Le mensuel n°586 juin 2010

Publié le : 20/06/2010


La crise de la zone euro


Préparer la rentrée, l'éditorial de Stéphane Tassel

Les tergiversations tactiques et médiatiques du gouvernement ont accouché à la mi-juin d'un projet de loi dévastateur pour notre système de retraite. Une fois de plus pour donner des gages aux marchés financiers et élargir les coupes claires dans des dépenses publiques, l'attaque est sévère. Nul ne sera épargné. Les femmes, les jeunes, les plus fragiles seront les plus touchés. La riposte doit être à la hauteur de l'ukase gouvernementale. 

Pour s'attaquer à la mesure symbolique de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, le gouvernement cherche à imprimer un rythme (mois/ans) dépassant ses propres prévisions pour coller aux injonctions patronales. Le couperet est donc tombé : 62 ans, 41,5 annuités de cotisations, et le décalage à 67 ans de l'âge d'annulation de la décote. C'est sans compter la hausse des cotisations retraites conduisant à la baisse des salaires nets dans la fonction publique, ou la mise en extinction quasi immédiate des avantages familiaux. 

Dans l'enseignement supérieur, l'absence totale de prise en compte dans le projet gouvernemental des études longues et les périodes passées à l'étranger, conjuguées à des recrutements tardifs, conduiraient à travailler plus longtemps et à dégrader lourdement le niveau des pensions des collègues. 

Déjà en proie aux injonctions paralysant nos activités universitaires, conséquences directes de la loi LRU et du passage aux « Responsabilité et Compétences Élargies », ces nouvelles régressions fragiliseraient le service public d'enseignement supérieur et de recherche.

Rien n'est inéluctable ! Qu'il en soit de la loi LRU dont des dispositifs centraux semblent fragilisés pars recours au conseil d'État (décret comités de sélection, décret statutaire modifié...), de la formation des maîtres dont l'improvisation gouvernementale n'a pas encore produit tous les effets destructeurs et soulèvent de larges vagues de protestations... rien n'est joué ! 

Le SNESUP maintiendra sa vigilance et son action durant tout l'été et se prépare à une rentrée combative, décisive pour toutes les solidarités.