37 IDEFI, c'est le nombre de dossiers retenus par le jury et dévoilés ce jour. Au-delà de l'insuffisance manifeste des moyens alloués au volet formation des processus dits d'excellence et de la portion congrue qu'ils représentent face aux montants affichés pour la recherche (149 millions d'euros contre 1 milliard consacré aux LABEX et une enveloppe globale des investissements d'avenir de 22 milliards), la liste de ces projets acte un nouveau creusement du fossé entre labellisés et exclus. D'autant qu'ils ne touchent qu'une quantité extrêmement limité d'étudiants (0, 2 %). Le processus de désignation des IDEFI n'a rien à envier à l'opacité entretenue dans la sélection des IDEX et aux tractations qui ont suivi.
Contrairement à ce qu'affirme Laurent Wauquiez dans la presse, il ne faut pas attendre de ces projets qu'ils permettent de « rattraper [le] retard en matière de pédagogie ». Constitués dans l'urgence et en grande partie déjà inclus dans les projets d'IDEX, les dossiers n'ont pas pu bénéficier de la réflexion approfondie et collective nécessaire à de réelles innovations, d'autant que la profonde déstructuration du tissu universitaire et le manque de ressources ont fragilisé des dispositifs conçus de longue date par des collègues pour favoriser la réussite de leurs étudiants.
La forte présence de projets liés à l'utilisation des nouvelles technologies et à l'enseignement à distance laisse craindre de nouveaux moyens de substitution aux enseignements en présentiel. La forte proportion de dossiers sélectionnés portés par des écoles d'ingénieurs illustre une volonté de les considérer comme un modèle de référence en termes de formation, alors que le lien avec la recherche y est encore globalement insuffisant et que ces formations sélectionnent drastiquement leurs étudiants tout en pratiquant des droits d'inscription souvent prohibitifs. En outre, de larges territoires sont exclus de ces initiatives et des établissements privés ou consulaires font partie des lauréats (pour près de 10 % des fonds alloués à l'ensemble des projets retenus).
Le SNESUP dénonce le développement des financements sur appels à projets, les procédures de sélection opaques qui les accompagnent. Le SNESUP demande de réaffecter à la MIRES l'ensemble des ressources extra-budgétaires. Il exige que de véritables mesures permettant d'améliorer la pédagogie pour tous les étudiants, de prendre en compte la diversité des publics, d'accueillir les étudiants handicapés et de faire réussir les étudiants, soient mises en place.
IDEFI : INSUFFISANTS ET TOUJOURS PLUS OPAQUES
IDEFI : insuffisants et toujours plus opaques
Publié le : 13/03/2012