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par Stéphane Tassel ,secrétaire général du SNESUP-FSU En cette fin d’année, les effets de la crise économique et sociale sont toujours aussi palpables. La crise systémique du capitalisme frappe plus durement une Europe et une zone euro incapables de mettre en œuvre des coopérations et des solidarités efficaces. Aussi dangereux pour l’économie que brutaux pour les populations, les plans d’austérités essaiment leurs lots de purges censées rassasier la voracité des marchés financiers. Imposés sous couvert de répondre aux risques de défaut de dettes souveraines en Grèce, au Portugal, en Italie, Irlande, et Espagne, ils sévissent également dans une course folle en Angleterre, Allemagne, France. La situation est dramatique et explosive. Dans la ligne de mire des gouvernements, les déficits publics dont l’explosion est essentiellement la conséquence des soutiens massifs apportés aux secteurs bancaire et privé. En France, le projet de « réforme » de la dépendance et la loi détruisant les retraites sont intimement liés. Second marché privé au monde après celui des États-Unis, l’assurance dépendance privée en France est au centre d’enjeux financiers considérables. Au moment où les collectivités territoriales peinent à assurer l’aide sociale, les projets du gouvernement font craindre de nouveaux reculs des solidarités au profit d’assurances individuelles privées. Aucune sphère publique n’est épargnée. L’enseignement supérieur et la recherche publics n’échappent pas à ces logiques qui entretiennent la confusion entre service public et secteur privé (CIR, PPP...). Adoptée en procédure d’urgence, la loi « Adnot» aggrave la loi LRU en permettant – entre autres – aux entreprises privées de tirer profit de la location de locaux publics. Précipité par le Grand Emprunt (Labex, Idex), le bouleversement est sans précédent. Confrontés à la destruction de leur outil de travail, aux projets de fermeture de sites ou de formations, nombre de collègues sont plongés dans un état de souffrance dont on peut redouter les effets. Au crépuscule de 2010, à la veille de nouvelles batailles en 2011, bonnes fêtes de fin d’année !
Public-privé ,la confusion entretenue
Pour la deuxième année consécutive et dans la plus grande opacité, les établissements sont contraints d’établir leurs budgets initiaux sur la seule base d’indications distillées au bon vouloir de la DGESIP, sans que la répartition des dotations ait été examinée au CNESER. Or, alimentée par la réalité des besoins, particulièrement criants en emplois, de moins en moins couverts par les dotations, l’expression multiforme de l’inquiétude et de la protestation de la communauté universitaire s’oppose aux discours lénifiants de la ministre. Sommaire
ACTUALITÉ 3
MÉTIER 7
VOIX DES ÉTABLISSEMENTS 8
DOSSIER : SOUFFRANCE AU TRAVAIL 9
MONDES UNIVERSITAIRES 16
ENTRETIEN 20
INTERNATIONAL 22
CULTURE 23
Le Mensuel n°590 décembre 2010
Publié le : 09/12/2010