Le changement, c'est (au mieux) pour septembre 2013

Le changement, c'est (au mieux) pour septembre 2013

par Thierry Astruc, secrétaire national, correspondant du collectif FDE

Malgré une volonté de ne pas reproduire les erreurs passées, on peut regretter un réel manque de courage politique.

«Le changement, c'est maintenant » : ce slogan simpliste mais marquant a bien du mal à s'appliquer à la formation des enseignants. Lorsque les socialistes sont arrivés au pouvoir, ils ont trouvé une situation défavorable. Avec l'arrêt du Conseil d'État de novembre 2011, le cahier des charges de la formation des maîtres de 2006, qui régit entre autres l'année de fonctionnaire stagiaire, était redevenu valide. Celui-ci prévoyait les équilibres entre formation et exercice du métier dans leurs établissements indiquant notamment les horaires (deux tiers en formation, un tiers devant la classe). Le budget 2012 ne permettait pas de tels volumes. Et V. Peillon et G. Fioraso ont dû, faute de courage politique et de volonté de négociation, signer un arrêté préparé par L. Chatel et L. Wauquiez, piège calendaire politique parfait.
Quelques mesurettes ont été prises pour ne pas reproduire les erreurs des années passées où les stagiaires avaient un service plein et une obligation de formation, lorsque celle-ci, existait en plus de leur service. Ainsi, un allègement de service de 3 heures (en moyenne) a été mis en place pour 2012. Mais, la majorité des stagiaires a été « invitée » à se présenter à des journées de « formation », en présence de l'intégralité de leur jury de titularisation avant le début de leur contrat. Malheur aux absents, même s'ils travaillaient pour boucler leur fin de mois.
Durant ce mois d'août, la concertation sur l'école a commencé au MEN (voir le FDM d'octobre). Il s'agit pour l'instant d'une phase d'énonciation. Cependant, dans les universités,  la rentrée a eu lieu pour les masters débouchant entre autres sur les concours. Le discours de rentrée n'est pas facile. Il y a peu de chances que les concours de la session 2014 (rentrée en septembre 2013) soient à la même place ou que les contenus des épreuves restent inchangés. Dès lors, la situation des M2 qui échoueront au concours va être très délicate mais il devrait être possible de trouver des solutions viables (une année spécifique de préparation au concours pour ceux qui ont le master). En revanche, pour les M1, c'est inextricable. Ils entament un master dont personne ne
peut être sûr qu'il existera encore dans un an, avec des modules de préparation à un concours qui devrait être complètement bouleversé dès la session 2014.
Trois cohortes sacrifiées, dont V. Peillon a annoncé un rattrapage via la formation continue, et deux à venir : les M1 et les M2 de cette année.
Le changement pour la FDE, ce sera pour septembre 2013 au mieux, mais plus probablement pour septembre 2014, avec le temps de réécriture des maquettes.