Intervention de Noël Bernard au congrès de la FSU à Lille le 3 février 2010
Mai 2007 : élection de Sarkozy. Juillet 2007 : lancement de la RGPP et de la réforme des universités. D'emblée la LRU est inscrite comme la mise en œuvre de la RGPP dans le supérieur. Sa mise en place a déclenché en 2009 l'une des grèves les plus importantes de l'enseignement supérieur, à laquelle le SNESUP a pris toute sa part. Les conséquences de la LRU sont telles qu'on débouche sur trois questions :
- l'enseignement supérieur reste-t-il un service public ?
- Les enseignants-chercheurs et les enseignants du supérieur sont-ils encore des fonctionnaires de l'Etat ?
- Les missions des universités sont-elles encore assurées ?
Les attaques se sont multipliées pour retirer à la gestion -en particulier la gestion des personnels- à tous les niveaux son caractère paritaire et collégial. Si le mouvement de 2009 a provisoirement sauvé le Conseil National des Universités, seule instance vraiment collégiale du supérieur, celui-ci reste sous le coup d'attaques permanentes. Les conseils d'administration et les instances de recrutement ont été en tout ou partie privés de toute collégialité ; et de nouveaux niveaux de décision (PRES, alliances) dépourvus de toute démocratie sont créés, privant les agents de prise sur les décision. Une génération de petits chefs et potentats locaux apparaît et installe partout l'autoritarisme et l'arbitraire.
Une concurrence féroce est instaurée entre les établissements, entre les composantes, et entre les collègues à travers l'individualisation des salaires et des services. Elle détruit le paysage universitaire, elle casse les solidarités, elle permet de dénaturer les missions.
Le recours aux emplois précaires est généralisé et donne lieu à des exploitations insupportables. La situation personnelle des enseignants et des chercheurs se dégrade fortement, le cas de l'action sociale décrit dans l'intervention d'Elisabeth Kertesz-Vial en étant une bonne illustration.
On peut voir dans ce tableau un condensé de ce que vise à installer la RGPP dans tous les services publics. La FSU a fortement soutenu les luttes dans le supérieur et doit se préparer à coordonner une résistance générale à cette politique dans l'ensemble de la Fonction Publique.