Dans un rapport (1) daté de juin 2009, rendu public sur les sites internet de certains CIES et disponible sur le site du SNESUP, l'IGAENR (2) dresse un bilan positif de l'action des CIES (3) depuis leur création et formule des propositions sur leur devenir dans le contexte des réformes actuelles de l'enseignement supérieur. Cette appréciation positive sur les CIES, que le SNESUP partage pour l'essentiel, s'accompagne d'une illustration très claire des risques majeurs que font peser les toutes dernières réformes imposées de manière autoritaire, sur la formation pédagogique des enseignants du supérieur. Ce rapport place ainsi le gouvernement devant ses contradictions. En instaurant le CDU (4) qui se substitue au monitorat et supprime les CIES, il supprime - avant même d'avoir pris connaissance du bilan qu'il avait lui-même demandé - un dispositif essentiel pour améliorer la formation des étudiants, alors que, dans le même temps, il proclame sa volonté de faire réussir ces mêmes étudiants en licence. Cette absence de considération réelle portée par le gouvernement aux questions pédagogiques dans l'enseignement supérieur est par ailleurs en totale cohérence avec la politique poursuivie dans l'ensemble du système éducatif et dont la réforme de la formation des enseignants fournit une parfaite illustration. Parmi les trois propositions formulées par ce rapport, celle du « recours à l'IUFM » est très largement convergente avec celle que le SNESUP avait formulée lors de son congrès en avril dernier.
Le SNESUP revendique la mise en œuvre d'une formation pédagogique, initiale et continue, pour tous les enseignants-chercheurs. C'est une des conditions nécessaires pour améliorer la réussite des étudiants dans l'enseignement-supérieur. Le CDU , dont le SNESUP demande l'abrogation, prévoit de faire disparaître la formation pédagogique et les CIES en déléguant cette responsabilité aux universités dans le cadre de leur autonomie. Le SNESUP revendique que, pour les étudiants se destinant au métier d'enseignant-chercheur, le statut des doctorants intègre des activités d'enseignement et une formation pédagogique, en reprenant le principe du monitorat et du dispositif de formation en CIES qui lui est associé.
Mettant à profit l'expérience acquise au cours des 20 années d'existence des CIES, le SNESUP revendique la mise en place de Services Universitaires de la Pédagogie (SUP) chargés de la formation pédagogique initiale des enseignants-chercheurs et de la formation continue de tous les enseignants du supérieur au sein de chaque IUFM. Ces structures pourraient disposer d'antennes locales dans chacune des universités non intégratrices d'une même académie. Les rôle et missions de ces SUP doivent faire l'objet d'un cadrage national donnant lieu à l'affectation des moyens nécessaires correspondant à l'exercice de ces missions. Dans le cadre de la formation continue des enseignants-chercheurs et des enseignants exerçant dans l'enseignement supérieur, un droit à congé pour formation pédagogique doit être institué en sus des dispositifs déjà existants. La recherche en éducation relative aux formations universitaires doit être développée, notamment dans les IUFM.
Syndicat
Formation pédagogique des enseignants du supérieur : le gouvernement placé devant ses contradictions
Paris, le 1er septembre 2009
National de l'Enseignement Supérieur 78, rue du faubourg saint-denis
75010 Paris Tél. : 0144799610 Fax : 0142462656 Courriel :[email protected] Site web : www.snesup.fr
Formation pédagogique des enseignants du supérieur : le gouvernement placé devant ses contradictions
Publié le : 01/09/2009