Mardi 16 novembre, la Présidente de l'Université Montpellier 3 (lettres, langues, art, sciences humaines et sociales), a annoncé aux personnels qu'elle avait dû, confortée dans sa décision par le mandat que lui avait donné son CA, se résoudre à faire sortir son université des négociations sur le projet Idex et que, dès lors, elle ne bénéficierait pas des financements éventuels du « grand emprunt ». L'exposé qu'elle a fait des motifs de ce retrait est éloquent.
Le 18 novembre 2010
Communiqué de presse sections syndicales de la FSU de Montpellier ( SNESUP, SNCS, SNASUB) -
Déjà, dans un premier communiqué du 2 novembre la FSU avait alerté la communauté sur les enjeux actuels de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les universités de Montpellier voient se concrétiser les menaces qui pesaient sur elles. D'aucuns voudraient qu'elles soient seules responsables de cette situation ; il n'en est rien : dans la continuité du gouvernement Villepin, le gouvernement actuel ne cesse de multiplier les mesures qui visent, en fait, à privatiser les universités et manie, pour arriver à ses fins, la carotte et le bâton. La carotte, c'est celle de milliards d'euros, toujours annoncés (par le biais des opérations « Campus » ou « grand emprunt ») mais dont on ne voit jamais la couleur. Le bâton, c'est la demande expresse d'en finir avec la gestion démocratique des universités et l'indépendance de la recherche.
Jusqu'à présent en effet, les universités sont gérées par leurs personnels, par des instances élues et représentées par un président(e)
ou des vice-président(e)s. La perspective gouvernementale veut tout conditionner à une recherche rentable, orientée vers le marché, où les personnels n'auraient plus leur mot à dire. L'Université Montpellier 3, qui prétend tout autant à l'excellence que ses consœurs, mais dans un cadre démocratique qui garantisse l'autonomie et la pluralité de la recherche, ne pouvait accepter de se saborder.
Il ne faudrait pas croire que la crise actuelle soit une originalité de Montpellier, elle existe un peu partout en France. L'université d'Orsay-Paris Sud, par exemple, se voit traversée de graves turbulences, devant la volonté du gouvernement de créer de toutes pièces un « nouveau Harvard » sur le site voisin de Saclay !
Face à cette situation, la FSU et ses syndicats du supérieur et de la recherche (Snesup, SNCS, Snasub), saluent la position de l'UM3 et expriment leur plus grande solidarité à ses personnels. Ils invitent l'ensemble des responsables politiques locaux à tout faire pour que le gouvernement cesse ses pressions et fasse en sorte que les universités puissent mener à bien leurs missions de service public, en direction d'une recherche et d'un enseignement de haut niveau qui conservent leur pluralité, au bénéfice des citoyens.
IDEX Montpellier : communiqué de presse des sectionssyndicales FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB)
Publié le : 19/11/2010