées reçues, le taux d'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur est remarquablement élevé, et relativement homogène pour les diverses disciplines, du moins si l'on prend comme référence - comme le font les statistiques du ministère - le taux d'insertion deux ans et demi après l'obtention du Master (les dernières statistiques datent malheureusement de 2009)(1). Les chiffres sont moins favorables si l'on prend en compte
les taux de réussite (60 % pour l'obtention de la Licence en 3 ou 4 ans pour les bacheliers généraux, nettement moins pour les autres ; 50 % des licenciés obtiennent leur Master en deux ou trois ans). Le taux d'insertion moyen des titulaires de Master est de 91 % ; ceux qui s'insèrent le mieux sont les diplômés en droit, économie, gestion, sciences, technologies, santé et informatique.
L'homogénéité des taux d'insertion pour les diverses disciplines confirme une donnée souvent perdue de vue quand on discute de la préparation des études supérieures à un métier : s'il est bon que les formations aient une dimension professionnelle, les employeurs potentiels ont comme principal critère objectif le niveau de formation et la garantie de « compétences » que fournit la cohérence de telle ou telle filière, quel que soit son débouché théorique.
Le domaine droit, économie, gestion est assez homogène, avec un taux moyen de 92 % légèrement supérieur à la moyenne : les taux pour l'économie et pour le droit (92 %) sont identiques et légèrement inférieurs à ceux de la gestion (93 %). Cette homogénéité est moindre en termes de taux d'emplois stables (le droit et l'économie passant, avec les débuts de la crise, en dessous de 80 %), mais se retrouve en termes de pourcentage de cadres ou professions intermédiaires (88-89 %) parmi les emplois occupés(2). Les disparités entre disciplines concernent essentiellement les employeurs des
diplômés : forte proportion de fonction publique en droit et d'entreprises privées en gestion. Ces statistiques ne font pas apparaître un avantage comparatif significatif des écoles de commerce en termes de taux d'insertion. En revanche, peut apparaître un avantage des écoles en termes de rémunération, mais cet avantage - de l'ordre de 10 à 15 % - est strictement limité aux trois écoles les plus réputées (HEC, ESSEC, ESCP)(3).
Ces données sont corroborées par les études faites localement et les synthèses élaborées par la « Conférence des doyens et directeurs des facultés
de sciences économiques et de gestion » et notamment un rapport d'un groupe de travail publié en juillet 2007 : « L'enquête réalisée en 1999 par l'APEC
sur le marché de l'emploi des jeunes diplômés des facultés de sciences économiques et de gestion témoigne de leur bonne insertion professionnelle. Pour ceux qui s'étaient inscrits à l'APEC en 1997 (correspondant à la population étudiée pour l'enquête de 1999), la durée médiane de recherche d'emploi a été de 4 mois. 88 % de ces jeunes diplômés ont désormais un emploi. La plupart sont employés dans le cadre d'un contrat à durée indéterminée. 41 % ont le statut de cadre dans le secteur privé ou sont fonctionnaires de catégorie A. Leur salaire annuel moyen est de 153 KF, avec un minimum de 85 KF et un maximum de 250 KF. Cette enquête montre par ailleurs que les débouchés en effet des étudiants en économie sont extrêmement variés. Ils dépassent largement le champ de l'économie proprement dite ; quant à ceux qui sont économistes, leurs pratiques sont diverses »(4).

1. Voir « L'état de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en France, 2010 » (celui de 2011 n'est pas paru)
2. Ces résultats plus récents sont issus de la deuxième enquête sur les « taux d'insertion par université et discipline regroupée », lisible sur le site du ministère, prenant en compte les diplômés de 2008, contre ceux de 2007 pour la première.
3. Chaque année, divers magazines publient des données sur « le salaire des cadres ». Plus épisodiquement, sont fournies des indications assez fouillées sur le « salaire des débutants » : c'est le cas du magazine L'Expansion, mais les données les plus récentes sont celles du n° 740 d'avril 2009. Ce numéro montre d'ailleurs qu'un titulaire de doctorat est embauché à un salaire au moins égal (il est vrai avec une formation plus longue) qu'un diplômé de très grande école d'ingénieur ou de commerce (exemple Polytechnique ou HEC).
4. Une enquête locale (université de Toulouse 1, 2005) sur les débouchés par secteur donne les indications suivantes : 1 % dans l'agriculture, 8,5 % dans l'industrie, le reste se plaçant dans le secteur tertiaire (6 % dans les services aux particuliers, 18,5 % dans les services aux entreprises, 28 % dans la banque et l'assurance, 8,5 % dans la recherche et l'enseignement, 19,5 % dans l'administration et 10 % dans les divers tertiaires). La diversité des emplois est évidemment plus grande encore, les plus cités étant ceux de chargé d'études, de conseiller commercial, d'analyste financier, d'enseignant.
Il en va de même à Lyon 2, à Montpellier et à Paris 1 où les taux d'insertion des étudiants sortant de Master pro est pratiquement de 98 % à 12 mois après la sortie du diplôme (Source : le même rapport de la conférence).