La seconde vague des IDEX [Initiative d'excellence] a engendré le dépôt de 11 dossiers de regroupement d'établissements qui concourent une nouvelle fois pour tenter de capter une part des 7.7 milliards d'euros de dotation que le gouvernement leur a fait miroiter.
Le jury des IDEX avait retenu douze critères d'évaluation lors de la première vague (six sur la stratégie des acteurs, six sur la gouvernance et la politique des moyens et des RH) et avait édicté des recommandations aux candidats recalés. Elles portaient principalement sur le "resserrement" de la « gouvernance » et du « périmètre d'excellence ».
Comme pour la première vague, dans le meilleur des cas, les projets n'ont été présentés que succinctement et superficiellement aux CA des établissements, souvent oralement comme s'il s'agissait de documents « secrets » ! Les présidences se sont généralement bornées à attirer l'attention sur les efforts consentis pour répondre aux conseils formulés par le jury à l'issue de la première vague.
Par exemple , le projet "IC Ouest" de l'Université Européenne de Bretagne réduit son périmètre initial de 4 000 enseignants-chercheurs à environ 1 600-2000, ce qui exclut en particulier les Sciences Humaines et Sociales principalement représentées par Rennes II. En outre, la « gouvernance », sous pretexte de « clarification », est, elle aussi, « recentrée » par la mise sur la touche des universités de Rennes II, Angers et Le Mans qui sont désormais seulement « associées ». De plus, comme à Toulouse, l'IDEX est un accélérateur de la fusion d'universités ou de grands établissements.
Si des élargissements à d'autres partenaires, publics et/ou privés, sont apparus dans d'autres dossiers (Montpellier, Paris Est), ils s'appuient sur les Labex, Equipex, IRT, IHU ou IEED déjà retenus, toujours sur des axes clés des projets. D'autre part ils satisfont aux recommandations du jury d'accroissement du partenariat avec les "milieux économiques".
La compétition féroce depuis près de deux ans pour tenter de récolter une part du Grand Emprunt conduit, plus encore que lors de la première vague, à des restrictions scientifiques et des reculs démocratiques importants au sein des établissements.
Le SNESUP dénonce les logiques dites « d'excellence » (LABEX, IDEX..) qui visent à déchirer le tissu universitaire et détruire le service public d'Enseignement Supérieur et de Recherche en mettant sur la touche la grande majorité des équipes.
Paris, le 23 septembre 2011
Grand emprunt : IDEX2, le grand formatage
Les lauréats rejoindraient ainsi Paris Sciences et Lettres, Strasbourg et Bordeaux, sélectionnés lors de la première vague. A noter l'arrivée de Paris Ouest Nanterre La Défense, nouveau projet qui s'ajoute aux 10 candidats recalés du premier tour.
Au lieu d'une concurrence stérile, il faut favoriser la coopération de l'ensemble du monde universitaire. Le SNESUP exige une autre politique pour l'université pour faire avancer la production et la diffusion des connaissances, pour la réussite des étudiants.
Grand emprunt : IDEX2, le grand formatage
Publié le : 24/09/2011