Le CNESER habilitations adopte à l'unanimité des décisions importantes pour le Service public de l'enseignement supérieur et de la recherche
La loi ESR de juillet 2013 a fait disparaître le processus d'habilitation des formations, qui permettait aux membres du CNESER de prendre connaissance dans le détail des formations proposées, d'examiner leur conformité aux missions du service public d'ESR et de veiller aux équilibres de la carte nationale des formations. Cette mission importante du CNESER sera remplacée, à partir de 2015, pour les établissements de la vague E, par le seul processus d'accréditation, qui se limitera à "vérifier la capacité de chaque établissement à mettre en oeuvre l'offre de formation proposée aux niveaux pédagogique, organisationnel et financier".
Les établissements de la vague D, relèvent encore, cette année, de la procédure d'habilitation. Les avis donnés le 20 mai, par le CNESER qui examinait les formations des établissements membres des COMUE "Hautes Etudes Sorbonne Arts et Métiers" (HESAM) et "Paris Sciences Lettres" (PSL) illustrent à quel point cette procédure est essentielle pour permettre à la vigilance des membres du CNESER de pouvoir s'exercer.
Dans l'offre de formation des 5 établissements d'enseignement supérieur de la COMUE HESAM, deux diplômes ont retenu particulièrement les conseillers :
Lors de l'examen des formations des établissements de la COMUE Paris Sciences Lettres, l'essentiel des débats a porté sur deux dispositifs de formation de Paris Dauphine - dont le statut dérogatoire de "Grand Etablissement" permet notamment la sélection à l'entrée de la licence et des tarifs d'inscription libres (jusqu'à 6000 € par an pour une année de master) :
Les licences de Paris Dauphine sont des "L3 suspendues" dont les deux premières années n'existent que sous la forme de diplômes de grand établissement (DGE) ; elles sont aussi accessibles, via le cycle préparatoire aux études supérieures (CPES), aux élèves des classes préparatoires des lycées Henri IV et Louis le Grand. De l'aveu-même de son président, Paris Dauphine se permet ainsi d'avoir des licences hautement sélectives !
L'essentiel de l'offre master a été transformé, il y a 4 ans, en DGE, dont Paris Dauphine demande l'habilitation au grade de master. A la question de la "plus-value" de ces DGE par rapport à des diplômes nationaux de master, la réponse du président a été éclairante : "avoir plus de souplesse". En outre, les formulaires d'inscription à ces DGE portent la mention « Diplôme national de master », et la présentation qui en est faite sur le site web de Paris Dauphine conforte cette appellation fallacieuse.
Le CNESER s'est ému de cette volonté systématique de contournement de la législation et la réglementation relative aux diplômes de master et à l'issue d'un vote unanime, le CNESER a demandé au ministère de refuser l'habilitation de l'ensemble de l'offre DGE de niveau grade master de Paris Dauphine.
Communiqué de presse du SNESUP-FSU
Le CNESER s'est inquiété de cette situation et a demandé que la politique du MESR en matière de licence s'applique aussi à cet établissement et que les 4 premiers semestres de licence y soient offerts.
Le CNESER habilitations adopte des décisions importantes
Publié le : 21/05/2014